Erwin Bowien

Erwin Bowien (né Erwin Johannes Bowien à Mülheim an der Ruhr le et mort le à Weil am Rhein) était un peintre, auteur et poète allemand.

Biographie

Le peintre Erwin Bowien est le fils de l’ingénieur Erich Bowien, natif de Mohrungen, et de son épouse Anna-Maria, née Neufeldt, d’Elbing, villes de Prusse orientale, situées aujourd´hui en Pologne.

Erwin Bowien a d´abord grandi à Berlin, puis à Neuchâtel en Suisse où il reçoit sa première formation artistique chez le Professeur William Racine.

C´est en Suisse que le jeune Erwin Bowien recoit les impulsions décisives de son existence. Il y apprend le Français et devient un européen convaincu[1]. Le chocolatier suisse Carl Russ-Suchard est le premier mécène du jeune artiste[2],[3].

Citoyen allemand, le jeune Bowien est enrôlé le jour de son 18e anniversaire et participe à la Première Guerre mondiale en tant qu’interprète militaire en 1917/1918 dans une unité d’écoute. Il est démobilisé à Hanovre en 1919 où il suit des cours du soir de peinture et de dessin. Après des études à l’Académie des Beaux-Arts de Munich (1920-1921) auprès du célèbre Professeur Robert Engels, il passe en 1922 à l’Académie des Beaux-Arts de Dresde auprès du professeur Richard Müller. En 1924 il absolve une formation de professeur de dessin à l´académie de Berlin auprès du Professeur Philipp Franck et suit des cours d’histoire de l’art chez le Professeur Oskar Fischel. Dans les années qui suivirent, il fit de nombreux voyages à travers L´Allemagne, la Bohème et l´Italie. Créations de Toiles à Aix-la-Chapelle, Hambourg, Lübeck, Karlsruhe, Fribourg-en-Brisgau, Bâle, Königsberg et Hildesheim, puis à Prague et à Vienne (1928) enfin à Venise (1929)[4],[5].

Erwin Bowien (1899-1972) : La côte près d'Egmond aan Zee à l'été 1937. Catalogue raisonné N°1141 :

Il débute dans l´enseignement secondaire au Lycée de Hechingen, dans le Bade-Wurtemberg, puis de 1925 à 1932 à Solingen, près de Düsseldorf, dans l´ancien Duché de Berg. C´est là où il fait connaissance de la famille du rédacteur Hanns Heinen et de son épouse Erna Steinhoff qui y tient un salon littéraire. La fille de la famille Heinen, Bettina Heinen-Ayech(1937-2020), deviendra sa principale élève. À la fin de l´année 1932, Bowien décide de quitter l´Allemagne et de s´installer dans les Pays-Bas où il restera jusqu´en 1942. Après plusieurs étapes il se fixera à Egmond a.d. Hoef[6] prés d´Alkmaar dans l’ancienne maison qu´habita le philosophe René Descartes lors de son séjour au Pays-Bas[7]. Il y fit la connaissance du peintre Dirk Oudes qui devint son élève. En 1934, Bowien effectue un grand voyage en Afrique du Nord[8]. Venant de Tunisie il visite l´Algerie et le Maroc. Plusieurs Collections publiques Néerlandaises conservent des œuvres de Bowien, tel le Musée de Hoorn. Le Rijksmuseum d’Amsterdam, la collection d´Art du Koninklijk Huisarchiev à La Haye[9].

Erwin Bowien, dans son Autobiographie, ne fait que suggérer que la « prise du pouvoir » par les nazis était la raison pour laquelle il était resté en Hollande. Il y écrit que « chaque jour la politique lui procure de nouveaux tourments ». « Les œuvres que j’ai créées à l’époque ont eu un peu d´un cri. La mer ne pouvait pas être assez tourmentées, les nuages ne pouvaient pas être assez sombres. »[10]. Après l’occupation des Pays-Bas par la Wehrmacht allemande, il est emprisonné pendant trois jours à la maison d´Arrêt d´Alkmaar[11]. Comme il ne pouvait plus gagner d’argent à cause de la situation politique, il retourne, le cœur lourd, en Allemagne. Il s’installe d’abord - pour six mois -chez la famille Heinen à Solingen[12]. Au vu du danger qu´il fait courir à la famille – il n´est pas en règles vis-à-vis des autorités – il décide de gagner Augsbourg en Baviere[12]. Ces toiles se vendent bien, mais il est trahi à la Gestapo qui, en 1943, confisque tous ces tableaux. Il échappe de justesse à l´arrestation. Sans papiers, il s’enfuit alors dans un tout petit village de l’Allgäu à Kreuzthal- Eisenbach près d´Isny pour y attendre la fin de la guerre[13]. C’est là qu’il rédige en français ses mémoires de guerre (« Les Heures perdues du Matin »)[14]. Caché par la population, il arrive même, à son tour, d´aider à cacher un prisonnier de guerre français évadé[15].

