Enfant transgenre

Un enfant transgenre ou un adolescent transgenre est une personne mineure s'identifiant transgenre.

Un enfant transgenre aux États-Unis en 2018.

Comme ces jeunes dépendent habituellement de leurs parents pour l'hébergement, le soutien moral et financier entre autres, et comme ils n'ont pas forcément accès aux traitements médicaux adaptés en raison de leur âge, ou de la réticence du corps médical, les jeunes trans font face à des difficultés différentes de celles des adultes.

Découverte de l'identité transgenre et acceptation

Le corps médical estime que la dysphorie de genre est avérée chez un enfant quand elle est « persistante, constante et insistante »[1].

Dans un tel cas, certains médecins conseillent aux parents de permettre « la transition sociale » de l'enfant, en le laissant s'habiller comme il l'entend, et adopter un nouveau prénom pour ses proches s'il le souhaite[1]. Ce type d'approche ne fait cependant pas l'unanimité et est critiqué[2].

80 à 95 % des enfants prépubères atteints de troubles de l'identité sexuelle connaîtront cependant une résolution à la fin de l'adolescence s'ils ne sont pas exposés à une affirmation sociale et à des interventions médicales[3]. Les taux de prévalence de la dysphorie de genre chez les enfants ont été estimés à moins de 1 %[4].

Les jeunes se tournent souvent vers le web pour trouver information et soutien[5].

L'identité transgenre n'étant pas bien reconnue et acceptée par la société, les enfants trans peuvent ressentir la nécessité de cacher leur identité à leurs parents, aux membres de la famille et aux amis, jusqu'au moment qu'ils considèrent propice à cette révélation. Le processus de coming out est source de tensions dans de nombreuses familles. Certains parents choisissent de soutenir leur enfant dès le début, ou acceptent progressivement cette nouvelle identité. D'autres réagissent très négativement, allant jusqu'à rejeter l'enfant du foyer, ou à lui imposer une « thérapie de conversion » pour le remettre « dans le droit chemin ». Ces « thérapies », liées à la droite chrétienne américaine, sont jugées dangereuses par l’association américaine de psychiatrie, et vivement contestées par une partie de l'opinion publique[6]. Un groupe de parole pour les parents et familles d’enfants transgenres ou non-binaires est créé à Angers en 2020[7].

Vulnérabilité

Les personnes transgenres sont souvent victimes de transphobie  rejetées, discriminées, insultées ou brutalisées[6]. Selon une étude italienne datant de 2011, 27,5 % des enfants trans ont déjà subi des violences[8]. Les enfants sont d'autant plus vulnérables à une multitude de problèmes tels que troubles psychiatriques, l'abus de substances, la maltraitance sur mineur ou le suicide[9]. Le taux de suicides et de tentatives de suicides dans la population trans est extrêmement élevé. Cependant, selon une étude de 2008, les discriminations ne permettent pas d'expliquer les différences de santé mentale entre les personnes LGBT identifiées et la population hétérosexuelle[10].

Le mal-être de ces enfants provient de leur « incapacité de pouvoir être à l'extérieur, ce qu'ils sont réellement à l'intérieur d'eux-mêmes », estime le psychiatre luxembourgeois Erik Schneider, auteur d'un rapport commandé par le Conseil de l'Europe en 2013. Selon lui, le « rejet social et les discriminations subies par ces enfants de la part de l'entourage familial et du public » provoquent des « états suicidaires »»[8]. En France, plus de 65 % des jeunes transgenres de 16 à 26 ans ont déjà envisagé le suicide, et près de 34 % ont déjà fait une ou plusieurs tentatives d'après une étude de HES/MAG en 2009[8].

En 2018, une enquête sur la santé des personnes LGBTI souligne que les jeunes trans et intersexes vivent très mal leurs années de collège : près des 86 % des personnes trans et intersexes interrogées se sont senties mal au cours de leur scolarité[11]. En dépit de cela, le sociologue Arnaud Alessandrin considère que les mineurs trans ne sont toujours « pas pris en compte par les politiques publiques »[12].

