Environnement en république démocratique du Congo

L'environnement en république démocratique du Congo est l'environnement (ensemble des éléments - biotiques ou abiotiques - qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins) du pays république démocratique du Congo.

La biodiversité en république démocratique du Congo

Milieux

La rivière Lwilaka, parc national de Salonga.

La république démocratique du Congo s'étend de l'océan Atlantique au plateau de l'Est et correspond à la majeure partie du bassin du fleuve Congo (deuxième fleuve au monde après l'Amazone). En raison de sa grande superficie, de sa localisation au centre de l'Afrique, de ses énormes richesses naturelles et de son importante population, la république démocratique du Congo est l'un des « géants » de l'Afrique[1]. On observe 3 climats : le climat équatorial, le climat tropical et le climat de montagne.

L'ensemble forestier du bassin du Congo, à cheval sur la république démocratique du Congo et cinq autres pays, est le deuxième poumon vert de la planète. Il se compose de forêts tropicales.

Le sud et le centre, domaine des savanes arborées, forment un haut plateau.

L’est du pays borde le Grand rift est-africain, domaine des montagnes, des collines, des Grands lacs mais aussi des volcans.

De nombreux cours d'eau irriguent l'intégralité du territoire. Les principaux lacs de la république démocratique du Congo sont généralement répartis en trois groupes :

La plus grande tourbière tropicale, vieille de 11 000 ans, est située dans la cuvette centrale du bassin du Congo, à cheval entre le Congo-Brazzaville et la RDC. Sa superficie est d’environ 145 000 km2, et la profondeur de 2 à 6 mètres[2].

Faune et Flore

La RD du Congo possède une importante diversité floristique et faunique. On compte plus de 4 000 espèces végétales indigènes.

On y trouve de nombreuses espèces de mammifères dont des espèces au territoire restreint telles que le Gorille de montagne, le Gorille de plaine, le Bonobo ou chimpanzé nain, l'Okapi, le Rhinocéros blanc du Nord, le Paon congolais[3].

On compte 1 107 espèces d'oiseaux connues en 2019[4].

Le pays compte également de nombreuses espèces de batraciens et de reptiles. La faune ichtyologique est représentée par une quarantaine de familles de poissons regroupant environ 1 000 espèces, dont environ 80 % vivent dans le système fluvial et le reste dans les lacs de l'Est[3].

Parmi les nombreux insectes, certains moustiques sont vecteurs du paludisme, qui fait des ravages dans le pays.

Territoires protégés

Les zones de conservation comprennent 11 % de l'aire du pays (2014)[3].

Le parc national des Virunga (PNVi), dans l'est de la République démocratique du Congo, situé à la frontière avec le Rwanda et l'Ouganda, s'étend sur 7.800 km2 dans la province du Nord-Kivu. Plus ancienne réserve naturelle d'Afrique inaugurée en 1925, le parc des Virunga est un sanctuaire des très rares gorilles de montagne, avec une population estimée à 350 individus au sein du parc[5].

Impacts sur les milieux naturels

Déforestation

L'extraction de cuivre, de cobalt et de diamants menace la forêt.

La forêt humide est menacée par des projets d'hydroélectricité.

Selon un rapport de 2015 de l'ONG Global Witness, les sociétés d’exploitation forestière au Congo ne respectent absolument pas les lois internationales du commerce du bois[6].

Le rythme de destruction des forêts primaires en République démocratique du Congo est jugé particulièrement inquiétant en 2019[7].

Guerre et tourisme

Les combats et expulsions de la deuxième guerre du Congo ont eu des conséquences sur la nature et l'occupation des sols du pays.

Stoppé par les guerres, le tourisme est une activité dont le développement est un axe de travail du gouvernement.

Agriculture

L’agriculture reste le principal secteur de l’économie. Les principales ressources agricoles sont le café, le bois (afromosia, ébène, wengé, iroko, sapelli, sipro, tiama, tola, kambala, lifaki…) et le caoutchouc.

La RD Congo compte parmi les pays africains avec le plus grand accaparement des terres[8].

La RD Congo compte également parmi les pays du monde avec le plus grand accaparement de l’eau[9].

La plupart des communautés congolaises font de l’agriculture itinérante sur brûlis[10].

Chasse et pêche

60 % des éléphants du bassin du Congo ont été tués dans les 10 dernières années (années 2000 / 2010).

Industries

Les grandes villes comptent des industries alimentaire, textile, chimique, de montage et des chantiers navals.

Transports

Le transport en République démocratique du Congo n'est pas à son bon point, moins de 20% de la route nationale (N1) reliant les deux bouts du pays est asphalté. Les voyages par voie routière sont presque un suicide sur certains trajets. Ce qui ralentit à un certain niveau le développement des secteurs économiques tels que l'agriculture, la pêche, le tourisme etc.

Pression sur les ressources non renouvelables

L’exploitation des ressources naturelles, importantes (diamants, cuivre, zinc, coltan...), a un impact en matière environnementale, mais joue également sur la stabilité économique et géopolitique du pays.

