Exofiction

L'exofiction désigne une catégorie de roman inspiré de la vie d'un personnage réel (différent de l'auteur), mais s'autorisant des inventions, par l'écriture de dialogues et de monologues intérieurs mais aussi par l'évocation de périodes mal connues (à la différence de la stricte biographie). Elle s'appelait plus communément avant 2013 biographie romancée[1]. À l'inverse de celle-ci, l'exofiction réécrit l'histoire d'une personnalité publique réelle mais son auteur réinvente cette personnalité en lui attribuant des aventures romanesques et imaginaires même si, historiquement, il reste fidèle à l'exactitude des autres informations biographiques[2].

Néologisme

Le terme est forgé en 2013 par Philippe Vasset[3] à partir du préfixe exo-, qui signifie « en dehors », par opposition à l'autofiction.

Histoire

Dès 2009, Laurent Seksik, initie le genre avec son roman Les Derniers Jours de Stefan Zweig, Flammarion. Première qui fera dire au magazine Transfuge no 107 () que Laurent Seksik est l'inventeur de l'exofiction. Le roman, traduit en vingt langues, connait un succès international.

La tendance ne sera repérée que quatre ans plus tard, en 2013, et s'affirmera particulièrement à la rentrée littéraire 2015[1],[4],[5],[6]. Elle se confirme en 2016[7],[8] et 2017[9].

L'exofiction est un genre qui se prête particulièrement bien au roman policier historique :

  • l'écrivain anglais Gyles Brandreth a ainsi prêté, en 2007, une enquête criminelle à l'écrivain et dramaturge Oscar Wilde (Oscar Wilde et le meurtre aux chandelles - (ISBN 978-2-264-04855-4))
  • en 2011, c'est Frédéric Lenormand qui a imaginé l'écrivain et philosophe Voltaire en train de résoudre des énigmes (La Baronne meurt à cinq heures - (ISBN 978-2-7096-3555-4))
  • en 2014, Pierre-Yves Leprince a imaginé le jeune Marcel Proust devenu détective pour arrondir ses fins de mois (Les enquêtes de monsieur Proust - (ISBN 978-2-0701-4501-0)) et Serge Le Gall en a fait autant en 2015 (Meurtres du côté de chez Proust - (ISBN 979-1-0947-2558-0))
  • en 2017, Hervé Gaillet a transformé le romancier et académicien Pierre Benoit en enquêteur amateur travaillant avec la Brigade Criminelle parisienne (Derrière les lignes - (ISBN 978-1-5472-7933-3)).

Contexte

Pour Alexandre Gefen, la mode des exofictions tient au besoin de « réparer le monde » en substituant à l'Histoire tragique une version littéraire qui apaise. Il cite le cas des récits qui évoquent le terrorisme[9].

Pour Stéphane Maltère, "On choisit une personnalité (Voltaire pour Frédéric Lenormand, Eugène Sue pour Paul Vacca, Cendrars et Satie à la recherche de Cocteau pour Jean-Paul Delfino, etc.) qui devient le personnage principal d’une fiction exploitant de préférence une zone d’ombre biographique. L’on crée ainsi un double plus vrai que nature, rendant très mince la frontière avec le réel vérifiable."[10]

Quelques œuvres

Bibliographie

Références

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