Eugénie de Guérin

Eugénie de Guérin (née le au château du Cayla[1], près d'Albi — morte le [1]) est une femme de lettres française, sœur aînée du poète Maurice de Guérin avec qui elle entretint une correspondance notable.

Éléments biographiques

Eugénie de Guérin quitta rarement son lieu de naissance, excepté pour de courts séjours dans les villes environnantes (Albi, Gaillac, Toulouse). En , elle se rendit à Paris pour le mariage de son frère Maurice avec Caroline de Gervain. Elle y demeura six mois, logée chez le couple et chez Mme de Maistre, dont elle était la guide spirituelle au château de Coques, et dont son frère était tombé amoureux. Rentrée au Cayla le , elle assista à la mort de son frère onze jours plus tard. Ce sera l'événement le plus marquant de sa vie.

Elle note dans son Journal (à la date du ) :

Je voudrais que le ciel fût tout tendu de noir,
Et qu'un bois de cyprès vînt à couvrir la terre ;
Que le jour ne fût plus qu'un soir.

Elle ne se remettra jamais de cette séparation et mourra neuf ans plus tard, inconsolée.

Son journal

À partir de 1834, elle commença à rédiger un journal destiné à son frère. Elle l'achèvera en 1841, notant ses impressions, ses lectures, la vie quotidienne d'une jeune femme dans la première moitié du XIXe siècle. Elle est fortement marquée par le christianisme, notamment par L'Imitation de Jésus-Christ, un ouvrage de piété très lu à l'époque. Si bien que Jules Barbey d'Aurevilly, ami de la famille Guérin, pourra écrire : « Le Journal d'Eugénie, c'est l'Imitation qui a passé par le cœur de la femme. » (Lettre à Guillaume-Stanislas Trébutien du )

Une édition fragmentaire de ses œuvres est publiée en , grâce à Guillaume-Stanislas Trébutien et Jules Barbey d'Aurevilly, sous le titre de Reliquae. Le même Trébutien éditera son Journal (1862) et ses Lettres (1864). En 1934, à l'initiative de Mgr Émile Barthès, est publié le texte complet du journal.

Œuvres

  • Poèmes
L'Ange joujou,
Baiser d’enfant
Ma Lyre
Litanies de la tristesse
Que mon désert est grand !.

Généalogie

La famille Guérin en Albigeois est originaire d'Auvergne[2].

  • Noble Pierre de Guérin, seigneur de Senthies et de Rhinodes, s'établit en Albigeois vers 1540. Il fit son testament en faveur de Jean, son fils le et mourut dans son château de Laval la même année. Il avait épousé le Isabeau de Lisle, fille de Raimond de Lisle, seigneur de la Valette dont il eut entre autres :
  • Jean de Guérin, seigneur de Senties, capitaine d'une compagnie de gens à pied qu'il commanda avec succès contre les ennemis du roi, défendit aussi le bourg de Loubers suivant une attestation des jurats de cette ville du . Il commanda à Andillac qui étaient ordonnées dès le , fit son testament le et mourut dans son château du Cayla. Il avait épousé par contrat le Jeanne de la Peyre, fille de Antoine de la Peyre gouverneur du Puy Cely dont il eut :
  • Georges de Guérin, seigneur de Senties et de Cayla. Il fit son testament le , après avoir été marié par son père le à Fleurette de Verdun. Il eut au moins 3 enfants :
  1. Guillaume de Guérin, seigneur de Cayla et de Senties, maintenu dans la noblesse, avec ses frères, par M. de Bezons, intendant du Languedoc le .
  2. Jean de Guérin
  3. George de Guérin

Eugénie de Guérin est descendante de cette famille dont la généalogie reste à compléter.

Notes et références

  1. Abel Lefranc - Maurice de Guérin d'après des documents inédits, Librairie ancienne Honoré Champion, Paris, 1910
  2. Tableau généalogique historique de la noblesse - Tome 4 par le comte de Waroquier de Combles (1787)

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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