Félix Ziem

Félix Ziem, né le à Beaune (Côte-d'Or) et mort le à Paris, est un peintre français de l'École de Barbizon renommé pour ses marines et ses paysages de Venise et de Constantinople. Rattaché au mouvement orientaliste, il est considéré comme un des précurseurs de l'impressionnisme.

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Biographie

Félix-Francois Georges Philibert Ziem est le fils de Georges Barthélémy Ziem, émigré polonais d'origine arménienne[réf. nécessaire] travaillant comme tailleur d'habits et d'Anne-Marie Goudot son épouse bourguignonne originaire de Nuits-Saint-Georges[1]. Son père était arrivé en France comme prisonnier de guerre de l'armée prussienne lors des guerres napoléoniennes. Félix Ziem nait à Beaune le , rue Monge, dans la chambre même où Gaspard Monge vit le jour[2], et grandit en Bourgogne où il étudie l'architecture à Dijon. En 1839, un différend avec la direction de l'École des Beaux-Arts de Dijon, lui fait quitter la région pour rejoindre son frère installé à Marseille. Il commence alors une carrière d'architecte avec la construction de l'aqueduc de Roquefavour qui doit amener l'eau à Marseille.

À la suite de sa rencontre fortuite avec le duc d'Orléans et l'intérêt de ce dernier pour son travail de dessinateur, il change de vocation et ouvre une école de dessin sur le Vieux-Port. Sa réputation est vite faite et les élèves nombreux. En 1840, il découvre Martigues où il revient pour installer un atelier en 1860. En 1841, il quitte Marseille pour se rendre en Italie. Il s'arrête quelque temps à Nice où séjournent de riches Anglais ou Russes qui constituent une partie de sa clientèle. En 1842, il découvre l'Italie, et surtout Venise qui devient la principale source d'inspiration de sa peinture. De 1842 à 1847 il parcourt toute l'Italie et le Midi de la France. En 1849, il s'installe à Paris et partage son temps entre la capitale et la forêt de Fontainebleau où il devient l'ami de Théodore Rousseau et Jean-François Millet. Il peint alors des scènes de vie quotidienne, des portraits, et des paysages champêtres, qui le rattachent temporairement à l’école de Barbizon où il peint dès 1853. Il y achète une maison au no  56 de la Grande Rue qu'il occupa de 1907 à 1911[3].

Il expose pour la première fois au Salon de Paris de 1849, et en devient un relatif habitué. En 1859, il déménage pour le quartier de Montmartre, avant la folle ébullition de l’École de Paris, et s'installe rue de l'Empereur (devenue rue Lepic) mais garde toujours un pied à terre à Barbizon. Solitaire, il ne côtoie guère les autres artistes de sa génération, ne forme aucun élève et ne prodigue guère de leçons. De 1850 à 1880, il parcourt l'Europe de l'Angleterre aux Pays-Bas en passant par l'Orient (Constantinople, l'Algérie), mais surtout Venise où il séjourne au moins deux fois par an.

En 1860, il se fait construire un atelier à Martigues où les canaux du petit port de pêche, débouchant sur l’étang de Berre (Bouches-du-Rhône), lui inspirent de nombreux tableaux (c’est en partie grâce à lui que Martigues est surnommée « La Venise provençale »). Il a comme jeune élève Justin J. Gabriel. En 1880, il installe un autre atelier à Nice, où il passe dès lors la majorité de son temps quand il n'est pas à Paris. Il épouse le à Nice mademoiselle Treilles.

En 1908, à la suite d'un don du peintre d'une esquisse de Toulon, visite du président Émile Loubet aux escadres française et italienne en , la ville de Martigues crée le musée Ziem.

Dornac, Félix Ziem (vers 1911), photographié dans son atelier.
Sépulture de Félix Ziem, Paris, cimetière du Père-Lachaise.

Peintre prolifique sa production est estimée à plus de 10 000 œuvres peintes[4], un nombre dû à la répétition d'œuvres en plusieurs exemplaires. En à son décès, il est un peintre admiré et reconnu, premier artiste étant entré au musée du Louvre de son vivant[5] par le legs Chauchard en 1910. Un mois plus tard, la presse publie le résultat de la vente aux enchères de plusieurs de ses oeuvres : Constantinople pour 13 900 francs, le Départ de la flotte vénitienne pour 7 000 francs et le Palais ducal à Vienne pour 7 500 francs[6].

