Famille Butler (Irlande)

La famille Butler est une famille noble irlandaise originaire de Normandie qui se fixa en Irlande au début du XIIIe siècle. Son nom est issu du mot français « bouteleur » ou « bouteiller ». Elle donna de nombreuses branches.

Pour les articles homonymes, voir Butler et Famille de Butler.

Butler

Armes de la famille : Butler

Blasonnement Gules three covered Cups Or (en) ;
De gueules à trois coupes couvertes d’or (fr).
Devise « Comme Je Trouve » (fr), « Depressus Extollor » (la)
Période XIe siècle XXIe siècle
Pays ou province d’origine Normandie, Irlande
Allégeance Angleterre
Fiefs tenus Ormonde
Demeures Kilkenny, Cahir
Charges Vice-roi d'Irlande,
Lord-grand-trésorier.
Fonctions militaires Commandant-en-chef,
Vice-amiral d'Angleterre,
Gouverneur des Cinq-Ports.
Fonctions ecclésiastiques Archevêque de Cantorbéry, archevêques de Cashel
Preuves de noblesse
Admis aux honneurs de la Cour Baron, vicomte, comte, marquis, duc

Histoire

Originaire de Brionne en Normandie, cette famille normande arrive en Angleterre avec Guillaume le Conquérant. Sa filiation commence avec sir Hervé Gaultier, seigneur de Newton (en) dans le Suffolk au règne du roi Henri II, dont son fils sir Walter FitzRobert (en) se marie avec Mathilde, fille de Thibaud de Valognes (en), seigneur de Parham (en) dans le Suffolk, puis grand-justicier du Roi, dont la sœur Berthe épouse Ranulf de Glanville. On leur connaît quatre fils, l'archevêque Hubert de Cantorbéry, sir Robert Fitzwalter (es), sir Osbert FitzWalter (en) et Theobald (en) († 1206)[1],[2], nommé grand-boteleur d'Irlande, c-à-d. l'échanson héréditaire qui donnera à la famille le nom « Butler » et prit le titre de baron d'Ormonde, aussi ancêtre de la famille Boteler (en) de Bewsey (en) dans le Lancashire.

Les barons d'Ormonde prirent le nom de Butler d'après Théobald le Bouteiller, et devinrent ensuite comte en 1328, marquis en 1642 puis duc en 1661.

Branches

Famille Butler d'Ormonde

L'ancienne branche principale se regroupe les comtes, marquis puis ducs d'Ormonde[3], dont la devise « Comme Je Trouve » se signifie « As I Find It » (en).

Le château de Kilkenny appartint aux Butler pendant plus de 500 ans, de 1391 à 1935[4].

Butler de Cahir

Cette branche commence avec Jacques Butler, 2e comte d'Ormonde (en) (1331 † 1382), fils cadet de Jacques Butler, 1er comte d'Ormonde et de lady Éléonore de Bohun (fille du comte d'Hereford), auquel le roi Édouard III donne les domaines du château de Cahir qui épouse Élisabeth D'Arcy ; dont une fille, lady Éléonore Butler, qui apporte Cahir à Gerald FitzGerald, 4e comte de Desmond.

Leur unique dame Catherine de Cahir, le rapporte à son cousin germain Jacques Butler, 3e comte d'Ormond, qu'elle n'épouse pas mais dont elle a au moins quatre enfants naturels. L'aîné de ces bâtards, Seamus Galda dit Jacques, hérite ce domaine et fait la souche des Butler, seigneurs de Cahir.

Son descendant, Thomas (en), marié à une autre Éléonore de Butler, fille du comte Piers le Rouge (en), sera fait baron Cahir (en) le . Il meurt en 1558, et son seul fils survivant Edmond, 2e baron Cahir, meurt peu après en 1560[5].

Ce dernier n'ayant pas d'héritier mâle, le titre de baron Cahir passe à son cousin Théobald Butler (en)[6] qui a eu plusieurs fils ayant laissé des descendants.

L'un d'eux, Richard Butler, né en 1696 à Kilkenny en Irlande, capitaine des vaisseaux de la Compagnie des Indes, a été naturalisé français l'année de son mariage en 1740 avec Marie-Françoise Duvelaër, reconnu noble en France en 1744, nommé membre du Conseil supérieur de Saint-Domingue. Il n'a laissé qu'une fille, Françoise de Butler, mariée en 1758 avec Étienne Baude, marquis de la Vieuville, mort guillotiné à Rennes en 1795[7].

Sa devise est « God Be My Guide ».

Butler d'Ikerrin

Cette branche commence avec le vicomte Ikerrin (en) en 1629, marié à lady Ellen Butler, fille de Walter, 11e comte d'Ormonde (en) et d'Helen Butler (en), fille du 2e vicomte Mountgarret (en). Lui-même descendait de John Butler of Clonamicklon (en), fils cadet d'Edmond Butler (en), comte de Carrick.

Butler de Carrick

Butler, comtes de Carrick

La terre de Carrick a appartenu à Edmond Butler, comte d'Ormonde, sans doute à cause d'une confiscation provisoire, car elle revient dans la famille Bruce. Cette branche, titrée comte de Carrick, commence avec Somerset Butler (1718 † 1774), fils de Thomas, 6e vicomte Ikerrin († 1719) et de Marguerite Hamilton.

La filiation se poursuit avec substitutions jusqu'à nos jours avec Thomas Butler, 11e comte de Carrick, né en 1975.

Sa devise est : « Soyez Ferme ».

Butler de Dunboyne

Cette branche commence avec le mariage de Thomas Butler (en) (1271 † 1329), troisième fils de Théobald Butler (1242 † 1285), grand-bouteiller d'Irlande, avec Synolda le Petit, dame de Dunboyne ; il fut créé en tant que baron Dunboyne (en).

