Famille Dessalines

La famille Dessalines est une dynastie impériale haïtienne dont le fondateur et premier représentant à être monté sur le trône est l'empereur Jacques Ier en 1804[1].

Maison Dessalines
Type Maison impériale
Pays Haïti
Lignée Dynastie créée
Titres Empereur d'Haïti
Fondation 1804
Jacques Ier
Déposition 1806
Ethnicité Haïtien
Branches Maison Soulouque

Sacré en , Dessalines établit un empire autoritaire, héréditaire et de conviction catholique, et officialise le français comme langue officielle[2]. Ayant confisqué les terres des colons français expulsés ou tués, il en distribue les meilleures à ses officiers, créant ainsi une noblesse haïtienne. L'empereur est assassiné en octobre 1806[3], la constitution est alors suspendue et l'empire aboli.

Histoire

Jacques Ier est un souverain ex nihilo d'une nation nouvelle. Combattant pendant la guerre d'indépendance haïtienne (1791-1804), il participe aux combats aux côtés du général Toussaint Louverture. Après l'expédition française et la capture de Louverture[4], Dessalines reprend les armes[5] et bat les troupes françaises à la bataille de Vertières le 18 novembre 1803. Il proclame l'indépendance d'Haïti en 1804[6] et s'auto-proclame par la suite « gouverneur-général à vie ».

Après avoir promulgué une constitution, il est proclamé Empereur d'Haïti par les généraux de l'Armée sous le nom de Jacques Ier, en septembre 1804, sur le modèle napoléonien.

La famille impériale

Jean-Jacques Dessalines est né sous le nom de Duclos, qu'il change en adoptant celui de Dessalines. Il a également deux frères, Louis et Joseph Duclos, qui prennent également le nom de Dessalines tout comme leur frère aîné.

  • S.M.I. Jacques Ier d'Haïti (Jean-Jacques Dessalines), empereur d'Haïti (1758-1806), marié le avec Marie-Claire Heureuse Félicité, dite Marie-Claire Bonheur, à l'église paroissiale Sainte-Rose-de-Lima de Léogâne, le couple a déjà 7 enfants :
    • S.A.S. Marie-Françoise Dessalines, princesse impériale (1789-1859) ;
    • Albert Dessalines (1791), mort à la naissance ;
    • S.A.I. Jacques Bien Aîmé Dessalines, prince impérial héritier de l'Empire d'Haïti (1793-1832) ;
    • S.A.S. Célestine Dessalines, jumelle du précédent, princesse impériale (1793-1867) ;
    • S.A.S. Jeanne-Sophie Dessalines, princesse impériale (1799-1874) ;
    • S.A.S. Louis Dessalines, prince impérial, (1801-1804) mort à l'âge d'à peine 3 ans ;
    • S.A.S. Sérine Dessalines, princesse impériale, (1805) morte à la naissance.

Généalogie

Branche aînée légitime

De son mariage, l'empereur Jacques Ier n'eut que trois fils dont deux sont morts avant l'âge adulte, ne lui laissant pour unique héritier légitime que son deuxième fils, Jacques Bien Aîmé, prince héritier de l'Empire.

Après l'assassinat de l'empereur, ses ministres tentent de faire reconnaître son fils comme souverain légitime, mais l'empire est immédiatement aboli par les assassins de Dessalines. L'impératrice quitte alors la capitale avec ses enfants. Le dernier fidèle de l'Empire, le général François Capois, est assassiné à son tour par les hommes de Christophe, après avoir tenté en vain de mettre sur le trône le jeune Jacques Bien-Aimé. Exilé avec sa famille dans la partie espagnole de l'île d'Hispaniola, le prince reste dans l'ombre dans les années qui suivent la chute du Premier empire. Il meurt en 1832 ne laissant derrière lui qu'une fille, Marie-Françoise, mettant ainsi fin à la branche légitime directe de Jean-Jacques Dessalines et Marie-Claire Bonheur.

Branche des enfants légitimés

Ayant eu de nombreuses maîtresses, Dessalines accumule également les enfants naturels, dont certains sont légitimés et titrés « prince du sang » et obtiennent le nom de Dessalines, avec l'accord de l'impératrice Marie-Claire. Ces enfants légitimés de Dessalines sont issus de sa liaison avec Euphémie Daguilh, sa principale favorite.

