Franc-maçonnerie à Besançon

L'histoire de la franc-maçonnerie à Besançon débute à partir du XVIIIe siècle, lors de la création de la plus ancienne loge de la ville, la loge Sincérité. Son ancienneté, son influence sur la franc-maçonnerie au XVIIIe siècle et sa contribution à la survivance d’un système maçonnique particulier, le Rite écossais rectifié, en fait encore aujourd'hui une loge d'exception. Elle ne sera pas la seule institution franc-maçonne de la ville ; en effet, au cours des siècles les loges Parfaite union et Constante amitié s'ajoutent à la loge Sincérité, avant que toutes ne fusionnent pour former la loge « Sincérité, Parfaite union et Constante amitié réunies » (SPUCAR).

Histoire

La plaque du grand séminaire.

C'est en 1764 que la première loge franc-maçonne bisontine est officiellement créée : il s'agit de la loge Sincérité, qui fut établie, d'après des documents, à la Saint-Jean d'hiver (soit le ) sous l'égide du prince de Bourbon-Condé, comte de Clermont, qui était alors à l'époque le grand maître de toutes les grandes loges de France, ainsi que grâce à Charles-André de Lacoré, intendant de la province de Franche-Comté[1]. Cependant, un document qui est probablement erroné parle d'une présence franc-maçonne dans la ville à partir de 1720 ; ce qui est peu probable au vu du contexte, la maçonnerie émergeant à peine en France à cette époque[1].

Le fait que la cité soit une ville de garnison n'aura pas d'influence sur les débuts de la maçonnerie dans la région, mais par la suite de nombreuses loges militaires s'implanteront bien qu'elles disparaissaient une fois le régiment parti[1]. Les premiers francs-maçons de Besançon étaient principalement des nobles de la ville et des environs comme son fondateur l'intendant de Lacoré et ses assesseurs ou encore le marquis de Jouffroy d'Abbans, ainsi qu'une trentaine d'ecclésiastiques, présents dans la loge jusqu'à la Révolution[1]. Le fait que des clercs soient francs-maçons est assez rare, notamment parce que la bulle pontificale du formulée par le pape Clément XII intitulée In eminenti apostolatus specula excommunie les catholiques francs-maçons[2] ; cependant cette bulle ne fut jamais appliquée parce que le parlement de Paris ne l'a jamais enregistrée[1]. L'influence des francs-maçons sur la ville reste assez marginale (par rapport à la loge parisienne des Neuf Sœurs par exemple)[1]. En effet, leur principale activité consiste à des actions de bienfaisance envers les Bisontins et notamment en 1778 où ils achètent du blé pour la population en proie à une terrible famine ; ils parrainent également des enfants pauvres pour leur permettre d'aller à l'école[1].

Le temple des francs-maçons de Besançon, rue Émile Zola.

En 1786, les deux loges de la ville, loges Sincérité et Parfaite union, fusionnent[3], et à la veille de la Révolution, on les présente comme les têtes pensantes de la Révolution, même si dans les faits les maçons bisontins sont partagés[1]. Après la Révolution, la loge bisontine Sincérité et Parfaite union se retrouve en clandestinité parce que le gouvernement révolutionnaire les soupçonne de fomenter une opposition ; il faudra attendre 1800 pour qu'elle rouvre ses portes à Besançon[1]. Le seul événement notable de la première moitié du XIXe siècle est la fusion de la loge Sincérité et Parfaite Union avec la loge Constante Amitié, qui donne la loge Sincérité, Parfaite union et Constante amitié réunies survenue en 1845[4]. Pierre-Joseph Proudhon, un frère initié à Besançon[5], viendra mettre en lumière une pensée politique partagée par la plupart des obédiences : le socialisme utopique[4].

En 2010, la ville de Besançon compte environ 345 frères revendiqués par les obédiences[6], ce qui représente environ 2,6 francs-maçons pour 1 000 habitants calculé sur une agglomération de 134 000 habitants, ce qui donne un taux légèrement supérieur à la moyenne nationale, qui se situe à 2,4 %[6]. En 2006, la ville comprenait dix loges[6] : trois loges du Grand Orient de France[7] (environ 140 frères), deux loges de la Grande Loge de France (environ 40 frères), deux loges de la Grande Loge nationale française (environ 45 frères), deux loges de la Fédération française du Droit humain (environ 60 frères), une loge de la Grande Loge féminine de France (environ 30 sœurs), une loge de la Grande Loge traditionnelle et symbolique Opéra (17 frères) et une loge du Grand Prieuré des Gaules (13 frères).

Les bons cousins charbonniers

Un sentier du bois de Bregille.

Au XIXe siècle, le bois de Bregille aurait servi de lieu de réunions des bons cousins charbonniers, une société secrète d'entraide en milieu forestier proche de la franc-maçonnerie d'après Gaston Coindre[8]. Les bons cousins charbonniers, originaires des forêts du Jura, seraient parmi les premiers à avoir effectué des rituels de charbonniers. Ils sont fortement imprégnés de christianisme et son symbolisme est lié aux pratiques du métier[9]. On retrouve dans un livre de Charles Godard intitulé Catéchisme des bons charpentiers un passage sur l'initiation d'un franc-maçon bisontin en 1905[10].

Personnalités liées à des loges bisontines

Références

  1. L'histoire des francs-maçons de Besançon (partie 1) sur le site de l'Express (consulté le ).
  2. (en) In eminenti apostolatus specula sur le site de la Grande loge anglaise (consulté le ).
  3. « Les francs-maçons », L'Histoire, vol. 256, (ISSN 0182-2411), page 23.
  4. L'histoire des francs-maçons de Besançon (partie 2) sur le site de l'Express (consulté le ).
  5. Pierre-Joseph Proudhon sur le site de la franc-maçonnerie en France (consulté le ).
  6. Les Francs-Maçons de Besançon de nos jours sur le site de l'Express (consulté le ).
  7. Les loges des Francs-maçons du Grand Orient de France de la région Est (consulté le ).
  8. Mémoires de Bregille, 2009, page 58.
  9. (collection privée) F.T.B. Clavel, Histoire pittoresque de la Franc-Maçonnerie et des Sociétés secrètes Anciennes et Modernes, Paris, Pagnerre, 1843.
  10. Archives de la Franche-Comté, 1996, page 170 à 173.
  11. «Sénégal: Wade a été franc-maçon», sur le site du Figaro (consulté le ).
  12. Henri Huot sur Migrations.Besançon.fr (consulté le ).

Annexes

Articles connexes


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