Prise en charge médicale

Le traitement visant à bloquer la puberté a été mis au point au début des années 1980 pour les enfants atteints de puberté précoce. « Encore rarissimes en France » (en 2015), ils sont proposés aux Pays-Bas, États-Unis, Royaume-Uni ou Canada[13]. Le traitement consiste à administrer à l'enfant des hormones de synthèse qui imitent l'action de la GnRH, l'hormone de libération des gonadotrophines hypophysaires normalement produite dans l'hypothalamus. En réponse à la libération des hormones sexuelles, les récepteurs à la GnRH se désensibilisent et bloquent son activité. Des injections répétées sont nécessaires pour que la puberté reste en sommeil. À l'arrêt du traitement, elle reprend son cours normal[13]. Le traitement est généralement entamé avant l'apparition des premiers signes de puberté, qui sont mal vécus par les enfants transgenres[1]. Quelques rares effets secondaires sont répertoriés, dont des risques de douleurs musculaires et articulaires, de la fatigue, des troubles du sommeil ou un retard de calcification des os[13].

Les bloqueurs de puberté ont été administrés pour la première fois à la fin des années 1990 à l'hôpital universitaire d'Amsterdam, le VU Medical Center. Toujours aux Pays-Bas, un deuxième centre spécialisé a ouvert en 2011 à Leyde. Dans le pays, environ 300 adolescents ont bénéficié du traitement entre son lancement et l'année 2015[13].

En France, les hôpitaux de la Pitié-Salpêtrière et Robert-Debré ont ouvert leurs consultations aux mineurs, qui seront suivis par un pédopsychiatre pendant au moins six mois ; des solutions non médicamenteuses sont d'abord proposées[14]. En suivant les recommandations internationales, les professionnels spécialisés dans ce domaine peuvent prescrire des bloqueurs de puberté à l'arrivée de la puberté  avant les hormones masculinisantes ou féminisantes  bien que d'éventuels risques ne soient pas connus[15],[16] ; ils restent en effet controversés en France[1],[17]. À Paris en 2020, environ sept cents mineurs  de 3 à 18 ans sont actuellement suivis ou sur liste d'attente[18].

Pour la première fois en Belgique francophone, en 2021, le Centre d’Accompagnement des Transidentités du CHU de Liège lance une consultation mixte en pédopsychiatrie et endocrinologie pédiatrique spécialisée sur la question transidentitaire infanto-juvénile afin de répondre à une demande émergente, des besoins spécifiques des enfants et des adolescents[19].

Pour les promoteurs des traitements de réassignation sexuelle chez les enfants, ce n'est pas aux médecins de décider ce qui va être nocif ou non. C'est à l'enfant de décider en fonction de ses propres pensées et sentiments subjectifs[20]. Pour l'American College of Pediatricians (ACPeds), les enfants et les adolescents n'ont pas la maturité cognitive nécessaire et s’interrogent sur le bien fondé de ces traitements notamment au regard des taux très importants de résolution de dysphorie de genre chez les enfants lorsqu'ils ne sont pas encouragés à se faire passer pour des personnes du sexe opposé[2].

Une communauté croissante d'opposants incluant des médecins, des professionnels de la santé mentale et des universitaires affirment être préoccupés par la tendance actuelle qui consiste à diagnostiquer et à affirmer rapidement que des jeunes soient transgenres ce qui les met souvent sur la voie d'une transition de sexe médicale. Ces critiques estiment que des actes de chirurgies inutiles et les traitements hormonaux n'ont pas prouvé leur innocuité à long terme et représentent des risques importants pour les jeunes concernés. Il n'est pas possible à l'heure actuelle selon eux d'évaluer les risques et les avantages de ces traitements de réassignation sexuelle[21].

