Famille Capré de Megève

La famille Capré de Megève est originaire de Flumet, en Savoie. Elle a donné les seigneurs de Megève, de Bonport et de Bellecombe.

Capré de Megève

Armes de la famille : Capré de Megève

Blasonnement d'azur à une tête et col de chêvre coupés d'argent au chef d'or
Devise NON INDIGNA COELO
Période XVIIe siècle-XXe siècle
Pays ou province d’origine Duché de Savoie
France

Origines

La Famille Capré de Megève est savoyarde. Elle est originaire de Flumet, petite ville du Haut-Faucigny où elle est connue depuis le Moyen Âge. Les chroniqueurs savoyards, suivis en cela par le chanoine Grillet, auteur du Dictionnaire des Départements du Mont-Blanc et du Léman, prétendent que les Capré descendent d'une famille de la noblesse piémontaise, Capris de Castalmonte, qui se serait établie en Faucigny au XIIe siècle. Aucun document ne peut aujourd'hui l'attester, de nombreux incendies ayant eu lieu à Flumet, notamment en 1679[Note 1].

Flumet, situé aux confins du Faucigny et de la Savoie, était au Moyen Âge un village fortifié dépendant de la Maison de Faucigny. Il a fait l'objet de nombreux conflits entre les dynasties voisines de Faucigny et de Savoie. Ce village présente la particularité d'avoir obtenu d'importantes franchises en 1228 de la part du baron de Faucigny [Note 2],[1] : c'est la première mesure de ce type enregistrée dans les Alpes[Note 3]. Elle entraine plusieurs conséquences: la prise en charge directe des affaires locales par les Flumerans. Les suzerains confient l'administration du pays à un châtelain, notamment chargé de l'économie, des finances, de la justice et de la défense. Les affaires se développent par la présence des marchés[Note 4]. La prospérité relative de Flumet entraine par voie de conséquence celle des notaires[Note 5], aptes à participer à la gestion locale, puis à être distingués pour accéder aux fonctions de secrétaires et conseillers des souverains de Savoie[Note 6].

Deux familles de notaires se détachent alors : la famille Byoli[Note 7] et la famille Chièvre. Jean Byoli, notaire, est châtelain de Flumet en 1311[2], après avoir acquis avec son frère Pierre, des fiefs dans le mandement de Flumet et de Megève. La famille Chièvre est signalée avec Hugon Chièvre, notaire en 1382. Elle se rend également acquéreur de fiefs dans le mandement de Flumet. Au fil du temps, la famille Byoli devient la célèbre famille de Bieux[Note 8], anoblie au XVIIe siècle (éteinte en 1822[3]) et la famille Chièvre devient la famille noble Capré de Megève, également anoblie au XVIIe siècle. Le nom primitif des Capré était en vieux français Chievre (En latin, au génitif, Capre, d'où Capré). Aucun lien familial ne semble avoir été trouvé entre ces deux clans. Le seul lien existant est un échange de fiefs : Le duc Victor-Amédée II de Savoie (1666-1732) et la famille Capré ont cédé leurs possessions du mandement de Flumet à la famille de Bieux qui obtient le titre de comte de Flumet par lettres patentes du . De son côté la famille de Bieux cède ses fiefs du mandement de Megève à la famille Capré qui devient seigneur de Megève, puis comte de Megève en 1713.

