Edvige Mussolini

Edvige Mussolini (Predappio, [1]id., 1952) était la sœur cadette d'Arnaldo et de Benito Mussolini.

Biographie

Edvige Mussolini naquit à Predappio, en Émilie-Romagne, et eut pour père Alessandro Mussolini, forgeron, socialiste et contributeur de quelques journaux de l'époque[2], et pour mère Rosa Maltoni, institutrice, et était donc la sœur cadette d'Arnaldo et de Benito Mussolini. À la suite de son mariage, elle quitta Predappio et se fixa à Premilcuore.

En 1940, elle obtint que fût annulée la mesure qui condamnait à une peine de confinement (résidence surveillée) dans un camp d'internement à l'Aquila l'écrivain demi-juif Pitigrilli (pseudonyme de Dino Segre, auteur très en vogue dans l'entre-deux-guerres), qui était accusé d'antifascisme[3]. Un témoignage fait état en outre de ce qu'elle s'efforça de convaincre son frère de rendre moins sévères les lois raciales et qu'elle se porta au secours de nombre de familles juives[4].

Son fils Giuseppe Mancini, vice-brigadier de la 6e Compagnie de la légion Tagliamento, qui s'était rendu à des maquisards italiens le 28 avril 1945, dans une vallée au nord de Bergame, fut sommairement exécuté, en même temps que 42 autres compagnons d'armes, lors de la tuerie dite de Rovetta.

Jusqu'à 1940, elle eut la garde des présumés carnets que le Duce aurait rédigés entre 1935 et 1939[5]. Ces carnets, qui se composent de cinq agendas, ont fait l'objet au fil des ans de nombreuses études pour essayer d'en établir, ou d'en récuser, l'authenticité[5]. En tout état de cause, ce qui transparaît à travers ces carnets est un Mussolini intimiste, mélancolique, épouvanté par la figure de Hitler, opposé à la guerre, et indifferent à l'endroit des juifs[5].

Ayant toujours gardé une grande affection pour son frère aîné, elle recueillit ses propres souvenirs dans un ouvrage intitulé Mio fratello Benito (« Mon Frère Benito »), publié par La Fenice de Florence en 1957. Dans ce livre, en plus d'évoquer ses souvenirs personnels, Edvige s'attacha à reproduire sa correspondance avec son frère et de rapporter les entretiens qu'elle eut avec lui, composant ainsi une version des faits en vérité assez différente de celle procédant des sources officielles et transmise par les livres d'histoire[6] ; en particulier, Edvige y contestait la thèse selon laquelle Benito Mussolini aurait été antisémite[7].

Notes et références

  1. (it) « Acte de naissance no 157 de Edvige Caterina Maria Mussolini du registre des naissances de l'année 1888 de la commune de Predappio », sur antenati.san.beniculturali.it, (consulté le ) - Note. Acte rédigé le 13 novembre 1888 et elle est née le 10 novembre 1888.
  2. « Tratto da enclaveitaliana.com » (consulté le )
  3. « Tratto da italialibri.net » (consulté le )
  4. « Tratto da sagal.it » (consulté le )
  5. Emilio Gentile, « Considerazioni su alcuni diari manoscritti attribuiti a Benito Mussolini », repubblica.it (consulté le ). Dans cette étude, qu'on lira avec intérêt, l'auteur Emilio Gentile, après avoir cité les travaux d'autres chercheurs ayant jugé ces carnets authentiques, met en relief un certain nombre d'éléments (erreurs factuelles difficilement imputables à Mussolini, graphies de noms propres etc.) tendant à jeter le doute sur leur authenticité. Attendu que ces carnets ne contiennent rien que l'on ne sût déjà par d'autres sources, et que la seule nouveauté qu'ils apportent est de donner du Duce une image différente de celle habituellement admise, l'auteur soulève la possibilité, sous toutes réserves, qu'un faux ait été fabriqué, à partir de matériaux connus et publics, justement dans le but de corriger dans un sens favorable ladite image.
  6. « Tratto da veneriocattani.it » (consulté le )
  7. « Tratto da nero.noblogs.org » (consulté le )
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