Fandom furry

Le fandom furry (de l'anglais fan, « admirateur », -dom, « appartenant à une idéologie », et furry, « poilu ») est le nom donné au groupe de personnes intéressées par le furry[N 1], un mouvement culturel apparu sous ce terme vers le milieu des années 1980[1]. Le mouvement furry est défini comme l'intérêt pour les animaux imaginaires ou non, mythologiques ou anthropomorphes[2], c’est-à-dire l'intérêt pour les animaux possédant des caractéristiques humaines : usage de la parole, port d’habits, utilisation d’un style de vie humain, etc. Les personnes qui appartiennent au fandom furry sont appelées furs ou furries. Selon une étude menée en 2011, il y aurait entre 1,4 et 2,8 millions de furries dans le monde[3].

Certains furries possèdent des fursuits, costumes crées à l'effigie de leurs fursonas.

Clarification du concept

Le furry ne doit pas être confondu avec le cosplay qui prend comme base non pas la création de nouveaux personnages mais le déguisement en personnages de fiction déjà existants.

Les costumes de certains furries, les fursuits, sont très différents des costumes de cosplay : comme leur nom l'indique, ils sont tout ou partie constitués de fourrure (synthétique). La fursuit répresente un fursona, animal fictif qui n'est pas la réplique d'un personnage existant. La fursuit procède d'un travail de création entre son propriétaire et l'artiste / artisan qui va physiquement créer le costume[4]. De plus, tous les furries ne possèdent pas une fursuit[5].

L'inclusion d'une personne dans le fandom furry dépend de l'acceptation de la définition même du furry. Ainsi, l'art pratiqué par des artistes comme Philippe Geluck, avec son personnage Le Chat, n'est pas considéré comme appartenant au furry, car le dessinateur ne fait pas référence au fandom furry, que ce soit personnellement ou au sein de ses dessins. Pour les mêmes raisons, une personne appréciant par exemple les dessins animés dont les protagonistes sont des animaux anthropomorphes, et/ou pratiquant le jeu de rôle avec un alter-égo animal (fursona), ne sera pas reconnue en tant que furry si elle ne dit pas y adhérer elle-même.

Origines

C'est en que l’œuvre d’Osamu Tezuka, Le Roi Léo, amena pour la première fois les téléspectateurs à adhérer aux idées véhiculées par ce film[N 2] et à s'identifier à un animal anthropomorphe ; mais c'est véritablement en , date de sortie de Robin des Bois par Walt Disney, que les furs d'aujourd’hui reconnaissent avoir eu des affinités pour ces « funny animals » (« drôles d'animaux »). En 1980, lors du week-end du Labor Day américain, prit place la 38e World Science Fiction Convention, une convention ayant pour thème la science-fiction, dans laquelle Steve Gallacci (en) présenta une bande dessinée alternative en noir et blanc, Albedo Anthropomorphics (en), mettant en scène des mammifères et oiseaux anthropomorphes dans un monde futuriste où tient lieu une guerre spatiale[1]. Les années qui suivirent furent l'occasion pour les fans des drôles d’animaux de s’organiser, se rassembler, ou créer des romans graphiques. En , Marc Schirmeister appelle ses fans à rejoindre l’équipe du magazine Rowrbrazzle, et en , le premier numéro paraît.

La popularisation d'internet dans les années 1990 permit au furry de se faire connaître via l'utilisation simultanée du World Wide Web et des forums de discussion Usenet comme moyen de communication[6]. Plus connu de nos jours, le fandom furry le reste cependant de manière inégale suivant les régions du monde, les pays anglo saxons étant historiquement et culturellement plus ouvert à cette culture que les pays latins.

Loisirs

[PDF] L’étude du Fandom Furry par le "Furry Research Center"

Selon un sondage de 2008, la plupart des furries pensent que les dessins, les conventions, la littérature, et les communautés en ligne sont importants pour le fandom[7]. Le fandom furry est majoritairement composé d'hommes, à 80% selon plusieurs sondages.[8],[7],[9]

Plusieurs autres études et statistiques ont été menées sur le fandom, dont celle de Furscience, permettant d'avoir, par exemple, des pourcentages de l'orientation sexuelle majoritaire des furries.[10] Il existe aussi notamment l'étude du "Furry Research Center" datant de 2008.

Jeu de rôle

Le jeu de rôle, ou plus exactement l'interprétation du rôle (abrégé RP, de l’anglais Role-Playing) est une activité qui consiste en l’incarnation d’un ou de plusieurs personnages par une ou plusieurs personnes, dans une situation imaginaire, et en la narrant leurs faits et gestes (dialogues, sentiments, expressions). Dans le fandom furry, les personnes incarnent donc leur fursonas.

