Eugene Lazowski

Eugene Lazowski, né Eugeniusz Sławomir Łazowski en à Częstochowa et mort le à Eugene, est un médecin polonais.

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Biographie

Eugene Lazowski a empêché la déportation de milliers de Juifs lors de la Seconde Guerre mondiale en inventant, avec Stanisław Matulewicz, une fausse épidémie de typhus qui a obligé à mettre en quarantaine la ville de Rozwadów, actuellement la banlieue de Stalowa Wola. Pour cela, il inocule à près de 8 000 habitants des bactéries mortes responsables du typhus, ce qui les rend positifs aux tests[1]. Il prend bien garde de ne pas inoculer la fausse maladie à des juifs car la réaction allemande aurait été de les abattre.

Il parvient à tromper un comité d'inspection sanitaire allemand en jouant sur leur peur d'approcher de trop près des malades soi-disant contagieux (ils se contentent de prendre des échantillons de sang sans s'attarder pour vérifier les symptômes). En 2015, une exposition au musée de Stalowa Wola relate son exploit[2].

En 1958, Eugene Lazowski émigre aux États-Unis grâce à une bourse de la Rockefeller Foundation et, en 1976, il est devenu professeur de pédiatrie à l'Université de l'Illinois à Chicago. Il a écrit un mémoire intitulé Prywatna wojna (Ma guerre privée) qui a été réimprimé plusieurs fois, ainsi que plus d'une centaine d'articles scientifiques[3].

Lazowski a pris sa retraite à la fin des années 1980. Il est décédé en 2006 à Eugene, où il vivait avec sa fille[4].

Controverse

La Fondation pour la Mémoire de la Shoah, à propos du film de Barbara Necek, À la recherche du Schindler polonais, écrit : « Dévoilée par le Chicago Tribune en 2000, cette histoire a depuis fait le tour du monde, relayée par les plus grands journaux comme le Figaro, par de sérieuses institutions juives, par des chaînes de télévision de qualité telle qu'History Channel en Grande-Bretagne. Cette histoire était pourtant "trop belle pour être vraie". Conçu comme une investigation historique, ce film démontre que ce prétendu Juste polonais, oublié de l’Histoire, n’en est pas un. Eugene Lazowski, aujourd’hui décédé, n’a jamais sauvé 8 000 Juifs. »[5].

« Il avait honte que son histoire ait été ainsi falsifiée, témoigne une étudiante américaine qui a rencontré Lazowski, dans le cadre d’un mémoire de recherches. Barbara Necek soulève, avec beaucoup de discrétion, quelques questions capitales parmi lesquelles : le fait de ne pas avoir mérité le titre de "Juste" - contrairement à ses parents, Kazimierz et Zofia Lazowski, dont les noms figurent au mémorial de Yad Vashem pour avoir sauvé plusieurs Juifs, à Varsovie – doit-il empêcher qu’on reconnaisse à ce médecin résistant le titre de héros ? Comment doit réagir un inconnu sur lequel se tournent soudain les projecteurs de médias, avides de scoop et de légendes ? Comment peut-on échapper à un mythe forgé, à son sujet, au mépris de sa propre histoire ? », Brice Couturier, « Eugeniusz Lazowski : juste un héros ? », France Culture, 01/05/2020[6].

Documentaire

  • A Private War, réalisé par le producteur de télévision Ryan Bank (en), qui a suivi Lazowski en Pologne et a enregistré des témoignages de personnes dont les familles ont été sauvées par la fausse épidémie[7].

Notes et références

  1. www.holocaustforgotten.com
  2. le figaro.fr, le 27 septembre 2015. lire en ligne
  3. Andrzej Pityński, « Short biography of Eugeniusz Łazowski » (version du 11 novembre 2007 sur l'Internet Archive). Museum of Stalowa Wola, 2007.
  4. Art Golab, « Chicago's 'Schindler' who saved 8,000 Jews from the Holocaust » (version du 30 octobre 2007 sur l'Internet Archive) Chicago Sun-Times, 20 décembre 2006.
  5. http://www.fondationshoah.org/memoire/la-recherche-du-schindler-polonais-un-film-de-barbara-necek
  6. Brice Couturier, « Eugeniusz Lazowski : juste un héros ? », sur franceculture.fr, (consulté le ).
  7. Paula Davenport, Media & Communication Resources, « Life Preserver » (consulté le ).

Liens externes

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