Florent Méreau

Florent Méreau, né le à Valenciennes (Nord) et mort le à Perpignan, est un peintre français. Il exerce pendant toute sa carrière à Douai où il est professeur aux Académies et où il possède plusieurs ateliers. Il meurt subitement en peignant une dernière toile à Collioure, restée inachevée.

Biographie

Autoportrait, collection particulière

Né le à Valenciennes[1], fils de Florent Méreau (Victor-Florent), tailleur d’habits et de Marie Bonenfant, commerçante, il est le troisième enfant après Amicie et Marcel. Florent Méreau est un enfant précoce et bénéficie, dès l’âge de 11 ans, en 1903, de l’enseignement dispensé aux écoles académiques de Valenciennes, notamment avec Fortuné Layraud. Il y suit l’enseignement jusqu’en 1909, date à laquelle il entre à l’école des Beaux-Arts de Paris comme élève boursier[2]. Il entre à l’atelier de Fernand Cormon.

Après la Première guerre mondiale, il revient chez Cormon. En 1923, il épouse Antoinette Catin, avant de devenir professeur de peinture, dessin de figure et dessin d’anatomie à l’école des Beaux-Arts de Douai, où il fera ensuite toute sa carrière. À la Seconde guerre, il est mobilisé en septembre 1939 au 17e travailleurs sur le front fortifié de l’Escaut, puis évacue à Lisieux chez Pierre Sonntag, beau-frère de son frère Marcel et fils de l’architecte anzinois Eugène Sonntag. Durant son absence, sa maison et son atelier de la rue Saint-Thomas sont détruits par le bombardement de Douai de 1940. Réinstallé au 5, rue des Potiers, sa deuxième maison subira le même sort dans les bombardements de 1944.

Il prend sa retraite en 1952. Il n’avait pas d’enfants mais deux neveux, Jacques Méreau (1922-2016) médecin, fondateur des Amis du fort d’Ambleteuse, lui aussi dessinateur, illustrateur et peintre, et Jean Méreau, (1930-2012) architecte, enseignant à Paris et architecte conseil à Valenciennes, également excellent dessinateur[3].

Enseignement

À sa sortie de l’école des Beaux-Arts de Paris, Florent Méreau revient dans sa région pour devenir professeur à l’école des Beaux-Arts de Douai. Il entre en fonction le et succède à Georges Bourgogne. Il sera un professeur très respecté et écouté.

Parmi ses élèves figure André Brageu, né en 1920 à Douai, et inscrit à l’âge de 16 ans à son cours de dessin et peinture, avant de poursuivre à l’école des Beaux-Arts de Paris. André Brageu garde toute sa vie une vénération pour son professeur. Florent Méreau a également pour élèves Albert et Robert Bouquillon, Lemoine, Tréca, Omer Legrand, Calka, Henri Sergent (1910-2003) et Claude Cathelain.

Florent Méreau meurt subitement le à Perpignan[1].

Signature

Prénommé Victor Florent à l’état civil, il n’utilise jamais ce prénom composé qui s’est néanmoins imposé dans les textes depuis une rétrospective organisée à Valenciennes en 1991, pour laquelle le prénom de Victor-Florent a été mis en exergue. Cependant, sa signature a toujours été Florent Méreau, nom qu’il utilisa dans la vie courante et dans sa vie artistique. Au cours de sa carrière, sa signature a peu évolué : ses toutes premières œuvres sont signées d’un simple F. Méreau avant d’adopter rapidement le Fl., ce l prouvant qu’il tenait lui-même à son prénom et sans doute pour qu’il n’y ait pas d’équivoque avec d’autres prénoms commençant par F.

Florent est aussi le seul prénom qui figure sur sa tombe, comme cela était déjà le cas pour son père enterré dans le même caveau, également prénommé Victor-Florent à l’état civil, mais connu constamment, lui-aussi, sous l’unique prénom de Florent. Le prénom Victor-Florent apparaît donc impropre pour parler de l’artiste.

Œuvre

Son œuvre est multiple et a évolué avec l’expérience. Un portrait de son père réalisé en 1915 est aujourd'hui en mains privées[réf. nécessaire].

Dans la première époque, il réalisa de nombreux portraits notamment de sa famille, qui en conserve encore la plupart. Il peint également des scènes de genre : scènes familiales, scènes de rue, activités de plage. On connait le Toboggan à Berk-Plage de 1925, une grande Maternité de 1923, une marchande de fleurs, des maquignons au marché aux bêtes, La Leçon, petite esquisse.

Représenter la mine

Il illustre aussi la vie de la mine. Pour une commande de la compagnie des mines de Dourges, afin d’orner la maternité Suzanne-Lannoy[4], il réalise quatre panneaux datés de 1926, actuellement conservés au musée municipal de Denain, et représentant la remonte des mineurs à la fosse 6 bis (en deux panneaux), la cockerie de Dourges et une scène de vie familiale dans un coron, la cité Darcy. Si la descente des mineurs montre la fatigue des ouvriers, la vue de coron est une vision idéalisée et idyllique. Le musée de Denain possède aussi une esquisse pour la remonte des mineurs, et un portrait en pied de mineur, sans doute une étude préparatoire pour les panneaux de la maternité.

À la même époque, alors qu'il n'est pas croyant, il réalise une grande scène religieuse pour le chœur de l'église Saint-Henri d’Hénin-Beaumont[5], construite en 1925, pour les mineurs de la compagnie de Dourges, et une peinture pour le monument aux Morts de la Grande-Guerre dans le bas-côté de la même église.