Le docteur Paul R. McHugh a critiqué les États de Californie, New Jersey et Massachusetts qui ont adopté des lois interdisant aux psychiatres même avec l'accord des parents, d'essayer de traiter par la psychiatrie les mineurs souffrant de troubles de l’identité sexuelle alors même que, 80 à 95 % des enfants prépubères atteints de troubles de l'identité sexuelle connaîtront une résolution à la fin de l'adolescence s'ils ne sont pas exposés à une affirmation sociale et à des interventions médicales, selon une étude publiée en 1980[3],[22]. Le Dr McHugh a qualifié l'administration d'hormones retardatrices de puberté de proche de la « maltraitance sur mineurs ». L'administration de ces hormones vise à rendre les chirurgies ultérieures de changement de sexe moins onéreuses mais freinent la croissance des enfants et risquent de provoquer leur stérilité[22].

Reconnaissance sociétale

Plusieurs pays tentent de permettre une meilleure intégration des enfants transgenres dans la société. En Argentine, une loi prévoit depuis 2012 que les enfants, comme les adultes, puissent utiliser un prénom correspondant à l'identité de genre qu'ils ont choisi. En Californie, une loi de 2013 accorde aux enfants le droit d'utiliser les installations (dont les toilettes) correspondant à leur identité de genre[8]. Le California Department of Insurance rappelle en décembre 2020 aux compagnies d'assurance maladie par l'intermédiaire du Procureur général de Californie, qu'en application de l'article 12921.9 du code des assurances, refuser la prise en charge pour la mastectomie et la reconstruction d'un thorax masculin uniquement sur la base de l'âge est interdit en vertu des lois de l'État exigeant la couverture de la chirurgie reconstructive. Les compagnies d'assurance maladie doivent tenir compte de la situation clinique spécifique du patient pour déterminer la nécessité d'une intervention médicale[23],[24]. Les parents d'un petit garçon trans aux États-Unis témoignent en 2017 s'agissant de l'écoute et de l'épanouissement de leur enfant grâce à sa transition[25]. La même année, dans la province de Colombie-Britannique une mère de famille déplore le manque d'accompagnement de son fils trans au collège [26]. En 2019, Elsa une fillette transgenre âgée de 8 ans prononce un discours devant l'assemblée du conseil régional de l'Estrémadure afin de faire reconnaitre le droit de ce que l'on est vraiment pour vivre heureux. Si ce discours a ému l'assemblée, les parents sont soupçonnés par des commentateurs sur les réseaux sociaux d'instrumentaliser leur fille qui n'a pu écrire seule ce discours[27]. En Australie, en 2020, des parents se voient retirer la garde de leur fils trans par une décision de justice car ils refusent de soutenir sa transition. Il développe des idées suicidaires, présente des risques d'automutilation en relation avec des violences verbales: « liées à ses sentiments et à l’expression de son identité de genre »[28]. Une sénatrice conservatrice de cet État, Amanda Stoker, mène une campagne contre les changements de sexe pour les enfants[29]. Un couple d'américain organise une fête afin de marquer la transition de leur fille et de la faire connaitre à l’égard de tous. Leur amour de leur fille reste inchangé[30]. En 2021, un père de famille de quatre enfants, chrétien et fils d’un pasteur méthodiste, témoigne devant l'assemblée législative de l'État du Missouri qui interdit aux enfants transgenres de pratiquer un sport à l'école. Il raconte comment, pendant des années, lui et sa femme ont forcé leur enfant à « porter des vêtements de garçon, se faire couper les cheveux courts et jouer dans des équipes sportives de garçons » malgré l’avis contraire des enseignants et des thérapeutes. Il reconnait qu’il a lui-même dans un premier temps échoué à comprendre les individus qui s’identifient comme transgenres. Au Québec, les enfants d'un groupe scolaire peuvent désormais choisir les toilettes ou le vestiaire du genre auquel ils s’identifient[31].