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (93e division) à Paris[7].

Principales œuvres

Toulon, visite du président Émile Loubet aux escadres française et italienne en , musée national de la Marine, Paris.
  • Vie familiale à Berditchoff (1844), huile sur toile
  • Rue à Saint-Pétersbourg
  • Un mas près de Martigues, huile sur toile
  • Paysage du midi, huile sur papier marouflée sur panneau, 23 × 43 cm, trace no inventaire 981, provient par descendance de la famille de l'artiste (vente Deburaux, Barbizon, le , lot no 204, p. 96 du catalogue : L'école de Barbizon)
  • Poissonnière aux halles à Marseille, huile sur toile
  • Paysage oriental au soleil couchant (1898), huile sur panneau, 69 x 112,5 cm Triptyque de Venise, huile sur bois composé de :
    • Le Pont des Soupirs (101 × 41 cm)
    • Gondoles sur Grand Canal (101 × 119 cm)
    • Colonne place Saint-Marc (101 × 41 cm)
  • Musée des beaux-arts de Beaune, présentation de quelques œuvres parmi une quarantaine conservées au musée :
    • Après l'orage, peinture à l'huile sur noyer, 40 × 54,5 cm
    • Colonne Saint-Georges à Venise, huile sur noyer, 55 × 35 cm
    • Constantinople, huile sur acajou, 72,7 × 92 cm
    • Le Campanile,
    • Le Môle, huile sur toile, 80 × 55 cm
    • Le Reposoir (1870), huile sur bois, 50,2 × 83 cm, don de sa veuve au musée
    • Le Grand Canal, huile sur toile, 138 × 191 cm
    • Fête à Venise (1880), huile sur toile, 73,5 × 105,5 cm
    • Voile bleue (1911), huile sur toile, 61 × 80 cm
    • Effet de vitesse dans une carriole (1844), plume
    • Les Flamants roses (donation du ), huile sur toile, 90 × 52 cm, don de sa veuve au musée[8]
  • Les Flamants roses est l'une des œuvres qui fait partie de la donation importante du au Musée des Beaux-Arts de Beaune par Madame Ziem. Ce don comprend 31 peintures.
    • Trabucco à Venise ou retour à Martigues
  • Musée des Beaux-Arts de Marseille
    • Quai du port à Marseille
    • Vue de Venise ou Bucentaure
    • La Fantasia sur les rives du Bosphore
  • Musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (MuCEM) Marseille
    • Venise, grand canal avec bucentaure (prêt du musée Ziem).
  • Musée Ziem de Martigues :
    • Autoportrait, huile et craie sur toile, 91 × 66 cm
    • Rue au Caire (1860), (62 × 36,5 cm)
    • Le Var, paysage, huile sur bois, (59 × 71 cm)
    • Pont des Soupirs, huile sur bois, (69,5 × 39 cm)
    • Voiliers sur l'Adriatique, huile sur bois, 42 × 59 cm
    • Voiles blanches, Venise, huile sur toile, 67 × 100 cm
    • Voiles jaunes et rouges, huile sur toile, 73 × 97 cm
    • Venise, Grand Canal vu de Saint-Georges (1880), huile sur bois, (72 × 92 cm)
    • Venise, grand canal, fête de l'Assomption, huile sur toile, 83 × 115 cm
    • Venise, grand canal au clair de lune, huile sur toile, 68 × 107 cm
    • Venise, grand canal vu des Esclavons au crépuscule (1880-1890), huile sur toile, 88 × 135 cm
    • Venise, grand canal avec le campanile au coucher du soleil, huile sur toile, 84 × 117 cm
    • Venise trabucco, huile sur bois, 54 × 90 cm
    • Venise, bateau de pêche amarré, huile sur bois, 64 × 81 cm
    • Venise, place Saint-Marc, huile sur bois, (60 × 40 cm)
    • Venise, la Salute, au clair de Lune, huile sur toile, (102 × 69 cm)
    • Pêcheurs au clair de lune dans la lagunehuile sur bois, 27 × 48 cm
    • Orient, scène dans un palais 42 × 57 cm
    • les Lagunes, Venise, huile sur bois, 59 × 73 cm
    • Canal à Venise (1884), huile sur toile
    • Voiliers à l'entrée du grand canal, huile sur bois, 42 × 52 cm
    • Voilier sortant du grand canal, huile sur bois, 29 × 41 cm
    • Place Saint-Marc et Campanile (1880-1890), huile sur bois, (69,5 × 39 cm)
    • La flotte italienne à Toulon (1901), encre et huile sur toile, 200 × 250 cm
    • La flotte italienne à Toulon (1901), huile sur bois, 82 × 99 cm
    • Villefranche-sur-Mer, Riviera, huile sur bois, 81 × 55 cm
    • Martigues, pêcheurs à la fouëne, huile sur bois, 64 × 80 cm
    • Les Martigues, rentrée des tartaneshuile sur toile, 82 × 135 cm
    • Pêcheurs à l'épervier, Martigues (1880), huile sur bois, 59 × 65 cm
    • Barque de pêcheurs, huile sur bois, 37,5 × 63 cm
    • La Frégate pavoisée, huile sur toile, 73 × 102 cm
    • Bords du Loup (1890), huile sur bois, (60,5 × 82,5 cm)
    • Débarquement des élégantes quai des esclavons, huile sur toile
    • Constantinople au crépuscule (1880), huile sur bois, (59 × 92 cm)
    • Constantinople, la tour de Léandre, huile sur toile
    • Constantinople, le bain de la sultane, huile sur bois, 72 × 32 cm
    • Constantinople, le kiosque, huile sur toile, 73,5 × 95 cm
    • Constantinople, jardin avec coucher du soleil, huile sur bois, 58,5 × 92 cm
    • Marché en Égypte.
  • Musée Fabre de Montpellier
    • Coucher de soleil sous le Bosphore
  • Musée national de la Marine, Paris
    • Toulon, visite du président Loubet, aux escadres françaises et italiennes en , huile sur toile,
  • Musée des beaux-arts de Reims
    • Le Bosphore, huile sur toile.
  • Musée d'art de Toulon
    • L'Église des Gesuati - la Giudecca, huile sur toile (54 × 75 cm),
    • Bord de mer, huile sur toile (54 × 65 cm).