En 1932, il va fournir un dessin (fusain et sanguine) pour illustrer un des poèmes de Paul Audebert dans un livre intitulé Au Pays de Gayant et illustré par quarante artistes, dont Jonas. Florent Méreau représente l'usine des Asturies à Douai dans un paysage d'arbres décharnés. L'original est conservé en collection particulière.

Représenter la guerre

La guerre de 1939-1945 sera dure pour Florent Méreau dont l’atelier douaisien est détruit avec sa maison dans les bombardements. Une grande partie de ses œuvres antérieures à cette date ont disparu à l'exception de celles déjà vendues ou déposées ailleurs dans la famille. La guerre et la libération ont inspiré plusieurs toiles à Florent Méreau, dont trois se trouvent dans les collections des musées des Beaux-Arts de Valenciennes ou de la Chartreuse de Douai : Le 17e Régiment de travailleurs militaires : secteur fortifié de l'Escaut 1939 (Valenciennes), La libération de Douai avec la foule en liesse, 1944, et Prisonniers à la Libération de Douai de 1944 (Douai). Ce dernier représente une colonne de prisonniers allemands sous la garde d’un FFI avec en arrière-plan une famille.

Après la guerre, il peint encore quelques scènes de genre : une série de scènes de battage dans une cour de ferme à Fresnes les Montauban dans la campagne arrageoise, de 1945, exposées en 1946 (collections privées).

Représenter le paysage

Mais l’essentiel de sa production est le paysage toujours pris en plein air sur le motif[pas clair] au gré des nombreux voyages qu’il fait avec son épouse en France ou en Belgique. Il a une grande habileté pour traiter les ciels selon qu’il se trouve dans les Ardennes, dans la campagne douaisienne, en Bretagne (Concarneau ou Perros-Guirec), en Provence ou à la montagne à la Meije. Il peint de nombreuses églises dans la région Nord-Pas-de-Calais ou en Bretagne : Lewarde, Estrée-Wamin, Bouchain, La Clarté à Perros-Guirrec, ou encore le béguinage de Bruges. Il a voyagé dans toute la France et en Belgique, à Molboscq en Ardèche, à Concarneau en Bretagne, à La Meige dans les Alpes, à Chanly sur Lesse dans les Ardennes belges où l’accueillait régulièrement son ami Gonzague Dupont, notamment après la destruction de son atelier douaisien dans les bombardements, et bien sûr dans la campagne arrageoise, Fresnes les Montauban, ou douaisienne, Yzel-les-Équerchin.

Il peint aussi des marines dans le port de Perros-Guirec ou dans ses années d’études, les rochers de Bréhat .

Participation aux salons

De 1920 à 1942, Florent Méreau participe régulièrement à Paris au Salon des artistes français. Au Salon de 1921, il reçoit une Mention Honorable.

Il participe aussi tous les ans aux Amis des arts de Douai, épisodiquement au Salon des artistes douaisiens, à plusieurs salons de Valenciennes, à la Société valenciennoise des arts de Valenciennes, à l’exposition d’artistes du Nord de la France et rétrospective Carpeaux, au 150e anniversaire de la fondation des écoles académiques, et aux salons de l’Association des anciens élèves des académies de Valenciennes. On connait aussi une exposition personnelle à la galerie Schavey à Valenciennes.

Il participe également à l'exposition "Flandres-Artois", au Palais des Beaux-Arts de Lille du 12 juin au où il présente une peinture, Printemps (no 157).

Liste des œuvres présentes dans les collections publiques[6]

  • Mairie de Montblanc

La Touques vers 1930 (dépôt du CNAP)

Panneaux pour la compagnie des Mines de Dourges : la cockerie, la remonte (en deux panneaux) et la vie dans la cité Darcy (1926).

Esquisse pour la Remonte (1928)

Portrait de mineur en pied (v.1928)

Le Galibot (v.1930)

Moissons à Gavrelle (v.1940)

La Remonte de Florent Méreau (à droite) au musée de Denain

Aubade l’Hôtel-Dieu

Beffroi de Douai, effet du matin

La libération de Douai, scène de fête dans la rue (1944)

La libération de Douai, les prisonniers allemands (1944)

Le petit Cloître des Chartreux (disparu)

Portrait de mineur à la lampe

Le 17e Régiment de travailleurs militaires : secteur fortifié de l'Escaut (1944)


Expositions

1930, Paris à la galerie du Journal ; l'État achète une toile intitulée La Touches qui est déposée à la mairie de Montblanc dans l'Hérault.

Exposition collective "Flandres-Artois", Palais des Beaux-Arts de Lille, 12 juin au

Rétrospective-hommage du samedi 28 novembre au à la salle basse de l'hôtel de ville de Douai et organisée par son épouse. Texte de l'invitation rédigé par Albert Bouquillon.

Victor Florent Méreau, rétrospective par Jean-Claude Poinsignon, professeur, docteur en histoire de l’art, 1991, salle des fêtes de la mairie de Valenciennes.

Cinq toiles présentées dans l'exposition Par Les Villes et les champs, regards d’artistes sur la vie quotidienne dans le Nord de 1890 à 1950, musée municipal de Denain, octobre 2016 - janvier 2017.

Sources et bibliographie

  • Archives nationales[Lesquelles ?], dossier d'élève à l'École des Beaux-arts de Paris, AJ52 267
  • Archives familiales
  • Victor Florent Méreau, rétrospective par Jean-Claude Poinsignon, professeur, docteur en histoire de l’art, catalogue d'exposition, 1991, salle des fêtes de la mairie de Valenciennes.
  • Par Les Villes et les champs, regards d’artistes sur la vie quotidienne dans le Nord de 1890 à 1950, catalogue d'exposition, musée de Saint-Amand-les-Eaux, - .

Notes et références

Liens externes

  • Portail de la peinture
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.