  • S.M.I. Jacques Ier d'Haïti (Jean-Jacques Dessalines), empereur d'Haïti (1758-1806) :
    • S.A.S. César-Jacques Dessalines (vers 1790-1856)[7], prince du sang, fils de Dessalines et de Euphémie Daguilh, marié avec Marie-Thérèse Poncette dont postérité :
      • S.A.S. Marie-Claire Dessalines (1806-1809), « princesse », sans postérité ;
      • S.A.S. Jean-Jacques César Dessalines (1810-1856)[8], « prince » et lieutenant-général, marié avec Cécile Pierre Antoine dont postérité :
        • S.A.S. Marie-Noële Dessalines (1829-?)[9], « princesse », sans postérité.
      • S.A.S. Destiné Jean-Jacques Dessalines (mort à la naissance).
    • S.A.S. Francillette Dessalines (1796-?)[10], princesse du sang, fille de Dessalines et de Euphémie Daguilh, mariée avec Carlotin Marcadiux dont postérité :
      • S.A.S. Louis-Charles Carlotin Marcadiux (1811-1833)[11], « prince », sans postérité ;
      • S.A.S. Marie-Claire Marcadiux (1817-?)[12], « princesse », sans postérité ;
      • S.A.S. Joseph Augustin Marcadiux (1818-?)[13], « prince », sans postérité.
    • S.A.S. Marie Noël Dessalines (1800-1867)[14], princesse du sang, fille de Dessalines et de Euphémie Daguilh, mariée avec Cincinnatus Leconte (1801-1844) dont postérité :
      • S.A.S. Jean Jacques Dessalines Cinna Leconte dit Cinna (1828-1872)[15], « prince », aîné de la famille impériale dans les années 1870, il se proclame empereur d'Haïti sous le nom de S.M.I. Jacques II en 1871 avant d'être vaincu puis exécuté par les forces républicaines. Il était marié à Elizabeth Florélia Grand-Jean, dont postérité :
        • S.A.S. Marie Magdelaine Françoise Leconte (1848-?)[16], « princesse », sans postérité ;
        • S.A.S. Marie Elizabeth Anne Agnès Leconte (1850-?)[17], « princesse », mariée avec Joseph Auguste Leroy dont postérité :
          • S.A. Marie Altagrâce Berthe Leroy (1888-?)[18], sans postérité.
        • S.A.I. Jean-Jacques Dessalines Michel Cincinnatus Leconte dit Cincinnatus Leconte (1854-1912), « prince » et héritier de son père lors de la tentative de 1871, il est par la suite, non pas empereur, mais président de la République de 1911 à sa mort. Il était marié avec Reine-Joséphine Laroche, sans postérité ;
        • S.A.S. Marie-Claire Leconte (1857-1894)[19], « princesse », sans postérité ;
        • S.A.S. Marie-Amélie Lucile Leconte (1863-1866)[20], « princesse », sans postérité ;
        • S.A.S. Michel Jean Jacques Dessalines Pureme Leconte (1864-?)[21], « prince », marié avec Marie-Joseph François, sans postérité ;
        • S.A.S. Marie-Louise Leconte (1866-?)[22], « princesse », sans postérité.
      • S.A.S. Joachim Blaise Beauharnais Leconte (1842-?)[23], « prince », marié avec Marie Catherine Clémire Riché dont postérité :
        • S.A.S. Marie Leconte (1862-?)[24], « princesse », sans postérité ;
        • S.A.S. Jean-Baptiste Richard Leconte (1866-?)[25], « prince », sans postérité ;
        • S.A.S. Charles Joseph Jean Baptiste Leconte (1868-?)[26], « prince », marié avec Marie Anne Altagrâce Rosiette Toussaint, sans postérité ;
        • S.A.S. Marie Marguerite Mercie Leconte (1871-?)[27], « princesse », sans postérité ;
        • S.A.S. Jean-Joseph Altéon Leconte (1871-?)[28], « prince », sans postérité.
    • S.A.S. Rose Louisine Dessalines (1802-1873)[29], princesse du sang, fille de Dessalines et de Euphémie Daguilh, mariée avec Jacques Sylvain Hyppolite dont postérité :
      • S.A.S. Louis-Augustin Octavien Hyppolite (1826-1869)[30], « prince », marié avec Marie Rose Sonthonax dont postérité :
        • S.A.S. François Gélin Hyppolite (1858-1893)[31], « prince », marié avec Anna Ménard, sans postérité ;
        • S.A.S. Marie Adélaïde Géneviève Emilie Hyppolite (1862-1894)[32], « princesse », mariée avec Louis Saint-Cap Firmin Blot dont postérité :
          • S.A. Maria Denaiza Saint-Cap Blot (1881-?)[33], « princesse », sans postérité ;
          • S.A. Marie-Louise Delphine Rosalie Cléomelie Blot (1883-?)[34], « princesse », sans postérité ;
          • S.A. Anne François Marie Joseph Louise Blot (1885-?)[35], « princesse », sans postérité ;
          • S.A. Anne Marie Magdelaine Jacques Philomène Gilberthe Blot (1889-?)[36], « princesse », sans postérité ;
        • S.A.S. Louis Mondestin Florvil Hyppolite dit Florvil Hyppolite (1828-1896)[37], « prince », général, homme politique et président de la République de 1889 à sa mort. Il est marié avec Adélaïde Martial dont postérité :
          • S.A. Joseph Silvain Chéry Hyppolite (1855-1893)[38], « prince », marié avec Laeticia Lescot dont postérité :
            • S.A. Joseph Marie Mercie Hyppolite (1881-?), marié avec Marie Joseph Antoine Altagrace Philomène Gauthier dont postérité :
              • Edmond Hyppolite (1904-?), marié avec Yvonne Fince dont postérité :
                • Yola Hyppolite (1931-1991), mariée avec Marc Angrand dont postérité :
                  • Patrick Angrand (1954-2011), sans postérité.
                • Serge Hyppolite (1934-1993), sans postérité ;
                • Michel Hyppolite (1937-1991), dont postérité :
                  • Eddy Hyppolite ;
                  • Marie Hyppolite.
                • Mirlande Hyppolite (née en 1940), femme politique, ancienne Première dame, candidate à l'élection présidentielle de 2010-2011 et épouse de l'ancien président Leslie Manigat dont postérité :
                  • Nesmy Manigat.
                • Roger Hyppolite (né en 1944), sans postérité.
          • S.A.S. Marie Adélaïde Géneviève Hyppolite (1835-?)[39], « princesse », mariée avec Georges Washington Carvalho dont postérité
            • S.A. Frédéric Joseph Joachim Charles Carvalho (1855-?)[40], sans postérité.
    • S.A.S. Marie-Thérèse Angèle Dessalines (1804-?)[41], princesse du sang, fille de Dessalines et de Euphémie Daguilh, mariée avec l'officier Henri André dont postérité :
      • S.A.S. Marie-Joseph André (1828-?)[42], « princesse », sans postérité ;
      • S.A.S. Marie-Rose André (1829-?)[43], « princesse », sans postérité ;
      • S.A.S. Marie-Thérèse André (1839-?)[43], « princesse », sans postérité.
    • S.A.S. Jacques Météllus Dessalines (1805-mort jeune)[44], prince du sang, fils de Dessalines et de Euphémie Daguilh, sans postérité ;
    • S.A.S. Innocent Dessalines (1806-1820)[45], prince du sang, fils de Dessalines et de Euphémie Daguilh, sans postérité ;
    • S.A.S. Suprême Dessalines (1806-?)[46], prince du sang, fils de Dessalines et de Euphémie Daguilh, sans postérité ;

