Évariste Berg

Né le [1] à Saint-Benoît et mort le [1], Evariste Berg fut un officier français originaire de l'île de La Réunion, issu d’une famille d’officiers de marine établie à La Réunion.

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Une courte mais fulgurante carrière militaire

Un zouave, aquarelle de 1888

Après les années d’enfance passées à La Réunion à Sainte-Anne, son oncle, le futur général Emile Rolland l’encourage à faire une carrière militaire. Le , il s'engage dans l'Artillerie de Marine. Caporal le , sergent le , c'est comme sergent-fourrier qu'il se battra dans la Baltique et retrouvera son oncle dans la campagne de Crimée.

Après un premier incident dans sa carrière militaire, "à sa demande", il passe au 1er régiment des Zouaves en 1855 comme simple soldat et y recommence son cursus militaire. Caporal le puis sergent en , il prend part à toutes les campagnes de l’époque : Afrique, front italien, Afrique d' à , Syrie.

Après un deuxième incident dans sa carrière, le , un décret met Evariste Berg en "non activité". Sa démission est acceptée le . Il s'engage alors dans la Légion étrangère et redevient simple soldat le dans la campagne d'Afrique. Puis il part pour le Mexique pour assoir la désastreuse aventure impériale et catholique de Napoléon III

En 1863, la 3e compagnie dans laquelle est affectée le caporal Berg, est assiégée dans une hacienda du village de Camerone par une troupe mexicaine forte de 2000 hommes et lui tient tête pendant toute une journée, la détournant du convoi français qu'elle projetait d'attaquer. 

La Légion va s'illustrer au combat et gagnera l'immortalité à Camerone. "Ce ne sont pas des hommes, ce sont des démons" reconnut l'ennemi. Sur le monument qui y fut par la suite érigé, furent gravés ces mots : "Ils furent ici moins de soixante opposés à toute une armée. Sa masse les écrasa. La vie plutôt que le courage abandonna ces soldats français, le ".

Evariste Berg fut fait prisonnier alors qu'il était le dernier défenseur de la porte d'entrée du corral de l'hacienda. Il faisait partie de la poignée de légionnaires rescapés du combat. Il en fera le rapport au Colonel Jeanningros : « La 3e du 1er (Régiment Etranger) est morte, mon Colonel, mais elle en a assez fait pour que parlant d'elle, on puisse dire : "Elle n'avait que des bons soldats".

À l'issue de sa libération lors d'un échange de prisonniers, Evariste Berg fut nommé sous-officier puis rapidement officier. Il mourut à l’âge de 30 ans à Orizaba, soit de la fièvre jaune, soit de sa passion du jeu après un duel, soit d’une blessure reçue lors du siège de Puebla (Mexique)[2]. Il expira dans les bras de son oncle maternel, le futur général de division Emile Rolland à l’initiative duquel il fut enterré dans le monument de Camerone.

Pendant l'Expédition du Mexique, le  puis le  2e puis le 3e régiment de Zouaves se distinguèrent. Afin de couvrir les immenses étendues mexicaines, furent recréés, de façon éphémère, des escadrons de zouaves à cheval. Le le drapeau du 3e Zouaves fut décoré de la légion d’Honneur lors de la bataille de San Lorenzo, au Mexique en 1863. Le 3e régiment de zouaves a été formé en 1852 et dissous en 1962. Il a également obtenu la Croix de guerre 1914-1918 (6 palmes) et la Croix de guerre 1939-1945 (2 palmes). La bataille de Camerone est célébré comme un haut fait de la Légion étrangère, chaque année le , dans toutes ses unités.

Une rue de Saint-Denis de La Réunion porte aujourd’hui encore le nom d’Evariste Berg.

Une famille de soldats et de marins

Grand-père

Son grand-père était le chef d’escadron de cavalerie de Berg, qui à Leipzig, devant la défection de l’armée saxonne, dont il faisait partie, resta fidèle à Napoléon, se fixa en France, quitta le service en 1815 et fut nommé receveur des contributions directes en 1830.

Père

Alexandre Louis de Berg d’Heppenheim (1805-1874), Lieutenant de vaisseau, gouverna l’île de Nosy-Bé à Madagascar avant de se fixer à Bourbon - La Réunion.

Frère

Evariste était le frère d’Achille Berg (1832-1875), chirurgien de 2e classe de la Marine impériale de Napoléon III au Sénégal, qui servit également à Cayenne et fut médecin de l’hôpital colonial de Saint-Denis de La Réunion pendant une quinzaine d’années. Auteur prolifique et éclectique, Achille Berg écrivit plusieurs articles scientifiques dans les domaines de la médecine, de la géologie, de l’entomologie et de la flore réunionnaises. Il décéda en Mer Rouge dans la nuit du 18 au et son corps fut jeté à la mer, selon la tradition de la marine.

Oncles

Son oncle maternel, le futur général de division Emile Rolland (Saint-Benoît 1820 – 1893), joua un rôle important dans la tentative de Napoléon III de créer un empire catholique centre-américain, pour l’empereur Maximilien. Il se vit confier par Maximilien, la tâche d'évacuer l'impératrice et de la ramener en France pour demander des renforts au Pape et à Napoléon III. Un autre de ses oncles maternels, colonel d’artillerie, mourut au combat durant le désastre de Sedan en 1870.

Annexes

Notes et références

  1. Le DB. Dictionnaire biographique de La Réunion, sous la direction de Michel Verguin et Mario Serviable, Édition Communication Loisir Information Presse / ARS Terres Créoles, tome 3, 1998.
  2. Historique du nom des rues de Saint-Denis, par Albert Trotet, Azalées éditions, 2004.

Sources et bibliographie

  • Lucien-Louis Lande, « La Hacienda de Camaron » in Souvenirs d'un soldat, éditeurs H. Lecène et H. Oudin, Paris, 1886 [lire en ligne]
    Récit paru dans la Revue des deux Mondes du 15 juillet 1878
  • Alexis Hubert de La Hayrie, Combat de Camarón - , imprimerie Danel, 1889.
  • Pierre Sergent, Camerone, Éditions Fayard, 1980 (ISBN 2-213-00890-6)
  • Jean Avenel, La campagne du Mexique (1862-1867), Éditions Economica, 1996 (ISBN 978-2717831108)
  • Raphaël Schneider, La légion étrangère, in revue Histoire mondiale des conflits no 14, 2004
  • Jean-Philippe Liardet, « Camerone  », in revue Champs de bataille, no 7, 2005
  • Jean-Joseph Julaud, Camarón, Le Cherche midi éditeur, 2008 (ISBN 2-7491-1059-9)
  • Alain Gouttman La guerre du Mexique, Perrin, 2008
  • Rapport manuscrit du colonel Jeanningros au général commandant le corps expéditionnaire au Mexique, consultable au Musée de la Légion étrangère
  • André-Paul Conor, Camerone, , éditions Taillandier, 2012

Récits de Camerone

Liens externes

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