France terre d'asile

France terre d'asile est une association de solidarité française, dont le principal objet est le soutien aux demandeurs d'asile et la défense du droit d'asile en France. Fondée en 1971, elle a progressivement développé ses activités et professionnalisé son action. Elle s'est notamment spécialisée dans la gestion des centres d'hébergement des demandeurs d'asile (les actuels CADA). France terre d'asile milite « pour une Europe des migrations protectrice, solidaire, juste et citoyenne »[1].

France terre d'asile
Cadre
Forme juridique loi 1901
But Soutien aux demandeurs d'asile
Zone d’influence France
Fondation
Fondation 1971
Identité
Siège Paris
Président Thierry Le Roy
Directeur général Delphine Rouilleault
Financement Subventions et dotations
Fonds de dotation 56 206 k€ (2016)
Volontaires 900
Employés 900 salariés ETP (2018)
Site web http://www.france-terre-asile.org/

Histoire et objet social

L'association France terre d'asile est membre de l’Agence des droits fondamentaux de l'UE, du Conseil européen pour les réfugiés et les exilés (ECRE) ainsi que du Conseil économique et social des Nations unies (ECOSOC). Elle est laïque et indépendante. Depuis sa création en 1971, France terre d'asile œuvre pour le maintien et le développement d'une des plus anciennes traditions françaises, celle de l'asile, et de garantir en France l'application de toutes les conventions internationales pertinentes[2].

Depuis l'année 2007, date de modification de ses statuts, l'association a élargi son objet social. Elle aide toutes les personnes en situation de migration de droit, notamment celles répondant aux définitions de « réfugié » et d'« apatride » précisées par les conventions de Genève du complétées par l’article premier du protocole de New-York du et par la convention de New-York du ). Elle accompagne également les mineurs isolés étrangers, les personnes régularisées ainsi que les étrangers retenus.

Elle apporte son appui et son expertise, depuis l'année 2012, à la société civile tunisienne à travers la création d’une section de l’association, Terre d’asile Tunisie, ainsi que par la mise en place du projet Maison du droit et des migrations en partenariat avec l’Association des étudiants et stagiaires africains en Tunisie, le Conseil tunisien pour les réfugiés et les migrants[3].

Dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2017 qui oppose Marine Le Pen et Emmanuel Macron, France terre d'asile appelle implicitement dans une tribune avec soixante autres associations à faire barrage à la candidate FN[4]. Après 23 ans à la tête de l'association, Pierre Henry quitte à l'été 2020 la direction pour céder sa place à Delphine Rouilleault[5]. Tout en saluant le travail du directeur sortant, l'association dit dans un communiqué avoir été sensible aux engagements de la nouvelle directrice "qui l'ont préparée à la gestion d'une association qui accueille, accompagne et héberge chaque jour plus de 12 000 personnes »[5],[6].

Budget

L'association France terre d'asile a un budget de 68,249 millions d'euros qui provient presque entièrement des subventions publiques (70 % du ministère de l'Intérieur)[7],[8].

Répondant à un article du Monde pointant du doigt les associations recevant le plus de subventions[9], France terre d'asile précise qu'elle ne reçoit pas de subventions, mais « des dotations en contrepartie de prestations réalisées dans le cadre de la mise en œuvre de politiques publiques »[10].

Elle emploie 902 salariés.

Critiques

France terre d’asile est souvent critiquée pour sa proximité avec les pouvoirs publics. Certains suggèrent même que son caractère d’organisation indépendante serait à interroger[11]. Derrière ces critiques se cachent souvent des positionnements idéologiques différents. France terre d’asile a toujours considéré que l’État devait intervenir dans la gestion des flux migratoires et la protection des populations réfugiées, s’occuper d’assurer le financement de l’accueil et de l’insertion de ces populations. C’est là un enjeu important où l’arbitrage entre solidarité nationale et charité publique est nécessaire. France terre d’asile est également accusée d’être une organisation excessivement professionnalisée. France terre d'asile défend au contraire la nécessité de faire appel à des intervenants professionnels afin d'offrir un accompagnement adapté aux besoins spécifiques des migrants pris en charge[12].