La méthode la plus courante pour roleplayer dans le fandom furry est désormais d'utiliser des canaux, publics ou privés, sur des messageries instantanées, mais des gens le pratiquent encore sur des sites spécialisé comme F-List[11].

Il existe aussi des communautés un peu plus développées, forums par exemple, permettant l'interaction socio-culturelle tel que SoFurry où les Furs s'adonnent à leur(s) personnage(s) furry au travers de discussions et échanges créatifs.

Avant 2010, certains furries pratiquaient le roleplay par courriel, ou via des salons de chats IRC, tels Antrochat ou Furnet.

Conventions

Une convention furry est un rassemblement annuel à grande échelle de furries, la plupart du temps organisées dans de grande villes dont l'accès est aisé (aéropots, gares), de l'ordre de plusieurs dizaines à plusieurs milliers de participants sur plusieurs jours. En Europe, la plus grande convention est l'Eurofurence rassemblant plusieurs milliers de participants (3 579 pour la convention 2019)[12].Aux États-Unis, la plus grande est Midwest Fur Fest (environ 8 700 participants en 2017)[13], et se déroule en général au mois de décembre à Chicago. Les activités et expositions principales sont les galeries d'art, les ventes aux enchères d'œuvres artistiques, la parade de fursuits, les danses de tous types, jeux de rôle, tournois DDR et spectacles de marionnettes/sketchs.[14]

Une « furmeet » (fur meeting) est un regroupement à petite échelle de furries. Il s'agit de simples sorties, dont les activités varient d'une furmeet à l'autre. En France, lorsqu'une furmeet se fait autour d'un repas, on parle de furmiam.

Art et littérature

Un dessin d'une renarde anthropomorphe.

Les artistes furry, les écrivains, et les éditeurs produisent une quantité phénoménale de dessins, de peintures, de nouvelles, de bandes dessinées, de fanzines, de peluches/marionnettes, de livres à tirages limités, ainsi que de sculptures, de compositions musicales, et de photographies. La plupart de cet art est désormais distribué sur des sites dédiés aux furries tels que Fur Affinity, mais est parfois distribué dans des sites personnels/blogs, ou dans la presse amateur. Les galeries comme Fur Affinity ont vu le jour afin de permettre aux artistes furry d'exposer leur art dans un contexte et une atmosphère voulue « furry » plus qu'« anthropomorphe ». Le site web DeviantArt, connu des artistes et graphistes, notamment amateurs, a créé une section consacrée à l'art anthropomorphe.

Fursona

Un fursona[N 3] est l'image d'un personnage animal réel, légendaire, parfois anthropomorphe imaginé en vue de son incarnation la plupart du temps dans le cadre d'une rencontre en furries (furmeets, convention furry...). Il peut représenter tout animal, hybride ou non, avec un degré de réalisme et d'humanisation défini. Les animaux les plus représentés sont les loups, les renards, les dragons, et les chats.[15]

C'est souvent par leurs fursonas que les furs se reconnaissent. Celui-ci peut être perçu par certains comme un totem, une représentation externe de ce que le fur ressent être à l'intérieur, et peut aboutir à la création d'une fursuit, sans que cela soit automatique. En effet les fursuit sont souvent très chers. Lors des conventions furry par exemple, certains participants représente leur fursona qu'au travers d'un badge qu'ils portent autour du cou.

Un dessin (ici un headshot) d'une espèce anthropomorphe (Art de Kirino03, Sona de Lorka)

Fursuiting

Le fursuiting est l'action d'incarner un personnage anthropomorphe, la plupart du temps le fursona du porteur, lui-même nommée fursuiter, par le port d'une fursuit (de l'anglais, littéralement « Costume de fourrure »).

Les fursuits peuvent être fabriqués de toutes pièces par leur porteur ou fabriqués par d'autres furries qui en font leur métier, ou non.

Notes et références

Notes

  1. Le pluriel d’un « furry » est des « furries » (comme en anglais), et se prononce /fyʁɪz/.
  2. Le lionceau Kimba, personnage principal du Roi Léo, œuvre dans le but qu’une amitié se noue entre carnivores et herbivores, et que les humains considèrent les animaux intelligents comme leurs égaux.
  3. Mot valise formé à partir de l'anglais fur (fourrure) et persona (personnage)

Références

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

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