Par ailleurs, environ 40 000 enfants travaillent sans protection et dans des conditions extrêmes de pénibilité dans le secteur informel des mines de cuivre et cobalt qui s'est chaotiquement développé depuis les années 1990, au profit de revendeurs et de compagnies privées, sans respect du code minier ou du droit international du travail[11].

La république démocratique du Congo détiendrait 10 % des réserves mondiales connues d'or. Exploité dans des mines à ciel ouvert comme près de Mongbwalu, le minerai est l'objet de tous les trafics. Randgold Resources, une société sud-africaine, vient de lancer la construction d'une des plus grandes mines d'or d'Afrique dans la même région[12].

Voici une liste des ressources minières par province :

  • diamant : Kasaï Oriental, Kasaï Occidental, Bandundu, Équateur, Province Orientale.
  • or : Province Orientale, Maniema, Katanga, Bas-Congo, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Équateur.
  • cuivre : Katanga.
  • Étain : Katanga, Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema.
  • Colombo tantalite (coltan) : Nord-Kivu, Sud-Kivu, Katanga, Maniema.
  • Bauxite : Bas-Congo.
  • Fer : Banalia, Katanga, Luebo, Kasaï-Oriental.
  • Manganèse : Katanga, Bas-Congo.
  • Charbon : Katanga.
  • Pétrole : Bassin côtier de Moanda (en exploitation), la Cuvette Centrale, Ituri, Bandundu (indices)
  • Gaz méthane : Lac Kivu
  • Schistes bitumeux : Mvuzi (dans le Bas-Congo)
  • cobalt : Katanga.

Les émissions de gaz à effet de serre (GES)

La tourbière tropicale du bassin du Congo stocke environ 30 milliards de tonnes de carbone, l’équivalent de vingt années des émissions des États-Unis liées aux énergies fossiles ou autant que l’ensemble des forêts du bassin du Congo.

Débouchage d'un caniveau à Limete.

La gestion des déchets

Les quelque 10 millions d’habitants de Kinshasa produisent chaque jour 7 000 tonnes de déchets, soit près de 260 kilos par habitant chaque année. La capitale a lancé, avec l'aide de l'Union Européenne, un programme de lutte contre l’insalubrité, comprenant l'inauguration d'une usine de traitement des déchets plastiques (compactage) en 2015, et l'installation de 61 stations à ordures[13]. Une partie des déchets sont enfouis dans la décharge de Mpasa, à l'extérieur de la ville[14].

En 2017, la principale artère fluviale de Kinshasa est recouverte d’une épaisse couche de déchets, constituée pour l’essentiel de bouteilles en plastique. Les déchets proviennent de l'espace public et sont emportés par les fortes pluies[14].

Impacts de l'urbanisation

La capitale, Kinshasa, comptait plus de 12 millions d'habitants en 2016.

En dehors des 26 chefs-lieux des provinces, la république démocratique du Congo a 9 villes socio-économiques[réf. nécessaire] :

Baraka, Bandundu, Beni, Boma, Butembo, Likasi, Mwene-Ditu, Uvira et Zongo.

L'exposition aux risques

Inondations

Inondation après la pluie à Kinshasa

Kinshasa, au réseau hydrographique dense, connait des inondations pendant la période des fortes pluies.

Incendies

La culture sur brûlis, ainsi que la chasse dans les savanes par des techniques traditionnelles pour attraper le gibier, et l'oubli de feux de camps, mène à des incendies de forêt ou de savane[10].

Politique environnementale en république démocratique du Congo

Notes et références

Notes

    Références

    1. Aménagement linguistique dans le monde : Congo-Kinshasa
    2. Laurence Caramel, « Forêts du Congo : des scientifiques dénoncent à leur tour le projet de l’AFD », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
    3. https://www.cbd.int/doc/world/cd/cd-nr-05-fr.pdf
    4. « Demain, un monde sans oiseaux ? », sur arte.tv, (consulté le ).
    5. avec AFP, « RDC : nouvelle naissance de gorille de montagne au parc des Virunga », sur sciencesetavenir.fr, (consulté le ).
    6. « La forêt en République démocratique du Congo est pillée par les grandes compagnies, selon une étude », sur Reporterre,
    7. « Environnement : 12 millions d'hectares de forêts tropicales détruites en 2018 », sur Europe 1 (consulté le )
    8. (en) 15 African Nations That Are The Most Land-Grabbed By Foreign Interests
    9. (en) Global land and water grabbing
    10. « Le bassin du Congo, deuxième «poumon de la planète», brûle aussi », sur fr.sputniknews.com, (consulté le ).
    11. Rapport sur le rôle de GLENCORE dans le partenariat KCC, voir chap 9.11, p. 62/87 Les produits provenant des creuseurs artisanaux
    12. GEO no 403 de septembre 2012 p. 90
    13. « Kinshasa inaugure une usine de traitement des déchets plastiques », sur http://www.radiookapi.net, (consulté le )/
    14. Fédorah Bikay, « Une « banquise » de bouteilles en plastique recouvre le fleuve Congo à Kinshasa », sur http://observers.france24.com, (consulté le ).

    Annexes

    Liens externes

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