Fin 2013, par le biais d’une lettre anonyme, des accusations de détournement de fonds ont été portées à l’encontre de France terre d’asile et de son directeur général, Pierre Henry[13]. L’enquête préliminaire menée par le parquet de Paris a depuis été classée sans suite avec toutefois un rappel à la loi[14]. À la suite de cette affaire, deux plaintes contre X, une de la part du directeur général et une du comité d’entreprise de l’association, auraient été déposées, selon un communiqué de presse de l'association[15][source insuffisante].

Le 20 juillet 2017, l'association a été condamnée[16] pour harcèlement moral et licenciement abusif par Pierre Henry, à la suite du licenciement d'une employée en 2014.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Éloïse Dufour, Comment s’est constitué historiquement et comment a évolué récemment le rôle de France Terre d’Asile (FTDA) dans le " dispositif national d’accueil ?, Réseau Terra, Synthèses,
  • Nathalie Leblanc, France, terre d’asile, mythe ou réalité, éditions Bellnac, , (ISBN 2951112203)
  • Pierre Henry, Immigration : lettre ouverte aux humanistes en général et aux socialistes en particulier, éditions Les points sur les I, , (ISBN 2915640777)
  • Pascale Egré et Pierre Henry, Cachan, la vérité. Le défi migratoire, éditions de l’Aube, , (ISBN 2752603673)
  • Eric L'Helgoualc'h, Panique aux frontières. Enquête sur cette Europe qui se ferme, Max Milo éditions, 2011 (ISBN 9782315002924)
  • Jean-François Yon, Chômage, précarité: halte aux idées reçues, Les Éditions de l’Atelier  2016, (ISBN 978-2-7082-4511-2)

Références

  1. « Nos positions », sur www.france-terre-asile.org (consulté le )
  2. « L'action de France terre d'asile », sur www.france-terre-asile.org (consulté le )
  3. « Terre d'asile Tunisie », sur http://www.maison-migrations.tn/
  4. « "Le pire est malheureusement possible!" : l’appel de 61 associations et ONG avant le second tour », lejdd.fr, 29 avril 2017.
  5. « Delphine Rouilleault nommée directrice générale de France terre d'asile | via @Carenews », sur www.carenews.com (consulté le )
  6. FTDA Admin, « CP / Nomination de Delphine Rouilleault, directrice générale à partir du 1er septembre 2020 », sur France terre d'asile (consulté le )
  7. Le directeur de France Terre d'Asile dans la tourmente, Charles-Henry Groult, lefigaro.fr, 5 décembre 2013
  8. Rapport d'activité 2013, france-terre-asile.org
  9. Associations : à qui profitent les subventions ?, Jules Bonnard, Samuel Laurent et Jonathan Parienté, lemonde.fr, 1er juillet 2013
  10. CP/ NON LES ASSOCIATIONS NE SE GAVENT PAS DE SUBVENTIONS !, france-terre-asile.org, Pierre Henry, 8 juillet 2013
  11. L’accueil étatisé des demandeurs d’asile : de l’enrôlement dans les politiques publiques à l’affaiblissement des mobilisations de soutien aux exilés. Jérôme Valluy, Terra Nova, février 2007.
  12. Jérôme Valluy, « L’accueil étatisé des demandeurs d’asile », FRONTIERES (ANR), , p. 11 (www.reseau-terra.eu/IMG/rtf/VALLUYJerome.rtf)
  13. Paul Giudici, « Soupçons de détournements de fonds publics à France terre d'asile », Le Monde, (lire en ligne)
  14. Carine Fouteau, « Harcèlement moral: l’association France terre d’asile condamnée », sur Mediapart (consulté le )
  15. Communiqué de presse : mise au point sur une rumeur infondée, France terre d'asile
  16. Carine Fouteau, « Harcèlement moral: l’association France terre d’asile condamnée », sur Mediapart (consulté le )
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