Principales expositions

Vue d'Istamboul, musée Pera, Istambul.
  • 1994 : « Félix Ziem, peintre voyageur, peintures » au musée Ziem de Martigues
  • 1995 : « Félix Ziem, peintre voyageur, œuvres graphiques » au musée Ziem de Martigues
  • 2001 : « Félix Ziem, la traversée d'un siècle » au musée Ziem de Martigues
  • 2008 : « Les Vies de Ziem » à l'occasion du centenaire du musée Ziem de Martigues
  • 2008 : « Le 19e siècle de Ziem » à l'occasion du centenaire du musée Ziem de Martigues
  • 2008 : « Le musée (de) Ziem » à l'occasion du centenaire du musée Ziem de Martigues
  • 2008 : « Ziem 1821-1911 Orientaliste ou Impressionniste ? », du au au Musée de la Maison Fournaise à Chatou et la collaboration du musée Ziem de Martigues.
  • 2011 : « Les Ziem du Petit Palais, Paris » au musée Ziem de Martigues
  • 2011 : « Félix Ziem », rétrospective organisée par la Fondation « Regards de Provence » au Palais des Arts de Marseille pour le centenaire de sa mort
  • 2011-2012 : « Voyages, impressions et paradoxes » au musée des beaux-arts de Beaune pour le centenaire de sa mort
  • 2012 : « Félix Ziem, Peintre Voyageur » Pénitents noirs, centre d'art à Aubagne
  • 2013 : « Félix Ziem, J'ai rêvé le beau, peintures et aquarelles » au Petit Palais à Paris[9].
  • 2013-2014 : « Félix Ziem, Peintures » au musée Ziem de Martigues
  • 2014 : « Rembrandt, Le Lorrain, Turner… Gravures de la collection Ziem » au musée Ziem de Martigues