Le Conseil de l'Europe a dressé en 2010 une liste de recommandations aux États membres, conseillant notamment de prendre les mesures appropriées pour garantir « l’éducation dans un environnement sûr, à l’abri de la violence, des brimades, de l’exclusion sociale ou d’autres formes de traitements discriminatoires et dégradants liés à l’orientation sexuelle ou à l’identité de genre. » Le Conseil de l'Europe recommande également de « promouvoir la tolérance et le respect mutuels à l’école, quelle que soit l’orientation sexuelle ou l’identité de genre », par exemple en fournissant « des informations objectives concernant l’orientation sexuelle et l’identité de genre » dans « les programmes scolaires et le matériel pédagogique »[32].

En France, le mineur émancipé qui démontre par une réunion suffisante de faits que la mention relative à son sexe dans les actes de l'état civil ne correspond pas à celui dans lequel il se présente et dans lequel il est connu peut en obtenir la modification[33]. Par ailleurs, tout mineur peut faire modifier uniquement ses prénoms par l'intermédiaire de son représentant légal auprès de l'officier de l'état civil du lieu de résidence ou du lieu où l'acte de naissance a été dressé, sauf si le changement envisagé apparaît contraire à un intérêt légitime. Aucun document médical n'est nécessaire afin d'assoir cette demande[34]. Pourtant, en 2021, le changement de prénom à l'État civil d'une petite fille trans de 8 ans est refusé par le Procureur de Carpentras car il doit être justifié par un changement physique irréversible alors que cette exigence n'existe plus dans la loi depuis 2016[35]. Si tous les documents officiels de l’école, comme les diplômes et bulletins de note, ne peuvent porter que le prénom qui figure sur l’acte de naissance, les élèves trans ont le droit de se faire appeler par leur prénom choisi et de le faire inscrire sur des documents non officiels, comme les listes d'appel[36]. Ainsi, une petite fille trans âgée de 8 ans pourra porter le prénom féminin qu'elle a choisi lors de la rentrée 2020, en accord avec le recteur du Vaucluse[37],[38],[39]. La transidentité reste difficilement acceptée en milieu scolaire[40],[41],[42]. Après le décès par autolyse d'une lycéenne en cours de transition le , le ministère de l'éducation nationale rappelle qu'il est possible de demander l'usage d'un prénom correspondant à son genre dans le cadre scolaire sans produire de certificat médical[43]. Élisabeth Moreno y est favorable[44],[45]. Elle s’était précédemment rendue au lycée en jupe mais avait été rappelée à l'ordre par la conseillère principale d’éducation au sujet de sa tenue vestimentaire. Ses camarades lui rendent hommage devant son lycée quelques semaines plus tard[46],[47]. Les formations internes initiales et continues de l’Éducation nationale éludent quasiment les questions de sexualité, d’orientation sexuelle et d’identité de genre. D'autres aspects ne sont pas pris en compte: l’architecture scolaire (les toilettes, les cours de récréation) et la mise en œuvre général des “bonnes pratiques” d’accueil et d’inclusion des mineurs trans[48],[49]. L’académie de Dijon organise en 2021 une journée de formation pour les enseignants afin de prévenir notamment la transphobie et de mieux connaitre l'identité de genre[50].

