Félicien Cattier

Félicien Cattier, né le à Cuesmes en Belgique et mort le à Funchal sur l'île de Madère au Portugal, est un financier, mécène et professeur de droit à l'université libre de Bruxelles.

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Biographie

Membre de l’Académie royale de Belgique[1], Félicien Cattier fit une brillante carrière dans la finance et dans le monde des affaires. Doyen de la Faculté de droit de l'ULB de 1909 à 1911, il fut membre du conseil d'administration de l'ULB et participa à la rédaction de la charte coloniale et fut membre du Conseil colonial. Très grand banquier et brillant juriste, il fut un proche du roi des Belges Albert Ier, d'Émile Francqui, d'Adolphe Stoclet, de l'homme d'affaires Jean Jadot, de Herbert Hoover, d'Émile Vandervelde et du premier ministre et ministre d'État Henri Jaspar[2].

Avant de s’orienter vers le secteur économique, sous l'influence d'Albert Thys, Félicien a fait son stage du barreau chez l'avocat Edmond Picard et s’est insurgé contre le zoo humain congolais durant l’Exposition universelle de 1897 (Bruxelles, Belgique). Il s’opposa farouchement à la gestion abusive de l’État indépendant du Congo, propriété de Léopold II. Son ouvrage, Étude sur la situation de l'État indépendant du Congo[1], 1906, fut, en partie, à l'origine de l’annexion du Congo par l'État belge. Il écrit : « L’État du Congo n’est point un État colonisateur, à peine un État : c’est une entreprise financière (...) La colonie n’a été administrée ni dans l’intérêt des indigènes ni même dans l’intérêt économique de la Belgique : procurer au Roi-Souverain un maximum de ressources, tel a été le ressort »[3].

Après avoir été conseiller juridique du Roi du Siam avec Gustave Rolin-Jaequemyns à la fin du XIXe, il devient secrétaire de la Compagnie internationale d'Orient et administrateur délégué de la Banque d’Outremer[1] & [4]. Pendant la Première Guerre mondiale, il est emprisonné deux ans à Hildesheim. Après la guerre, il est à la tête de la Banque d'Outremer et dirige la Chinese Engineering and Mining Company et la Chinese Central Railway. En 1928, lors de la fusion de la Banque d'Outremer avec la Société générale de Belgique, il devint directeur de cette dernière, puis son vice-gouverneur fin 1935. Il présida les principales sociétés coloniales du groupe dont l’Union minière, la Forminière, la BCK, la Compagnie maritime belge ou encore la Banque du Congo belge[1]. On lui propose la fonction de Gouverneur de la Banque nationale de Belgique, fonction qu'il refuse. Atteint par la limite d'âge en 1939, il fut nommé vice-gouverneur honoraire de la Société générale de Belgique. En 1944, il assure, par intérim, la fonction de Gouverneur de la Société générale de Belgique lorsque Alexandre Galopin est assassiné.

Il fut, avec Émile Francqui, le tête pensante derrière la création de la Fondation universitaire et du Fonds national de la recherche scientifique[1]. Il fut aussi président de la Fondation Francqui et président honoraire de la Belgian American Educational Foundation. Félicien Cattier est l'auteur de Droit et administration de l'État indépendant du Congo[1]. La localité congolaise Lufu-Toto s’appelait, au temps du Congo belge, Cattier et le minerai cattiérite a été appelé ainsi en son honneur[5]. Une salle de conférence de la Fondation universitaire porte son nom.

Il a eu 5 enfants dont 3 fils : Jean Cattier, financier à Wall Street ; Pierre Cattier, directeur de la Compagnie maritime belge ; et Sylva Cattier, juriste. Une de ses filles, Marie Louise, a épousé, en premier mariage, l'Anglais Marcel Godfrey, fils de Charles Godfrey Isaacs, président de la société anglaise de télégraphie Marconi et neveu de Rufus Isaacs, 1st Marquess of Reading, Vice-Roi des Indes et Lord Chief of Justice of England. Elle a épousé, en deuxième mariage, Guy Feyerick, banquier et président de la Banque du Congo belge.

Notes et références

  1. « Cattier, Félicien », sur Congo belge et Ruanda-Urundi: Septante-sept ans d'histoire postale en Afrique centrale (http://www.congoposte.be/) (consulté le ). Source citée par la page web : DENOËL, Thierry. Le nouveau dictionnaire des Belges. Bruxelles : Le Cri, 1992.
  2. Biographie d'H. Jaspar.
  3. Colette Braekman, « Comment le Congo devint belge », sur Lesoir.be - Jour après jour : l'actu dans le rétroviseur (Le Soir), Bruxelles : Rossel, (consulté le )
  4. Archives de la Banque d'Outremer.
  5. (en) « Cattierite Mineral Data », sur Webmineral.com (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

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