Francesco Moser

Francesco Moser (né le à Giovo dans la province autonome de Trente dans le Trentin-Haut-Adige) est un ancien coureur cycliste italien, qui compte 250 victoires professionnelles à son palmarès, de 1973 à 1988.

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Francesco Moser (ici lors de l'Amstel Gold Race 1978).

Carrière cycliste

Il débute en 1973 et remporte cette année-là une étape du Tour d'Italie. L'année suivante, il termine 2e de Paris-Roubaix derrière Roger De Vlaeminck et gagne Paris-Tours.

En 1975, il se classe 2e de Milan-San Remo en étant battu au sprint par Eddy Merckx. Vainqueur du Grand Prix du Midi libre et champion d'Italie, il participe pour la seule fois de sa carrière au Tour de France. Il bat Eddy Merckx dans le prologue, remporte une autre étape et termine finalement 7e en portant le maillot jaune une semaine et termine meilleur jeune. En fin de saison, il gagne le Tour de Lombardie.

En 1976, il cumule les places d'honneur : 2e du Tour des Flandres derrière Walter Planckaert , 2e de Paris-Roubaix derrière Marc Demeyer, 4e du Tour d'Italie et 2e des Championnats du monde, battu par Freddy Maertens.

En 1977, il remporte la Flèche wallonne à la suite du déclassement pour dopage de Freddy Maertens. Il semble sur le point de remporter le Tour d'Italie en raison de l'abandon du champion du monde, finalement il est battu par l'équipier de celui-ci, Michel Pollentier. Il devient en fin de saison champion du monde en battant Dietrich Thurau à San Cristóbal.

En 1978, il est associé à Roger De Vlaeminck dans l'équipe Sanson. Il profite de cette alliance pour remporter Paris-Roubaix en solitaire. Par la suite, il termine 3e du Tour d'Italie et 2e des championnats du monde sur le circuit du Nurburgring, battu par Gerrie Knetemann. En fin de saison, il remporte le Tour de Lombardie et gagne devant Bernard Hinault le Super Prestige Pernod (il est le seul coureur italien à l'avoir remporté).

En 1979, il remporte coup sur coup Gand-Wevelgem et Paris-Roubaix. Grand favori du Tour d'Italie, il se fait battre par son jeune compatriote Giuseppe Saronni. La rivalité aiguë entre les deux hommes (Moser a pour surnom Il Cecco alors que celui de Saronni est Il Beppe) rappelle celle entre Fausto Coppi et Gino Bartali. Par la suite, Moser remporte son deuxième championnat d'Italie.

En 1980, il remporte Tirreno-Adriatico. Il termine 2e du Tour des Flandres derrière Michel Pollentier puis remporte son troisième Paris-Roubaix consécutifs égalant ainsi la performance d'Octave Lapize effectuée de 1909 à 1911. Il abandonne par la suite le Tour d'Italie remporté par Bernard Hinault.

En 1981, il remporte son second Tirreno-Adriatico consécutif. Il échoue à gagner un quatrième Paris-Roubaix d'affilée en étant battu au sprint par Bernard Hinault et Roger de Vlaeminck. Il ne termine que 21e du Tour d'Italie mais remporte par la suite un troisième championnat d'Italie.

En 1982, il ne termine que 8e du Tour d'Italie et en 1983, son seul fait d'armes notable est sa 3e place dans Paris-Roubaix (il totalise 7 podiums sur cette course).

En 1984, annoncé sur le déclin, il déclare, à la surprise générale de s'attaquer au record du monde de l'heure que détient Eddy Merckx depuis 1972 avec 49,43 km. Travaillant avec toute une équipe scientifique (dont le professeur Francesco Conconi), il utilise du nouveau matériel et porte le record à 50,81 km le 19 janvier puis à 51,515 km le 23 janvier à Mexico. Revigoré, il remporte par la suite Milan-San Remo. Au Tour d'Espagne, il se classe 10e en remportant deux étapes et portant le maillot de leader pendant sept jours. Il gagne le Tour d'Italie aux dépens de Laurent Fignon dans un climat délétère car Moser a été favorisé dans la course (l'étape du Stelvio a été annulée) alors que le Français a écopé de nombreuses pénalités[1]. En fin de saison, il remporte avec Bernard Hinault le Trophée Baracchi en battant le record de vitesse de cette épreuve.

En 1985, il termine 2e du Tour d'Italie dernière Bernard Hinault et remporte de nouveau en fin de saison le Trophée Baracchi, cette fois accompagné de Hans-Henrik Ørsted. L'année suivante, il termine 3e du Giro derrière Roberto Visentini et Giuseppe Saronni.

En 1987 et 1988, il ne fera que des apparitions épisodiques sur la route, se consacrant à la piste. Il prend sa retraite en fin d'année 1988 mais tente de nouveau le record de l'heure en 1994 à quarante-deux ans[2].

Biographie

Ancien adepte de l'autotransfusion sanguine (qu'il reconnaît ouvertement en 1999), il préside l'association internationale des coureurs cyclistes (Cyclistes professionnels associés ou CPA) de 1999 à 2007. Sur le sujet du dopage, il déclare en août 2006 : « Le dopage libre dans le sport professionnel ? Ce serait peut-être mieux. Il faudrait trouver un moyen de mettre tous les sportifs sur le même plan. Si l'on ne réussit pas à garantir un principe d'équité entre tous les sports, alors la solution pourrait être la suivante : libéralisons le dopage. »[3].