Après la guerre, Erwin Bowien retourne à Solingen, où il fonde dans la « Maison Noire », la résidence de la famille Heinen, une colonie d´Artiste. Il recommence à effectuer de grands voyages en compagnie de ces disciples, dont la plus célèbre est Bettina Heinen-Ayech. Ainsi il voyage souvent sur l’Isle de Sylt, mais aussi en Norwege, à Paris et en Suisse. Il ramène de tous ces périples de nombreuses toiles qu´il crée toujours en « plein air ». Vers la fin de sa vie, il vient souvent en Algérie à Guelma et à Biskra (en visite chez Bettina Heinen-Ayech). Le 28 juillet 1970, il se marie avec Inken Strohmeyer, né Vogt. Le 3 décembre 1972, Erwin Bowien meurt à Weil am Rhein, où il est enterré. Son tombeau est conservé comme tombe d’honneur de la ville de Weil am Rhein[16].

Des œuvres de l’artiste ont été acquises par le ministère de la culture de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, du Musée de Husum, du Musée de Lörrach, du Kreisheimatmuseum à Springe et des Collections municipales d’art de Hann. Münden, Solingen et de Weil am Rhein.

Le 20 octobre 1976, le Cercle des Amis d´Erwin Bowien e.V. est fondé au Klingenmuseum de Solingen[17].

Expositions

Les œuvres d´Erwin Bowien ont été présenté au public dans de nombreux musées et galeries en Europe au Maghreb.

Sa première exposition individuelle a eu lieu quand il n`avait que 18 ans en Suisse dans la Galerie " A la Rose d´Or" de Neuchâtel[18].

Dans les années 1920 il effectua de grandes expositions à Solingen en Rhénanie où il s´était fixé dès 1925, particulièrement en 1927 et 1929 dans la grande salle de la "Casino Gesellschaft" de Solingen[18]. Lors de son exile volontaire au Pays-Bas, entre 1933 - 1942, il exposa ses oeuvres dans de nombreuses cités néerlandaises, notamment à Hoorn, à Gorinchem, à Schoorl et à La Haye[18]. De retour en Allemagne, il reprendra à exposer ses oeuvres au bout des années de famine d´après-guerre. A partir da 1949 il entreprit de nombreux voyages, surtout en Suisse, en Norvège et en France. Ainsi il exposa dans de nombreuses villes de l´Allemagne occidentale - au Musée de Husum (1951 et 1957), de nouveau à Solingen au Musée de la Ville (1960 et 1970) [18], tout comme au Musée d´Hannoversch Münden (1958), à Fribourg en Brisgau (1968, 1969), à Weil am Rhein (1967, 1971) [18] et dans de différentes Galeries en Suisse: Berne (1954, 1962), Au /St. Gallen (1965)[18] et à Copenhague dans les locaux du Club Allemand (1957,1958)[18]. En 1964 le célèbre Raymond Duncan l´invita a exposer dans sa galerie à Paris, où la presse fût particulièrement favorable.

Malgré le décès de Bowien en 1972, ses œuvres furent continuellement présentées:

En Allemagne entre autres à Weil am Rhein (1974, 1975, 1984,1986, 1988, 2014)[18], au Musée d´Art de Solingen (1975, 1982, 1984, 1986, 1996, 1999, 2006, 2014)[18], au Musée de Springe/Deister (1973)[18], à Remscheid (1980, 1988)[18], à Isny (2013)[18], à Georgsmarienhütte au Musée Villa Stahmer (2015)[18], en Suisse à Berne (1977), au Maroc au Goethe Institut de Rabat (1974), en Algérie au Goethe Institut d´ Alger[18] et aux Pays-Bas à Egmond (2017)[18].

Bibliographie

  • Erwin Bowien, Das schöne Spiel zwischen Geist und Welt mein Malerleben, Freundeskreis Erwin Bowien e.V, (ISBN 3-88234-101-7 et 978-3-88234-101-0, OCLC 1072674233, lire en ligne)
  • Erwin Bowien, E. Bowien (1899 - 1972) zu seinem 100. Geburtstag ; [das Werkverzeichnis erscheint gleichzeitig mit zwei Ausstellungen: 3.10. bis 15.11.1999: Museum Baden, Solingen und 20.11. bis 19.12.1999: Städtische Galerie Stapflehus, Weil am Rhein, Solingen, U-Form-Verl, (ISBN 3882341033)
  • Erwin Bowien, Heures perdues du matin : Journal d'un artiste peintre, Alpes bavaroises, 9 IX 1944-10 V 1945, L'Harmattan, (ISBN 2-7475-0040-3 et 978-2-7475-0040-1, OCLC 401299334, lire en ligne)
  • Rudi Holzberger et Erwin Bowien, Faszination Adelegg Fluchtpunkt im Allgäu ; Erwin Bowien im Kreuzthal, (ISBN 978-3-00-042789-3 et 3-00-042789-9, OCLC 864532728, lire en ligne)
  • Sytze van der Zee, Wij overleefden. De laatste ooggetuigen van de Duitse bezetting.Amsterdam, Prometheus, 2019 (ISBN 97890446 38424)
  • Peter J.H. van den Berg, De schilders van Egmond., WBOOKS, (ISBN 978-94-6258-393-1 et 94-6258-393-5, OCLC 1154783119, lire en ligne)>