Personnalités

  • François Capré, seigneur de Megève, de Bellecombe et de Bonport (1620-1706)[4]. Il achète les seigneuries de Megève, de Demi-Quartier le [5],[6], ainsi que celle de Bellecombe au seigneur de Bieux. Puis il se rend acquéreur de la seigneurie de Bonport, à Tresserve, au bord du Lac du Bourget, le . Il est secrétaire d'État de duc Charles-Emmanuel II de Savoie, (1634-1675), puis de sa veuve Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie, (1644-1724), régente de l'État pendant la minorité de son fils, Victor-Amédée II de Savoie. Il est Maître-auditeur, puis président de la Cour des comptes de Savoie. François Capré de Megève est l'auteur du Catalogue des chevaliers du Collier et de l'Annonciade publié à Turin en 1654, puis du Traité historique de la Chambre des Comptes de Savoie, justifié par titres, statuts, ordonnances, édits et autres preuves tirées des archives, publié, chez Barbier en 1662[Note 9].
  • Hyacinthe Capré, comte de Megève (1668-1745). Il est conseiller d'État du duc Victor-Amédée II de Savoie (1666-1732). En 1709, le duc de Savoie l'envoie en France en mission secrète pour entamer les négociations précédant la Paix d'Utrecht, avec les ministres du roi Louis XIV. Les Traités d'Utrecht, signés en 1713 assurent la couronne de Sicile au duc de Savoie. Pour récompenser son ambassadeur, le duc de Savoie le nomme comte de Megève après la signature des traités. Hyacinthe Capré de Megève est ensuite nommé chevalier d'honneur du Sénat de Savoie, avec voie délibérative dans ses séances.
  • François-Hyacinthe Capré de Megève (1726-1811)[4], colonel le du régiment de dragons du roi Victor-Amédée III de Sardaigne, (1726-1796), il se distingue dans le combat de Rottofreddo contre les Espagnols. Il est nommé brigadier général de cavalerie le , lieutenant général le , gouverneur de Verceil le . En 1800 ; il est nommé général de cavalerie et reçoit la grand-croix de l'ordre militaire des Saints-Maurice-et-Lazare. En 1799, il est nommé président de la commission militaire chargée de réorganiser l'armée piémontaise. Les ducs d'Aoste et de Chablais lui accordent, à cet égard, les distinctions les plus flatteuses.
  • Eugène François Jean-Baptiste Capré, comte de Megève, (1762-1842), grand de la couronne, lieutenant général, grand'croix de l'Ordre militaire des Saints-Maurice-et-Lazare,
  • Maurice Capré, comte de Megève, (1763-1861), officier au Régiment de Savoie, s'est distingué dans les combats de son unité contre les troupes révolutionnaires françaises, colonel commandant la ville de Chambéry et la Savoie propre, sous le régime de la Restauration Sarde, il est nommé chevalier de l'Ordre militaire des Saints-Maurice-et-Lazare.
  • Jacques-Victor Capré de Megève, (1767-1795). Lieutenant des Grenadier de Savoie, mort au combat du col de Termes le .
  • Adolphe René Jean Capré, comte de Megève, (1819-....), premier page de sa majesté Charles-Albert de Sardaigne, (1798-1849), officier de cavalerie.

La famille Capré de Megève est éteinte au XXe siècle

Armoiries et Devise

Figure Armes de la famille Capré de Megève
Famille Capré de Megève

d'azur à une tête et col de chêvre coupés d'argent au chef d'or.[7],[8].

Cimier
la tête de chèvre de Vécu ;
Bourrelet et lambrequins
d'or et d'azur ;
Couronne de comte ;
Devise
« Non indigna cœlo[7],[6] »

Les armoiries et la devise pouvaient s'observer au-dessus de la porte d'entrée du château de Bonport. Elles s'observent toujours sur l'ancienne maison forte de Capré, dite « La Tour de Demi-Quartier », qui est aujourd'hui la mairie de Demi-Quartier, sur la place de l'église de Megève[9]. La commune de Megève a repris ces armes pour orner sa ville, mais avec un chef d'argent.

Alliances

Familles : de Bernard de Lauzière, de Buttet, de Champrond, de Chissé, Collomb d'Arcine, Excoffon de Marcellaz, Favier de Grimaldi, Garnerin de Montgelas, de Goy, de La Chance, Le Blanc (de Cernex), de Montfort, de Riddes, de Saint-Marsan, etc.