Représentations dans la culture

  • Dans la série de littérature de jeunesse Le Club des cinq d'Enid Blyton, une des jeunes adolescentes, prénommée Claudine, se fait appeler Claude et se comporte en garçon[51],[52]. L'auteur a déclaré s'être inspirée de sa propre vie pour créer ce personnage[53].
  • Le film Ma vie en rose (1997) d'Alain Berliner met en scène Ludovic, jeune enfant de sexe masculin qui vit en tant que fille, et tente de convaincre son entourage de respecter cette identité. Il est en conflit avec sa famille et ses voisins.
  • Le film Tomboy (2011) de Céline Sciamma raconte l'histoire d'une enfant de 10 ans nommée Laure, qui, après son déménagement dans un nouveau quartier, se fait passer pour un garçon auprès de ses amis.
  • Le film About Ray (2015) de Gaby Dellal raconte le parcours d'un jeune homme trans et de sa famille. Il suit cette famille qui va devoir traverser et accepter la transition de Ray afin qu'il puisse s'épanouir.
  • La bande dessinée en ligne de Sophie Labelle Assignée garçon raconte l'histoire de Stéphie, 11 ans, une fille trans qui découvre son genre, et qui se l'approprie.
  • Le film Petite Fille (2020) de Sébastien Lifshitz, raconte l'histoire de Sasha qui sait depuis ses trois ans, qu'elle appartient au sexe féminin contrairement à ce qu'indique son acte de naissance[54].
  • Le documentaire intitulé Transhood d'HBO (2020) porte sur les enfants trans aux États-Unis.
  • Barricades, roman graphique de Charlotte Nousquet et Jaypee, paru chez Gulf Stream éditeur en janvier 2018.
  • Il est elle (2020) s'inspire de la BD Barricades de Charlotte Bousquet et Jaypee. Ce téléfilm français en deux parties raconte la vie d’un adolescent de 14 ans prénommé Juju en quête identitaire. C'est une coproduction RTBF [55].
  • La série britannique Butterfly (2020) raconte l'histoire de la transition d'un garçon vers l'autre sexe au sein des trois générations d'une famille[56].
  • Cowboys (2020). Un petit garçon (FtM) dont les parents sont séparés, part vivre l'aventure d'un cowboy dans la forêt du Montana avec son père. Sa mère prévient les autorités afin de les retrouver[57].
  • La marque de shampooings Pantene, en 2021 lors d'une campagne publicitaire, met en scène une petite fille trans auprès de ses parents, un couple lesbien[58],[59].
  • Un père de famille Canadien dont la fille est cours de transition crée en 2021 une gamme de maillots de bain exclusivement dédiés aux enfants transgenres[60].
  • Lego lance sur le marché, des pièces aux couleurs du drapeau transgenre le [61].
  • Le film The Mirror (2021). Les premiers pas d'une petite fille trans dans la société contemporaine en Inde[62].

Débats au Royaume-Uni

D'après un article alarmiste publié dans le journal conservateur Daily Mail, au Royaume-Uni les traitements de changement de sexe chez les enfants se multiplieraient. En 2018, 1 000 enfants auraient été orientés vers un traitement qui permet de changer de sexe comparativement à seulement 40 en 2010. Un tiers des jeunes envoyés présenteraient des « traits autistiques modérés à sévères ». Selon une professeur d'école à l'origine de certaines des révélations, les écoles et certains hommes politiques auraient « avalé les hameçons, les lignes et les plombs » d’un « sophisme politiquement correct colporté par un puissant lobby transgenre ». Les enfants imiteraient les vedettes trans de YouTube, comme Alex Bertie, et se feraient duper voire endoctriner à la manière des grooming gangs (Child grooming (en)) par d’autres élèves trans. Les enseignants auraient peur de contester les affirmations des élèves selon lesquelles ils sont transgenres parce qu’ils craindraient d’être licenciés ou poursuivis pour transphobie. Les enfants transgenres de l’école seraient idolâtrés par les autres élèves. Les enfants prendraient des traitements, parfois à l’insu de leurs parents et sans surveillance médicale[63]. Selon le psychothérapeute Bob Withers dans la même source, « dans 20 ans, nous repenserons la ruée vers le changement du sexe de nos enfants comme l’un des chapitres les plus sombres de la médecine ». « La chirurgie – qui est irréversible – ne devrait jamais être qu’un dernier recours ». « Le NHS permet à des centaines, voire des milliers d’adolescents, de subir une intervention chirurgicale majeure pour changer leur sexe. C’est fait, presque sans contestation, au nom des droits des transgenres. Nous avons besoin d’un peu d’honnêteté maintenant, libérée du politiquement correct. Sinon, nous nous dirigeons vers la catastrophe »[63].

