Ferrobacteria

Ferrobacteria (ou ferrobactéries) désigne un super-embranchement de bactéries, groupe taxonomique encore relativement mal connu. Parmi les ferrobactéries, figurent par exemple les genres Sphaerotilus, Crenothrix, Clonothrix, Siderococcus, Siderosphaera, Naumaniella et Gallionella. Certaines de ces bactéries peuvent pulluler dans des eaux industrielles très polluées[1]. Avec les mangano-bactéries et d'autres bactéries productrices de biofilms, elles peuvent contribuer, en présence d'ion Cl- à une corrosion (biocorrosion) accélérée de certains tuyaux ou matériaux, y compris en inox (ex : tuyau de mm en AISI 304L présentant des fuites après un mois d’exposition dans une eau contenant 200 ppm de Cl-[2]).

Classification

Ce groupe taxonomique a longtemps été défini comme regroupant « des bactéries gram négatif qui paraissent utiliser le fer et/ou le manganèse comme un élément essentiel de leur métabolisme énergétique ». En fait, il s'est ensuite avéré que seul le genre Gallionella répond strictement à ces critères. Les genres semblent n'avoir qu'une relation indirecte avec le fer.

Les Ferrobacteria Cavalier-Smith 2002 sont créés comme une classe, depuis quatre embranchements ont été proposés par d'autres chercheurs.

  1. Deferribacteres
  2. Chrysiogenetes
  3. Synergistetes
  4. Nitrospirae

Une autre classification, faite sur des bases morphologiques les regroupe en trois groupes[3]

  1. les ferrobactéries engainées
  2. les ferrobactéries bourgeonnantes et/ou pédonculées
  3. les ferrobactéries chimiolithotrophes gram négatif.

Wurtz (1957) distingue la « vraie » Ferrobactérie Leptothrix ochracea, et la « fausse » [[Ferrobactérie Sphœrotilus natans]][1].

Histoire évolutive

Elle est également mal connue, mais on trouve des traces de ces bactéries dans un passé lointain, via les roches qu'elles ont contribué à former[4],[5]. Dans l'écosystème elles contribuent à fixer le fer et sont notamment responsable de la couleur rouge de divers types de calcaires[6].

Écologie

Les bactéries du groupe des ferrobactéries sont très diverses.

Utilisations

Certaines de ces bactéries ont été retrouvées dans des installations de déferrisation ce qui a permis de mieux comprendre leurs besoins vitaux et d'envisager de les utiliser au service d'une « déferrisation biologique »[7]. Il est possible de les cultiver dans un filtre à sable en l’ensemençant[8]

Notes et références

  1. Wurtz A (1957). Champignons, bactéries et algues des eaux polluées. Bulletin Français de Pisciculture, (184), 89-119
  2. Marconnet, C., Dagbert, C., Roy, M., & Féron, D. Comportement d’aciers inoxydables en eaux naturelles ; Laboratoire de Génie des Procédés et des Matériaux, École Centrale Paris, Service de Corrosion et du Comportement des Matériaux dans leur Environnement, CEA Saclay, TC, 14, 2.
  3. ex : édition de 1974 du « Bergey's manual »
  4. Préat, A., & Gillan, D. (2004). Activités microbiennes (ferro-bactéries et fungi) et origine des matrices carbonatées rougeâtres au Paléozoïque. Ecole d'Eté des Carbonates récifaux et de plate-forme, 28, 24-33.
  5. GILLAN, D., & PREAT, A. () Activités microbiennes (gerro-bactéries et fungi) et origine des matrices carbonatées roubeâtres au Phanérozoïque.
  6. Preat, A., Mamet, B., Bernard, A., & Gillan, D. (1999). Rôle des organismes microbiens dans la formation des matrices rougeâtres Paléozoïques: exemple du Dévonien, Montagne Noire. Revue de micropaléontologie, 42(2), 161-182 (résumé).
  7. Mouchet, P. (1989). Développement de la déferrisation biologique en France. TSM. Techniques sciences méthodes, génie urbain génie rural, (7-8), 401-412.(résumé)
  8. Boukari, Y., Matejka, G., Parinet, B., & Simon, P. (1988). La mise à l'équilibre des eaux tropicales: conséquences sur la déferrisation. Revue des sciences de l'eau/Journal of Water Science, 1(4), 339-353.

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

  • Dommergues, Y. (1956). La numération des ferro-bactéries in Actes du Congrès International de la Science du Sol, 6, Paris 1956/08) ; 6e congrès international de la science du sol ; Dakar : ORSTOM, 1956, 5 p. multigr. .
  • Fluckiger, R. M. (1970). Etude de quelques ferrobactéries (Doctoral dissertation).
  • Gouy, J. L., & Labroue, L. (1984). Sur quelques ferrobactéries isolées dans le Sud-Ouest de la France: écologie et rôle dans l'environnement. In Annales de limnologie (Vol. 20, No. 3, pp. 147-156). EDP Sciences.
  • Winogradsky, S. (1928). Ferrobactéries. Travaux récents... Masson.
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