Famille de Verdun

La famille de Verdun est une famille subsistante de la noblesse française, d'ancienne extraction, originaire de Normandie. Cette famille donna deux grandes lignées dont le point de jonction n'est pas connu : la lignée de la Crenne, dont la filiation suivie remonte à 1423 et qui s'éteignit en 1853, et la lignée de Barenton et de Passais, dont la filiation suivie remonte à 1410, aujourd'hui seule subsistante par sa branche de Passais[2].

Famille de Verdun

Armes

Blasonnement D'or fretté de sable[1]
Période XVe siècle - XXIe siècle
Pays ou province d’origine Normandie
Fonctions militaires Chef d'escadre

Patronymes sans rattachements prouvés

Sans pouvoir les rattacher à la filiation suivie française, on trouve en Normandie et en Angleterre des personnages de ce nom dès le XIe siècle et au cours des siècles suivants[1].

Les premiers Verdun

Les Verdun d'Angleterre et en Irlande

Une famille de Verdun a fait souche en Angleterre après sa conquête par Guillaume le Conquérant, sans qu'on connaisse son éventuel point de jonction avec les branches françaises.

Sceau de Theobald de Verdun, connétable d'Irlande.[réf. nécessaire]
  • Yves de Verdun (Ivo Verdunensis) est cité dans une charte anglaise du début du XIIe siècle[6].
  • Rohese de Verdun († 1247), petite-fille de Bertram III, dame d’Alton, Dundalk, etc. Veuve très jeune de Guillaume Perceval de Somery, elle était convoitée pour ses héritages considérables, en Angleterre comme en Irlande. En 1225, elle fut remariée par ordre du roi Henri III à Theobald Butler († 1230), veuf et déjà père de plusieurs enfants. Elle en eut un fils, Jehan, avant de redevenir veuve en 1230, et obtint que celui-ci reprenne les armes et le nom de Verdun. Pour protéger ses terres des incursions irlandaises, Rohese fit construire à quelques kilomètres de Dundalk la forteresse de Castle Roche, qui tient son nom du surnom gaélique que lui donnait les irlandais, Rois mhor ni ghairbhe : Rohese, la dame de Roche. Elle fonda également le prieuré de Gracedieu dans le Leicestershire. En 1242, elle s’y retira pour y prendre le voile, y mourut et y fut enterrée en 1247[7].

Les Verdun normands non rattachés

  • Roland de Verdun († 1346), chevalier banneret, seigneur de Verdun en Boucey[8]. En , Roland de Verdun et Nicolas de Grouchy, chevaliers chargés de la défense de la ville de Carentan au nom du roi de France, décidèrent de se rallier au roi d’Angleterre Édouard III, auquel ils cédèrent la place. En retour Édouard III leur laissa la garde de Carentan. Quelques mois plus tard, les partisans du roi de France Philippe VI de Valois reprirent Carentan et arrêtèrent les traitres. Conduits sous bonne escorte, d'abord au château de Caen, puis à Paris, ils y furent décapités le , sur la place des Halles[9].

Histoire

La famille de Verdun actuelle est originaire de l'Avranchin, en Normandie. Elle donna deux grandes lignes dont le point de jonction n'est pas connu[1] :

  • la ligne de la Crenne, dont la filiation prouvée remonte à Guillaume de Verdun, défenseur du Mont-Saint-Michel en 1434, marié en 1433 à Thomine James. Sa descendance fut maintenue noble en 1599, 1624, et 1666. Cette branche donna un chef d'escadre en 1786, fut représentée à Avranches en 1789 et s'éteignit en 1853.
  • la ligne de Barenton et de Passais, dont la filiation prouvée remonte à Colin de Verdun, écuyer, trouvé en 1410, marié à Marguerite du Bois de Dorière. En sont issues la branche des Dorières, maintenue noble en 1577 et éteinte peu après, la branche de Fougères, maintenue noble en 1635, éteinte, et la branche de Passais, seule subsistante.

Régis Valette concède à la branche subsistante une filiation suivie remontant seulement à 1478[10].

Personnalités

Lignée de la Crenne

Cette lignée s'est éteinte en 1853.

Armes

  • D'or, fretté de sable[1]
  • D'argent, fretté de sable de 6 pièces[1]

Alliances

Les alliances de cette famille sont[1] :

  • Branche de la Crenne : James (1423), de Guiton (1456), Adam (1503), de Pioger (1534), de la Hautonnière (1579), Payen de la Garanderie (1614), Guischard de Villiers (1647), Artur de la Villarmois (1686), Grandin du Bailleul (1720), Plessard de Servigny (1726).
  • Branche de Passais : du Bois de Dorières (1410), Le Soterel des Biards (1440), Juhé de Barenton (1482), Le Malenfant (1512), Couppel (1543), de Vauborel (1580), de Montreux (1606), du Champ-du-Boult (1635), de Cheverue (1673), Ponthaud (1716), de Verdun de La Crenne (1741), de Lorgeril (1779), Tardif de Vauclair (1817), Dericq de Chasseguey (1826), Thomé de Kéridec (1869), etc.

Notes et références

  1. Raoul de Warren, Grand Armorial de France, tome 6, Édition héraldique, Paris, 1948, p.431-432
  2. E. de Sérévile, F. de Saint-Simon, Dictionnaire de la noblesse française, 1975, p.981
  3. Donation de Guillaume Fitz-Guimond, seigneur d’Avranches, à l’abbaye du Mont-Saint-Michel. Acte passé à Avranches en 1076, du temps de l’évêque Michel (1070-1094) et de Ranulf de Bayeux, abbé du Mont-Saint-Michel (1063-1084), en présence de Guillaume d’Avranches, Mathilde son épouse, et des témoins Bertram de Verdun, etc. In Cartulaire du Mont-Saint-Michel, folios 83v et 84
  4. Domesday Book, Buckinghamshire, 38, Terra Bertranni de Verdun
  5. Dugdale Monasticon VI.3, Cathedral of St-Peter, York, IX, p. 1177
  6. « Carta Willielmi Bigot […] ego Willielmus Bigot, dapifer regis Anglorum, pro remedio animarum patris mei Rogerii Bigoti et matris meæ Adelidis, et pro salute mea, et fratris mei Hugonis, et sororum mearum.... […] Ivo Verdunensis similiter duas partes decimarum suarum de Mulethona », Dugdale, Monasticon Anglicanum, IV, Thetford Priory, p. 149
  7. (en) Mark S. Hagger, « The fortunes of a Norman Family. The de Verduns in England, Ireland and Wales, 1066-1316 », Dublin, Four Courts Press, 2001, 286 p.
  8. Famille de Verdun, essai généalogique sur l'origine des branches françaises, du 11ème au 15ème siècle, 2019
  9. Jules Viard, La Campagne de juillet-août 1346 et la bataille de Crécy, Paris 1926, p. 15
  10. Régis Valette, Catalogue de la noblesse française, 2007, p.188
  11. Albert Descoqs, Les Cent-dix-neuf Chevaliers du Mont-St-Michel. Leur histoire, leurs exploits (1418-1450), Mortain, 1934
  12. Fulgence Girard, Histoire géologique, archéologique et pittoresque de Mont Saint-Michel, Avranches, E. Tostain, 1843, p. 371
  13. Abbé Pigeon, Le Diocèse d’Avranches, Coutances, éd. Salettes, 1888, tome II, p.323

Voir aussi

Articles connexes

  • Portail de la généalogie
  • Portail de l’Angleterre
  • Portail du royaume de France
  • Portail de la Normandie
  • Portail de la Manche
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.