Famine de 1932-1933 au Kazakhstan

La famine de 1932-1933 au Kazakhstan, aussi appelée catastrophe kazakhe par Robert Conquest[1], est une famine ayant touché le Kazakhstan lors des famines soviétiques de 1931-1933. Bien que l'Ukraine ait été la plus touchée, la famine s'est aussi étendue à la République socialiste fédérative soviétique de Russie, à la République socialiste soviétique autonome kazakhe et à d'autres zones[2]. Les Kazakhs ont été les plus sévèrement touchés par la famine soviétique quant au pourcentage de victimes (environ 38 %)[3]. Près de 1,5 million de personnes sont mortes au Kazakhstan, dont 1,3 million de Kazakhs[4].

Les principaux groupes ethniques au Kazakhstan de 1897 à 1970. Le nombre de Kazakhs et d'Ukrainiens a diminué à cause de la famine de 1932-1933.
240 000 personnes ont déménagé en URSS (rose) 100 000 ont émigré dans des pays frontaliers (noir)

Elle est connue au Kazakhstan comme le "génocide de Filipp Goloshchyokin " (kazakh : Голощекиндік геноцид)[5], en référence à Filipp Goloshchyokin, qui a mis en place le soviétisme au Kazakhstan à l'époque. Cependant, l'historien Robert Kindler rejette explicitement l'idée que la famine était un programme génocidaire, citant le fait que les famines en Ukraine et au Kazakhstan faisaient partie d'une crise alimentaire plus large qui a englobé de nombreuses régions de l'Union soviétique et même d'autres pays, et qu'il y a aucune preuve que Staline cherchait la destruction d'un groupe ethnique donné[6].

En tenant compte de la famine de 1919-1922 au Kazakhstan, en environ 15 ans, les terres kazakhes ont perdu plus de la moitié de leur population[7].

Conséquences

Cube mis en place en attendant l'édification d'un monument aux victimes de la famine Soviétique (1931-1933) dans le centre d'Almaty au Kazakhstan.

La famine a rendu les Kazakhs minoritaires dans leur propre république, et il fallut attendre les années 1990 pour qu'ils soient à nouveau l'ethnie majoritaire au Kazakhstan. Avant la famine, environ 60 % de la population de la république étaient Kazakhs, mais après la famine, ils ne représentaient plus que 38 % de la population[8],[5],[3].

Voir aussi

Bibliographie

  • Cameron, Sarah, The Hungry Steppe: Famine, Violence, and the Making of Soviet Kazakhstan, Paris, Cornell University Press, 2018 (en anglais)
  • Conquest, Robert, «La Récolte de la Douleur: la Collectivisation Soviétique et de la Terreur — la Famine», (Edmonton: L'Université de l'Alberta, de la Presse, en Association avec l'Institut Canadien d'Études ukrainiennes, 1986)
  • Sahni, Kalpana. Crucifying l'Orient : le russe, l'orientalisme et de la colonisation du Caucase et d'Asie Centrale. Bangkok : Orchidée Blanche Press, 1997
  • I. Ohayon, La sédentarisation des Kazakhs dans l''URSS de Staline, de la collectivisation et changement social, Paris, Maisonneuve et Larose, 2006 (en français)

Références

  1. (en) Robert Conquest, The Harvest of Sorrow: Soviet Collectivization and the Terror-famine, .
  2. (en) Bruce Pannier, « Kazakhstan: The Forgotten Famine », Rferl.org, (consulté le ).
  3. (en) NICCOLÒ PIANCIOLA, « The Collectivization Famine in Kazakhstan, 1931–1933 », Harvard Ukrainian Studies, Harvard Ukrainian Research Institute, vol. 25, nos 3–4, , p. 237–251 (PMID 20034146, JSTOR 41036834).
  4. (en) Elena Volkava, « The Kazakh Famine of 1930–33 and the Politics of History in the Post-Soviet Space », Wilson Center, (consulté le ).
  5. (kk)Қазақстан тарихы: Аса маңызды кезеңдері мен ғылыми мәселелері. Жалпы білім беретін мектептің қоғамдык- гуманитарлық бағытындағы 11-сыныбына арналған оқулық / М.Қойгелдиев, Ә.Төлеубаев, Ж.Қасымбаев, т.б. — Алматы: «Мектеп» баспасы, 2007. — 304 бет,суретті.
  6. (en) Robert Kindler, Stalin's Nomads: Power and Famine in Kazakhstan, University of Pittsburgh Press, (ISBN 978-0822965435, lire en ligne), p. 11
  7. (ru) « Pendant la famine au Kazakhstan, 40 % de la population est morte » (consulté le ).
  8. (ru) M. B. Tatimov, Le conditionnement social des processus démographiques, Alma-Ata, , p. 124.
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