Fraction du pain

La fraction du pain est mentionnée dans le Nouveau Testament comme un geste fondamental de communion entre membres de l'Église primitive. Elle est une des sources, avec la Dernière Cène notamment, de la liturgie eucharistique traditionnelle.

Ne doit pas être confondu avec multiplication des pains.

Aspects historiques

Saint Luc est l'auteur des principales références à la Fraction dans le Nouveau Testament, soit comme substantif (Lc, 24, 35, Ac. 2, 42), soit comme verbe (Lc, 24, 30; Ac. 2, 46; 20, 7, 11; 27, 35). Dans tous ces passages, il s'agit d'un repas de type eucharistique. Plus précisément, le repas et l'eucharistie ne semblent pas y être deux choses différentes, le repas précédé de la fraction du pain devait être suivi des bénédictions habituelles de la birkat ha-mazon juive, auxquelles les chrétiens ajoutaient une coloration christologique, comme on le voit fort bien dans la Didachè: d'abord une « eucharistie » sur la coupe et sur le pain rompu, suivie du repas, lui-même suivi des trois bénédictions de la birkat ha-mazon (voir le texte et le commentaire ici).

Des allusions à la Fraction du pain comme un repas eucharistique se trouvent aussi dans d'autres passages du Nouveau Testament, comme I Co. 11, 24 et le récit de la multiplication des pains (Mt. 14, 19 et parallèles).

Dans cette forme d'eucharistie, il ne devait pas y avoir de références au récit de l'institution eucharistique par Jésus. Celui-ci, par contre, dans les communautés judéo-chrétiennes qui « rompaient le pain » quotidiennement, devait être commémoré durant la nuit pascale, dans le cadre d'une liturgie quartodécimane.

Aspects liturgiques

Dans le rite romain

La fraction du pain est un geste par lequel le prêtre va rompre l'hostie. Ce geste a un double sens :

  • il manifeste que le Corps du Christ est partagé. Cela rappelle la Cène ;
  • il signifie que le Corps du Christ est brisé. C'est un rappel de la mort de Jésus sur la Croix. Jésus qui se donne à nous est mort pour nous. C'est un Corps, celui d'une personne morte pour nous que nous allons recevoir.

Dans la pratique actuelle, on voit parfois le prêtre rompre le pain au moment de prononcer les paroles du Christ « ceci est mon corps » (« il prit du pain, rendit grâces, le rompit et le donna à ses disciples en disant : ceci est mon corps, etc. »). Du point de vue de l'histoire de la liturgie, cette simultanéité s'oppose à l'ordre traditionnel où les mémentos précèdent la fraction du pain et les autres gestes préparant la communion.

Articles connexes

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