Fernand Stiévenart

Fernand Joseph Jules Stiévenart, né à Douai le et décédé à Uccle (Belgique) le , est un peintre paysagiste français de l’École de Wissant, au nord de la Côte d'Opale.

Fernand Stiévenart
Naissance
Douai
Décès
Uccle
Nationalité Française
Profession
Distinctions

Biographie

« Il a fait ses études au lycée de la ville de Douai mais c'est aux Écoles académiques que nous devons le suivre car c'est là surtout que se révélèrent ses aptitudes et se développèrent ses qualités. Son premier maître fut M. Constant Petit. De 1878 à 1880, F. Stiévenart suivit assidument les cours des Écoles académiques et chaque année, dans chacune des trois divisions, remporta les premières médailles. Il fut reçu l'un des premiers à l'école des beaux-arts où il fut primé »[1].

Dès 1888, il figure à Paris au Salon des artistes français avec des œuvres représentant des paysages. Mais c'est en 1893 qu'il est devenu membre de la Société des artistes français et qu'il recevra un éloge (mention honorable votée à l'unanimité qui le classait le premier parmi les mentionnés).

Peu après 1893 et un terrible naufrage qui endeuilla Wissant, Stiévenart aidera Adrien Demont, tout comme Pierre Carrier-Belleuse et Félix Planquette, à fonder une société anonyme nommée l'Épave, dans le but de distribuer du matériel de pêche à ceux qui en avait perdu en mer[2].

Originaire de Douai, il y a vécu avec sa femme artiste peintre, Juliette De Reul, au no 7 rue Jean-de-Gouy jusqu'en 1895 (ou 1900) lorsqu'ils sont partis s'installer à Wissant (Pas-de-Calais) à la villa Sainte-Marie des fleurs. Il y créera son atelier. Atelier et villa qui seront d'ailleurs achetés et occupés à la fin de la guerre par l'artiste peintre Paule Crampel (rue Paule-Crampel).

Photo de la villa Sainte-Marie aux fleurs à Wissant

Il recevra la médaille de bronze à l'exposition universelle de 1900 qui accueillit plus de 50 millions de spectateurs. Et, il a obtenu la médaille troisième classe au Salon des artistes français de 1902 avec un Paysage du Boulonnais[3]. À la fin de sa vie, il est parti s'installer en Belgique, à Uccle, au 80 avenue Bel-Air dans un magnifique hôtel de maître qu'il fit construire.

Photo de la maison de Stiévenart, avenue Bel-Air

De caractère très modeste et très simple, sans ambition intempestive, il est le premier à applaudir, sans fiel et sans envies, aux succès des camarades et le dernier à parler de ses œuvres, si remarquées qu'elles soient[1].

Son entourage, l'école de Wissant

Fernand Stiévenart a été l'élève de Gustave Boulanger (1824-1888), peintre académique et orientaliste français et a fréquenté l'atelier d'Émile Breton (1831-1902).

Il fut aussi l'élève d'Adrien Demont. Ce dernier est né le à Douai. Aux côtés de Corot, il reçoit l'enseignement de Charles Blanc et d'Émile Breton dont il épouse la nièce, Virginie Demont-Breton, le . Le couple Demont-Breton tombe amoureux de Wissant et décide de s'y installer définitivement. Ils y font construire leur demeure à « l’égyptienne » au-dessus du village avec l’aide de l’architecte belge Edmond de Vigne : le Typhonium est né.

Photo du Typhonium à Wissant

Cette demeure deviendra le temple de l'école wissantaise. Le couple invite en effet d'autres artistes dans son atelier-villa où ils enseignent leur art. Dans cette école, s'exercent ainsi Fernand Stiévenart mais aussi Georges Maroniez, Félix Planquette, Henri et Marie Duhem, Alexandre Houzé, et Valentine Pèpe[4].

Fernand Stiévenart, Maroniez et Duhem, tous Douaisiens, se connaissent depuis le collège. Parmi les amis des maîtres, nous retrouvons des peintres de Berck amis des Demont-Breton dont un des plus illustres étant Francis Tattegrain. Chacun s'inspire du site de manière personnelle. Ces artistes, en patriarches de Wissant, présentent leurs travaux lors des salons parisiens où ils sont maintes fois récompensés.

Wissant est une véritable cité d'artistes. Au début du XXe siècle, on y retrouve pas moins de 8 ateliers de peinture dont celui de Stiévenart mais aussi ceux du pastelliste Pierre Carrier-Belleuse, de Valentine Pèpe, d'Adrienne Ball-Demont, de Félix Planquette, de Fernand Quignon et de François de Montholon, autour de l'École de Wissant. Notons que Valentine Pèpe a été l'élève de Fernand Stiévenart.

La femme de Fernand Stiévenart, Juliette De Reul, est aussi une artiste peintre dont le nom apparaît au Salon des artistes français en 1898 avec Fin de journée et en 1901 avec Chardons de ruines.

Photo de Juliette de Reul

Bibliographie

  • Anne Moitel, Anne Delage, Yann Farinaux-Le Sidaner, Yann Gobert-Sergent, in « Intimité(s), Les peintres de la Côte d'Opale », département du Pas-de-Calais, édition Invenit, Lille, 2020, 96 pages.
  • Yann Gobert-Sergent, « Fernand Stiévenart et Juliette de Reul, Couple d’artistes de l’École de Wissant et amis des Demont-Breton », Cahiers du Patrimoine Boulonnais, no 82, décembre 2020, pp. 13–18.
  • Visages de Terre et de Mer - Regards de peintres à Wissant à la fin du 19e siècle, ouvrage collectif, Michèle Moyne-Charlet, Anne Esnault, Annette Bourrut Lacouture, Yann Gobert-Sergent, Jean-Marie Ball, Philippe Gallois, édition du Pas-de-Calais, SilvanaEditoriale, , 135 pages, (ISBN 9788836629299).
  • Bénézit, E. (1999), Dictionnaire et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, tome 13, Gründ
  • Dufossé, F. (2002), Histoire de Wissant, des origines aux années 1930, Éditions A.M.A., 203 p.
  • Lydia Harambourg (2001), Dictionnaire des peintres paysagistes français au XIXe siècle, Ides et Calendes, 360p.
  • Société des artistes français (1907), Explication des ouvrages de peinture et dessins, sculpture, architecture et gravure, des artistes vivants, Paris.
  • Société des artistes français (1888-1908) Catalogue illustré. Paris.

Liens externes

Références

  1. [extrait des notes personnelles de Mme Chœur de Douai]
  2. [Dufossé, F. (2002) Histoire de Wissant, des origines aux années 1930. Éditions A.M.A. 203 p.]
  3. [Société des artistes français (1907) Explication des ouvrages de peinture et dessins, sculpture, architecture et gravure, des artistes vivants. Paris]
  4. [liste établie par Annette Bourrut-Lacouture, historienne d'art, et Philippe Gallois, historien de Wissant]
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