La presse LGBT relate que les activistes transgenres, notamment Sophie Cook et le groupe Trans Actual UK, font de nombreuses critiques vis-à-vis de l'article, notamment sur, selon eux, son ton sensationnaliste, ses inexactitudes et le fait qu'il arrive au moment de la Trans Awareness Week[64].

Un garçon transgenre de 14 ans introduit une action en justice en novembre 2020, soutenu par The Good Law Project contre le National Health Service en raison du retard dans l'accès au traitement d'un changement de sexe. Il a attendu plus d’un an avant d'être accepté dans une clinique alors que d'après lui le NHS a « l’obligation légale » de fournir des soins spécialisés dans un délai de 18 semaines. Le temps d’attente moyen pour un premier rendez-vous avec le Service de Développement de l’Identité de Genre serait de 18 mois, selon l'association, voire dans certains cas de quatre ans[65].Dès l'âge de 2 ans une petite fille en Angleterre exprime son désir d'appartenir à l'autre sexe[66],[67].

Dans un arrêt rendu le , la Haute Cour de justice (Angleterre et pays de Galles) dispose qu'« il est hautement improbable qu’un enfant âgé de 13 ans ou moins soit compétent pour consentir à l’administration d’inhibiteurs de puberté ». L'accès à un processus de transition comportant un traitement bloquant la puberté n'est envisageable que s’ils en comprennent les conséquences « immédiates et à long terme » pour les mineurs de moins de 16 ans[68], [69].

Notes et références

  1. Natacha Tatu, « Ces enfants transgenres qui "ne sont pas nés dans le bon corps" », L'Obs, .
  2. (en-US) « Gender Dysphoria in Children », American College of Pediatricians, (lire en ligne, consulté le ).
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  4. (en) Peggy T. Cohen-Kettenis, Allison Owen, Vanessa G. Kaijser et Susan J. Bradley, « Demographic Characteristics, Social Competence, and Behavior Problems in Children with Gender Identity Disorder: A Cross-National, Cross-Clinic Comparative Analysis », Journal of Abnormal Child Psychology, vol. 31, no 1, , p. 41–53 (ISSN 0091-0627, DOI 10.1023/a:1021769215342, lire en ligne, consulté le ).
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  6. Johanna Luyssen, « Leelah Alcorn, 17 ans, morte parce que transgenre », Libération, .
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  10. (en) Diana Burgess, Richard Lee, Alisia Tran et Michelle van Ryn, « Effects of Perceived Discrimination on Mental Health and Mental Health Services Utilization Among Gay, Lesbian, Bisexual and Transgender Persons », Journal of LGBT Health Research, vol. 3, no 4, , p. 1–14 (ISSN 1557-4091 et 1557-4105, DOI 10.1080/15574090802226626, lire en ligne, consulté le ).
  11. « Les LGBTI, globalement traumatisés par leur passage au collège », Têtu, (lire en ligne, consulté le ).
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  14. Hélène Guinhut, « Au pays des enfants transgenres », Elle, no 3739, , p. 64-65 (lire en ligne, consulté le ).
  15. Hélène Guinhut, « Au pays des enfants transgenres », Elle, no 3739, , p. 64-65 :
    « Dr Agnès Condat :
    « Nous ne sommes pas sûrs qu'il n'y ait pas des effets, notamment sur le cerveau. La puberté s'accompagne de phénomènes hormonaux qui influencent le développement cérébral, psychique et psychoaffectif. Que se passe-t-il quand nous la retardons de deux ou quatre ans chez un enfant de 12 ans ? Ça a sans doute des effets qui n'ont jamais été évalués. » »
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Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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