Notes et références

Notes

  1. Le feu a pris à l'ensemble des bâtiments de Flumet le 16 juin 1679 : Les habitants furent obligés de se réfugier dans les villages voisins
  2. Une copie des chartes municipales de Flumet, transcrites de celle de 1228 octroyée par Aymon II de Faucigny est authentifiée par quatre notaires, dont le notaire Jean Capré
  3. Le Faucigny est rattaché au comté de Savoie par le traité de Paris du 5 janvier 1355. Le comte Amédée VI de Savoie confirme les franchises attribuées par Aymon II de Faucigny aux bourgeois de Flumet. (Léon Ménabréa, Article « De la marche des études historiques en Savoie et en Piémont, depuis le XIVe siècle jusqu'à nos jours, et des développements dont ces études seraient encore susceptibles », Mémoires (n°1, IX), Académie de Savoie, , p. 354. Voir aussi Article de Ruth Mariotte-Löber « Ville et seigneurie : Les chartes de franchises des comtes de Savoie: fin XIIe siècle-1343 », Mémoires et Documents (Vol. 4), Académie florimontane - Librairie Droz, ).
  4. Le commerce est protégé: il est défendu d'acheter hors de la ville les jours de marché
  5. Les droits des notaires sont proportionnés aux sommes dont il s'agit dans les actes
  6. Déjà au XIVe siècle, le comte Vert, Amédée VI de Savoie avait pensé à donner des STATUTS à ses peuples. Au XVe siècle, ces statuts sont codifiés et promulgués par le duc Amédée VIII, le 17 juin 1430, au château de Chambéry, sous le titre de STATUTA SABAUDIAE. Les notaires font l'objet d'un chapitre particulier : « Ce seront des hommes prudents, discrets et honnêtes, munis du titre de notaire public et experts dans leur art, chargés d'expédier, signer et enregistrer les lettres closes et patentes, les procédures, les actes divers. Ils devront savoir bien lire, bien écrire et être intelligents ». Cette dernière exigence procura en fait au corps des secrétaires d'État un brillant recrutement et nombre d'entre eux se firent un nom au XVe siècle(Gabriel Pérouse, Le Quinzième siècle en Savoie (manuscrit)
  7. Poursuivant toujours les chroniqueurs savoyards, le chanoine Grillet attribue des origines chevaleresques à la famille Byoli, en remontant à un certain Pierre Byoli, noble chevalier, vivant en l'an 1205. Cette légende n'est certifiée par aucun document probant.
  8. On trouve aussi écrit : Bieu, Byeu, Bieul, Biol. En latin : Biolli, Bioli ou Byolli. Les descendants de cette famille moyenâgeuse ont été nommés improprement comtes de Flumet. Le comté érigé en leur faveur en 1699 relève de Saint-Nicolas-La Chapelle, dans le mandement de Flumet.
  9. Ce dernier ouvrage donne des détails intéressants sur les usages et la législation du duché de Savoie.

Références

  1. Marius Hudry, Histoire des communes savoyardes : Albertville et son arrondissement (vol. 4), Roanne, Éditions Horvath, , 444 p. (ISBN 978-2-7171-0263-5), p. 403-404. (lire en ligne).
  2. Dufour et Rabut, Histoire de Flumet
  3. Foras, p. 20.
  4. Michel Germain, Personnages illustres des Savoie : "de viris illustribus", Lyon, Autre Vue, , 619 p. (ISBN 978-2-915688-15-3), p. 114.
  5. Jean-Louis Grillet, Dictionnaire historique, littéraire et statistique des départements du Mont-Blanc et du Léman, contenant l'histoire ancienne et moderne de la Savoie, et spécialement celle des personnes qui y étant nées ou domiciliées, se sont distinguées par des actions dignes de mémoire, ou par leurs succès dans les lettres, les sciences et les arts (Volume 3), Puthod, p. 18-19.
  6. Jean Nicolas, La Savoie au XVIIIe siècle : Noblesse et bourgeoisie, La Fontaine de Siloé, , 1242 p. (ISBN 978-2-84206-222-4, lire en ligne), p. 514, Note de bas de page.
  7. Foras, p. 302.
  8. Jean Nicolas, La Savoie au XVIIIe siècle : Noblesse et Bourgeoisie, La Fontaine de Siloé, coll. « Le Champ régional », , 1242 p. (ISBN 978-2-84206-222-4, lire en ligne), p. 514.
  9. Henri Baud, Jean-Yves Mariotte et Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes : Le Faucigny, Roanne, Éditions Horvath, , 619 p. (ISBN 2-7171-0159-4), p. 524.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

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