Francesco Moser a acquis une grande célébrité par ses tentatives et réussites dans l'épreuve du Record de l'heure cycliste.

Son frère aîné Aldo Moser (né le 7 février 1934), remporta le Grand Prix des Nations en 1959, terminant second en 1960, troisième en 1957 et 1961, et quatrième en 1958. Ses deux autres frères, Enzo (1940 - 25 juillet 2008[4]) et Diego (1947 -), furent également coureurs professionnels.

Son neveu Moreno est professionnel dans l'équipe Cannondale. Un autre de ses neveux, Leonardo, a été professionnel de 2005 à 2009. Son fils, Ignazio (né le ), évolue de 2013 à 2014 avec l'équipe BMC Development. Son fils participe en 2017 à la saison 2 de Grande Fratello VIP.

Le sport est dans les gènes des Moser[5]. Il est également le cousin de Gilberto Simoni, professionnel de 1994 à 2010[6].

Francesco Moser a par ailleurs fondé[Quand ?] une entreprise de fabrication de cadres de vélos de route, Ciclimoser, basée à Piove di Sacco[7].

Palmarès sur route

Palmarès amateur

Palmarès professionnel

Classements dans les grands tours

Le jeune Moser en 1973.

Tour d'Italie

Moser en 1979 sur le Giro.

13 participations

  • 1973 : 15e, vainqueur de la 14e étape
  • 1974 : 7e
  • 1976 : 4e, vainqueur du classement par points et des 4e, 7e (contre-la-montre) et 14e étapes, maillot rose pendant un jour
  • 1977 : 2e, vainqueur du classement par points, maillot rose pendant quinze jours
  • 1978 : 3e, vainqueur du classement par points et des 11eb, 13e, 14e (contre-la-montre) et 16e (contre-la-montre) étapes
  • 1979 : 2e, vainqueur du prologue et des 3e (contre-la-montre) et 17e étapes, maillot rose pendant huit jours
  • 1980 : abandon, vainqueur du prologue, maillot rose pendant cinq jours
  • 1981 : 21e, vainqueur de la 14e étape, maillot rose pendant quatre jours
  • 1982 : 8e, vainqueur du classement par points et des 7e et 20e étapes, maillot rose pendant cinq jours
  • 1983 : abandon
  • 1984 : vainqueur du classement général, du prologue et des 6e, 15e (contre-la-montre) et 22e (contre-la-montre) étapes, maillot rose pendant dix-sept jours
  • 1985 : 2e, vainqueur du prologue et des 19e et 22e (contre-la-montre) étapes, maillot rose pendant deux jours
  • 1986 : 3e, vainqueur de la 18e étape (contre-la-montre)

Tour de France

  • 1975 : 7e, vainqueur du classement du meilleur jeune, du prologue et de la 7e étape, maillot jaune pendant sept jours.

Tour d'Espagne

  • 1984 : 10e, vainqueur du prologue et de la 11e étape, maillot amarillo pendant sept jours

Palmarès sur piste

Records

  • Record du monde de l'heure en plein air -600 mètres :
  • Record du monde de l'heure en plein air +600 mètres :
    • 50 km 808 : 19 janvier 1984, Mexico
    • 51 km 151 : 23 janvier 1984, Mexico
    • 51 km 840 : 15 janvier 1994, Mexico
  • Record du monde de l'heure sur piste couverte :
    • 48 km 637 : 10 octobre 1987, Moscou
    • 50 km 644 : 25 mai 1988, Stuttgart

Distinctions

Hommage

Le , en présence du président du Comité national olympique italien (CONI), Giovanni Malagò, a été inauguré le Walk of Fame du sport italien dans le parc olympique du Foro Italico de Rome, le long de Viale delle Olimpiadi. 100 tuiles rapportent chronologiquement les noms des athlètes les plus représentatifs de l'histoire du sport italien. Sur chaque tuile figure le nom du sportif, le sport dans lequel il s'est distingué et le symbole du CONI. L'une de ces tuiles lui est dédiée [11].

Notes et références

  1. Voir, par exemple : « Le Giro de Jean-Paul Ollivier : Fignon et les Italiens»., lequipe.fr, 15 mai 2018.
  2. Vélo magazine no 305, 1994, p. 52-53
  3. Cyclismag, le cyclisme à visage humain : magazine du cyclisme
  4. (it)
  5. Freddy Reigner, « Près de Cholet. Ils sont de la famille de l’illustre cycliste italien Francesco Moser », sur ouest-france.fr, Courrier-de-Ouest, (consulté le )
  6. voir l'Équipe Magazine n°1098 du 07/06/2003
  7. Site officiel
  8. Il y a deux éditions des Six jours de Paris cette année-là.
  9. « 14 avril 2002 : les 100 ans de Paris-Roubaix et l'inauguration du CMC de l'UCI à Aigle » (version du 23 août 2018 sur l'Internet Archive), Union cycliste internationale, sur uci.ch, .
  10. « Hall of fame », sur giroditalia.it (consulté le ).
  11. (it) « Inaugurata la Walk of Fame: 100 targhe per celebrare le leggende dello sport italiano », sur Comitato Olimpico Nazionale Italiano (consulté le ).

Liens externes

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