Après la chute de l'Empire, puis la mort de Jacques Bien Aîmé (dernier représentant de la branche légitime) sans descendance masculine, César-Jacques, aîné des enfants naturels légitimés de l'empereur, devient pour les alliés de la famille Dessalines et les partisans de l'Empire le « chef de droit de la famille impériale ». Malgré cela, lors du Second Empire, il est écarté du trône par la famille Soulouque puis exécuté, avec son seul fils survivant Jean-Jacques César, sous les ordres de l'empereur Faustin Ier, en 1856, ce qui met fin à cette branche. C'est donc la branche descendante de Marie-Noël Dessalines, épouse de Cincinnatus Leconte, qui reprend les prétentions au trône impérial. Le fils de cette dernière, Cinna Leconte, effectue même un coup d'État en 1871 et se proclame empereur sous le nom de Jacques II. Cette tentative est finalement un échec puisque Cinna est arrêté, jugé puis exécuter. Par la suite, les prétentions au trône s'estompent, néanmoins quelques descendants de Dessalines vont tout de même effectuer une carrière politique, comme Florvil Hyppolite et Cincinnatus Leconte (fils de Cinna) qui seront tous deux présidents de la République, ou encore Mirlande Manigat (née Hyppolite), ancienne sénatrice, première-dame et candidate à la présidence.

Les autres

Une grande majorité des enfants de Dessalines furent légitimés, mais pas tous. Certains ont donc conserver le nom de leur mère sans porter celui de Dessalines, notamment :

Voir aussi

Références
  1. CAZORLA Denis, « Jacques 1er Empereur de Haïti 1804-1806 », sur L'HISTOIRE POUR TOUS (consulté le )
  2. Haïti. « Constitution du 20 mai 1805 », art. 12-13 [lire en ligne (page consultée le 23 novembre 2019)]
  3. (en) Bob Corbet, "A Brief History of Dessalines", from American Missionary Register (October 1825, Vol. VI, No. 10, pp. 292–297).
  4. Victor Schœlcher, Vie de Toussaint Louverture, P. Ollendorff, 1889, p. 348.
  5. (en) Trouillot, Michel-Rolph, Silencing the Past: Power and the Production of History, Beacon Press, Boston, Massachusetts, 1995.
  6. (en) William Alexander MacCorkle, The Monroe doctrine in its relation to the republic of Haiti, Neale Publishing Company, 1915, p. 42.
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