Après plusieurs substitutions, cette branche a subsisté jusqu'à nos jours.

Sa devise était : « Timor Domini Fons Vitæ ».

Butler de Galmoye

Armoiries du comte d'Ormond et Ossory KG

Galmoye est une des neuf baronnies du comté d'Ormonde.

Cette branche, cousine des Mountgarrett, commence avec Piers FitzThomas Butler (en), fils naturel de Thomas le Noir (en) (1532 † 1614), comte d'Ormonde et Ossory, qui lui-même a un fils William Butler qui reçoit de son grand-père la terre de Galmoye (en).

Son arrière-petit-fils, Édouard Butler (en) (1652 † 1740), 2e vicomte Galmoye, reste dans l'entourage de Jacques Ier Stuart, et s'établit en France où il est naturalisé. Il possédait un régiment à son nom dit "le Régiment de Galmoye" ou 2e régiment de cavalerie irlandaise, dont il était colonel, sera nommé maréchal des camps (1702) et lieutenant-général des armées du roi.

Il décède en 1740 avant son fils, à Saint-Germain-en-Laye, et c'est son neveu Jacques Butler (en) de facto 4e vicomte Galmoye, et qui avait déjà hérité de son régiment.

Sa devise était : « Non Fortiorquam Justius ».

Butler de Mountgarret

Voir : vicomtes Mountgarret (en), prétendant aux titres abéants de comte d'Ormond et d'Ossory aussi dans la pairie d'Irlande; sa devise est « Depressus Extollor ».

Titres et fonctions

Châteaux

Famille française d'origine irlandaise revendiquant une communauté d'origine

Une famille Butler originaire de Galway en Irlande et établie en France comme marchands et armateurs à La Rochelle au milieu du XVIIe siècle revendique une origine commune avec la famille noble irlandaise Butler.

Gustave Chaix d'Est-Ange, écrit que cette famille qui revendique une origine commune avec la famille noble irlandaise Butler, commença à prendre des qualifications nobiliaires dans la secondes moitié du XVIIIe siècle et se fit accorder par d’Hozier en 1766 un certificat de noblesse attestant qu’il a vu une généalogie en latin attestée en 1750 par l’archevêque de Dublin d’après laquelle un certain Jean Butler qui vint se fixer à La Rochelle en 1675 était un descendant de Thomas Butler, appelé Thomas Le noir, issu de la grande famille des comtes d’Ormond[7]. Il ajoute que ce certificat « dont on ne peut nier l'importance, ne saurait toutefois avoir la valeur ni d'un jugement de maintenue de noblesse, ni de lettres patentes de reconnaissance de noblesse »[7].

Sa filiation en France commence avec Jean-Baptiste Butler, né vers 1641 à Galway, marchand, banquier et armateur, fils de John Butler, armiger, marchand et armateur à Galway, et de Jeanne Bodkin (fille de Patrice Bodkin, marchand, armateur, maire de Galway)[8].

Il quitta Galway lors des persécutions de Cromwell[9] et s'établit à La Rochelle et fut naturalisé français par lettres patentes de Louis XIV datées d'. De son mariage à La Rochelle le avec Marguerite Butler, fille de Richard Butler (1610-1680), marchand de New-Ross en Irlande, et de Magdeleine Courcoison. Ils eurent 17 enfants, tous nés à La Rochelle[8].

Albert Révérend écrit : « Cette famille Butler est bien originaire d’Irlande où ce nom est très répandu, mais ne se rattache historiquement en aucune façon à l’illustre maison des Butler, ducs et comtes d'Ormonde, comtes de Galmoy etc. Elle était fixée vers le milieu du XVIIe siècle dans le commerce à La Rochelle, où l’un de ses membres, Robert Butler, dénommé tort Butlaire, marchand, fit enregistrer ses armoiries à l’armorial général de 1696. Depuis, elle ne parait avoir occupé aucune charge pouvant lui conférer la noblesse et ne figure pas dans la liste des gentilshommes de Saintonge en 1789 où elle résidait alors. Elle établit sa filiation suivie d’après les actes de la paroisse Saint Jean du Perrot à La Rochelle, depuis Richard Butler, marchand à La Rochelle, originaire de Galway en Irlande, qui épousa Madeleine Courcoison puis Jeanne Bodkin » (à noter que l'auteur confond ici l'ascendance de Marguerite Butler et celle de John Butler)[10].

Voir aussi

Références

  1. (en) The Complete Peerage of England, p. 448 et suivantes
  2. (en)EARLS of ORMOND (WALTER/BUTLER)
  3. www.cracroftspeerage.co.uk
  4. www.kilkenny.ie (en)
  5. Cokayne, George Edward (1889) Complete Peerage of England, Scotland, Ireland, Great Britain and the United Kingdom, extant, extinct or dormant, Volume 2. London: G. Bell and Sons, p. 103.
  6. Lodge, Edmund, "The genealogy of the existing British peerage with brief sketches of the family history of the nobility.", 1832, pg 159.
  7. Gustave Chaix d'Est-Ange, Dictionnaire des familles françaises anciennes ou notables à la fin du XIXe siècle, tome VIII, pages 21 et 22.
  8. Joël Rilat, Ces messieurs de Nantes complément, Tome 3, page 233 : Butler.
  9. (en) Diarmuid Ó Cearbhaill, Galway : town and gown, 1484 - 1984, Gill and Macmillan, (présentation en ligne), p. 60
  10. Vicomte Albert Révérend, Annuaire de la noblesse de France, volume 64, 1908, page 175.

Liens externes

Images connexes

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