Fouladou (patrouilleur)

Le Fouladou est un patrouilleur hauturier construit par le chantier naval français OCEA pour la Marine nationale sénégalaise dont il est le navire amiral. Elle a réceptionné le navire, d'un gabarit de cinq cents tonnes, en octobre 2016 pour assurer des missions de souveraineté dans sa zone économique exclusive. Il est baptisé d'après la région historique du Fouladou située dans le Sud du pays.

Ne doit pas être confondu avec Fouladou.

Fouladou
Type Patrouilleur hauturier
Classe OPV 190 MkII
Fonction Souveraineté maritime
Histoire
A servi dans Marine sénégalaise
Constructeur OCEA
Chantier naval OCEA, Les Sables-d'Olonne
Fabrication Aluminium
Commandé 2014
Lancement 21 juillet 2016
Commission 26 octobre 2016
Équipage
Commandant Capitaine de corvette
Djibril Diawara
Équipage 24
Caractéristiques techniques
Longueur 58 m
Maître-bau 9,4 m
Tirant d'eau 2,3 m
Déplacement 500 tonnes
Propulsion 2 Diesel MTU 16V4000 M73
Puissance 2 2560kW
Vitesse 26 nœuds (48 km/h)
Caractéristiques commerciales
Passagers 35
Équipements
Caractéristiques militaires
Armement
Électronique LYNCEA Patrol system[1]
Rayon d'action 5 500 nautiques (10 000 km) à 12 nœuds (22 km/h)
Carrière
Port d'attache Dakar

Conception

D'une longueur de 58 m sur 9,4 m de large pour un déplacement de cinq cents tonnes, la coque du Fouladou est composée exclusivement d'aluminium afin de réduire sa masse et donc la puissance et la consommation requises par la propulsion, constituée de deux moteurs diesel MTU de 2 560 kW. Le constructeur estime à cinq millions de litres la quantité de gazole économisée en vingt ans par ce choix de conception, qui garantit aussi une vitesse de 26 nœuds (48 km/h) en pointe. L'utilisation de ce matériau, dont la résistance aux contraintes mécaniques et au feu est sujette à caution, a exigé des adaptations structurelles ainsi qu'un système de détection et de lutte contre les incendies accru.

Le navire est armé d'un canon de 30 mm télé-opéré fourni par l'entreprise britannique MSI Defense Systems ainsi que de deux mitrailleuses de 12,7 mm et d'un canon à eau. Il peut déployer par l'intermédiaire de bossoirs deux embarcations rapides autrichiennes de type FRSQ 700, d'une capacité de quinze personnes pour une vitesse maximale excédant les 35 nœuds (soit 65 km/h). Sa plage arrière modulable est munie d'une grue et permet l'emport de conteneurs de mission, à raison de deux exemplaires de dix pieds ou un seul de vingt pieds. Il est doté d'une passerelle panoramique et d'un central opération adaptable, capable d'accueillir un état-major interarmées et interallié. Ils mettent notamment en œuvre un système optronique Vigy Observer conçu par Safran, un radar de navigation et un autre de surveillance. Le patrouilleur est également équipé du système électronique LYNCEA PATROL qui permet de fédérer les différents senseurs du bord (radar, AIS, ADS-B, GPS, EO) avec le canon de 30 mm, mais aussi d’échanger des données tactiques avec les unités commandos installées sur les deux embarcations rapides semi-rigides grâce à une tablette portative[2].

L'aménagement intérieur soigne tout particulièrement le confort des vingt marins et quatre officiers embarqués, ainsi que celui des jusqu'à 35 passagers supplémentaires, il est de plus conçu pour un équipage mixte. Enfin, il comporte un espace de détention pour individus interpellés en mer[3],[4].

Fonctions

Contexte géographique et maritime de la République du Sénégal.

La principale mission du Fouladou est d'assurer la souveraineté sénégalaise dans sa zone économique exclusive, laquelle s'étend sur 212 000 km2 le long de 700 km de côtes. Cette tâche nécessite toute la polyvalence du navire, elle inclut la police des pêches, le contrôle de la pollution, la recherche, l'assistance et le sauvetage en mer, la lutte contre la piraterie, le terrorisme, la contrebande et les trafics illicites (de drogue et d'armes principalement). Capable de rester trois semaines en opération sans ravitailler et franchir jusqu'à 5 500 milles nautiques (soit 10 000 km), il peut réaliser des sorties plus longues que les autres unités de la flotte sénégalaise. Cette endurance assure une meilleure permanence à la mer et permet de surveiller de plus vastes espaces, ouvrant vers des interventions dans toutes les eaux d'Afrique de l'Ouest. Une possibilité nouvelle pour cette marine[3],[4].

Historique

La Marine sénégalaise nécessitait un OPV dans le cadre du renouvellement et du renforcement de ses moyens navals. De ce fait, un appel d'offres international est notifié par le biais de l'Agence Nationale des Affaires Maritimes du Sénégal (ANAM)[5], il est remporté en 2014 par le français Ocea, qui a déjà construit un patrouilleur pour elle en 2008. Celui-ci inclut également la formation de l'équipage, la maintenance et le soutien technique du futur navire, le montant du contrat est gardé confidentiel. La coque est d'abord fabriquée en trois parties dans l'usine de Fontenay-le-Comte de l'entreprise, puis est assemblée au chantier naval des Sables d'Olonne où a lieu la mise à l'eau le [6]. Durant le mois d’août suivant se déroulent les essais à la mer, après quoi le bâtiment est livré au Sénégal le 26 octobre lors d'une cérémonie officielle en présence du chef d'État-Major de la Marine. Finalement, il arrive à Dakar, son nouveau port d'attache, au début du mois de novembre après une escale au Maroc[3].

Le , le navire participe activement à une importante saisi de stupéfiants (plus d'une tonne) au large de Dakar, en coordination avec la Guardia Civil espagnole[7]. Le , le Fouladou saisit environ cinq tonnes de résine de cannabis à bord d'un bateau de plaisance au large de Dakar[8].

Galerie

Notes et références

  1. (en) « Ocea launches new OPV for Senegal », sur nexeya-products.com (consulté le ).
  2. « Nexeya équipe la marine sénéglaise », sur nexeya.com (consulté le ).
  3. « A bord du patrouilleur sénégalais Fouladou », sur Mer et Marine, (consulté le ).
  4. (en) « Senegalese OPV on delivery voyage », sur defenceWeb, (consulté le ).
  5. « Ocea vend un OPV de 58 mètres au Sénégal », sur meretmarine.com, .
  6. (en) « Ocea launches new OPV for Senegal », sur defence Web, (consulté le ).
  7. « Fouladou : plus d'une tonne de cocaïne saisie par la marine sénégalaise », sur pressafrik.com, .
  8. « Trafic de drogue : Plus de 5 tonnes saisies en mer », sur lequotidien.sn, .
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