Iconographie

Notes et références

  1. La Traversée d'un siècle : Félix Ziem, 1821-1911, par Frédérique Verlinden et Gérard Fabre, Réunion des musées nationaux, 2001 (ISBN 978-2711842667) p. 143.
  2. Changarnier, A. Essai biographique sur Ziem, pp. 52-86 in Société d’archéologie de Beaune (Côte d’Or). Histoire, Lettres, Sciences et Arts, Mémoires. Année 1913. Imprimerie Beaunoise, 1941, 154 pp. et Délissey, J. Quelques indications sur les noms actuels des rues de Beaune, pp. 97-119 in Société d’archéologie de Beaune (Côte d’Or). Histoire, Lettres, Sciences et Arts, Mémoires. Années 1937 à 1940, Imprimerie Beaunoise, 1941, 212 pp.
  3. Patrick Mérienne & Jean-Pierre Hervet, Forêt de Fontainebleau, randonnées et découvertes, éd. Ouest-France, 2013, p.42
  4. La base Joconde en recense à elle seule 527 dans les musées publics français (dont 35 au seul musée des beaux-arts de Beaune, de sa ville natale)
  5. Site de la ville de Beaune
  6. « Comoedia / rédacteur en chef : Gaston de Pawlowski », sur Gallica, (consulté le ), p. 3
  7. Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 789
  8. http://www.beaune.fr/IMG/pdf/l_oeuvre_de_novembre_2013.pdf
  9. Notice et video sur l'exposition
  10. Félix Ziem dans son jardin, Paris Musées, consulté le 26 novembre 2019.
  11. « Félix Ziem (1821-1911) , peintre », notice no 000SC013217, base Joconde, ministère français de la Culture
  12. Reproduit dans le catalogue de l'exposition de 2008 à la Maison Fournaise[source insuffisante], p. 48.

Annexes

Bibliographie

  • Pierre Miquel a consacré à Félix Ziem trois ouvrages qui constituent les tomes VII, VIII et XI de la collection « Le Paysage français au XIXe siècle, l’École de la nature », Maurs-la-Jolie, éditions de la Martinelle : tome VII : Félix Ziem (1821-1911) (prix de l’Académie des Beaux-Arts, 1978), biographie ; tome VIII : Catalogue de l’œuvre de Félix Ziem (prix de l’Académie des Beaux-Arts, 1978), catalogue raisonné de l’œuvre de Ziem avec plus de 1 800 œuvres répertoriées ; tome XI : Félix Ziem, second volume au catalogue, 1996. Complément biographique, étude des périodes essentielles de l'évolution du style de Ziem. Plus de 1 591 œuvres supplémentaires répertoriées.
  • F. Baille, N. Durand, L. Ménétrier, Félix Ziem, Voyages, impressions et paradoxes, catalogue de l'exposition du musée des beaux-arts de Beaune, Beaune, 2011.
  • Félix Ziem : « J'ai rêvé le beau », catalogue d’exposition au Musée Ziem, avec les contributions d'Isabelle Collet, Lucienne Del'Furia, Gérard Fabre, Dominique Lobstein et Charles Villeneuve de Janti, éditions Images en Manœuvre, Marseille, 2011, (ISBN 978-2-8499-5217-7).
  • Lucienne Del'Furia, Félix Ziem : « Le Génie et l'Adresse », Musée Ziem, Arnaud Bizalion Éditeur, 2014
  • Gérard Fabre, Frédérique Verlinden, Luca Marchetti, La Traversée d'un siècle, Félix Ziem 1821-1911, éditions RMN, 2001.
  • Sophie Biass-Fabiani et Gérard Fabre, Félix Ziem, peintre voyageur 1821-1911 – peintures, Musée Ziem, Martigues, Actes Sud, 1994 (ISBN 978-2742702909).
  • Sophie Biass-Fabiani et Gérard Fabre, Félix Ziem, peintre voyageur 1821-1911 – œuvre graphique, Musée Ziem, Martigues, Actes sud, 1995 (ISBN 978-2742702923).

Articles connexes

Liens externes

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