Notes et références

  1. Erwin Bowien. Heures perdues du Matin. Journal d´un artiste peintre, Alpes Bavaroises, 9.IX.1944-10.V.1945. Adaptation, notice et notes par Bernard Zimmermann. L´Harmattan, Paris, 2000.p. 8 (ISBN 2-7475-0040-3)
  2. Erwin Bowien. Das schöne Spiel zwischen Geist und Welt. Mein Malerleben. U-Form-Verlag, Solingen. 1995. (ISBN 3-88234-101-7) p. 9-22.
  3. Rudi Holzberger. Fluchtpunkt im Allgäu, Faszination Adelegg- Erwin Bowien im Kreuzthal. Adelegg Verlag, Eisenbach, 2013. (ISBN 978-3-00-042789-3). p. 52-58
  4. Erwin Bowien. Das schöne Spiel zwischen Geist und Welt. Mein Malerleben. U-Form-Verlag, Solingen. 1995. (ISBN 3-88234-101-7) p. 25-37
  5. Rudi Holzberger. Fluchtpunkt im Allgäu, Faszination Adelegg- Erwin Bowien im Kreuzthal. Adelegg Verlag, Eisenbach, 2013. (ISBN 978-3-00-042789-3). p. 58-62
  6. Peter J.H. van den Berg. De Schilders van Egmond. W Books, Zwolle 2021,p. 188-190. (ISBN 9789462583931)
  7. Rudi Holzberger. Fluchtpunkt im Allgäu, Faszination Adelegg- Erwin Bowien im Kreuzthal. Adelegg Verlag, Eisenbach, 2013. (ISBN 978-3-00-042789-3) p. 63
  8. Rudi Holzberger. Fluchtpunkt im Allgäu, Faszination Adelegg- Erwin Bowien im Kreuzthal. Adelegg Verlag, Eisenbach, 2013. (ISBN 978-3-00-042789-3) p. 67
  9. Erwin Bowien. Das schöne Spiel zwischen Geist und Welt. Mein Malerleben. U-Form-Verlag, Solingen. 1995. (ISBN 3-88234-101-7) p. 42-52
  10. Erwin Bowien. Das schöne Spiel zwischen Geist und Welt. Mein Malerleben. U-Form-Verlag, Solingen. 1995. (ISBN 3-88234-101-7) p. 62
  11. Erwin Bowien. Das schöne Spiel zwischen Geist und Welt. Mein Malerleben. U-Form-Verlag, Solingen. 1995. (ISBN 3-88234-101-7) p. 61-62
  12. Erwin Bowien. Das schöne Spiel zwischen Geist und Welt. Mein Malerleben. U-Form-Verlag, Solingen. 1995. (ISBN 3-88234-101-7) p. 63
  13. Rudi Holzberger. Fluchtpunkt im Allgäu, Faszination Adelegg- Erwin Bowien im Kreuzthal. Adelegg Verlag, Eisenbach, 2013. (ISBN 978-3-00-042789-3). p. 68-73
  14. Erwin Bowien. Heures perdues du Matin. Journal d´un artiste peintre, Alpes Bavaroises, 9.IX.1944-10.V.1945. Adaptation, notice et notes par Bernard Zimmermann. L´Harmattan, Paris, 2000. (ISBN 2-7475-0040-3)
  15. Erwin Bowien. Das schöne Spiel zwischen Geist und Welt. Mein Malerleben. U-Form-Verlag, Solingen. 1995. (ISBN 3-88234-101-7) p. 65-69.
  16. Erwin Bowien. Das schöne Spiel zwischen Geist und Welt. Mein Malerleben. U-Form-Verlag, Solingen. 1995. (ISBN 3-88234-101-7) p. 71-106.
  17. Erwin Bowien (1899-1972). Werkverzeichnis-Catalogue Raisonné-Werkoverzicht.Herausgegeben von Bettina Heinen-Ayech und der Freundeskreis Erwin Bowien e.V. U-Form-Verlag, Solingen, 1999. p. 9. (ISBN 388234-103-3)
  18. Erwin Bowien. Das schöne Spiel zwischen Geist und Welt. Mein Malerleben. U-Form-Verlag, Solingen. 1995. (ISBN 3-88234-101-7) pp. 111-113

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