Droits LGBT en Algérie

Les droits des personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) en Algérie font face à des problèmes spécifiques. Les relations homosexuelles tant féminines que masculines y sont illégales[1].

Droits LGBT en Algérie

Localisation de l'Algérie.
Dépénalisation de l'homosexualité  Non
Sanction jusqu'à 3 ans de prison et
500 à 10 000 dinars d'amende
Interdiction des thérapies de conversion  illégale
Identité de genre  Non
Service militaire  Non
Protection contre les discriminations  Non
Mariage  Non
Partenariat  Non
Adoption  Non
Don de sang  Non

Législation

L'article 333 et 338 de la loi algérienne indique que :

« Toute personne qui a commis un outrage public à la pudeur est punie d’un emprisonnement de deux mois à deux ans et d’une amende de 500 à 2 000 DA.

Lorsque l’outrage public à la pudeur a consisté en un acte contre nature avec individu du même sexe, la peine est un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 1 000 à 10 000 DA. »

« Tout coupable d’un acte d’homosexualité est puni d’un emprisonnement de deux mois à deux ans et d’une amende de 500 à 2 000 DA.

Si l’un des auteurs est mineur de dix-huit ans, la peine à l’égard du majeur peut être élevée jusqu’à trois ans d’emprisonnement et 10 000 DA d’amende. »[2]

Vie LGBT en Algérie

La société algérienne ne montre pas une grande tolérance envers les personnes homosexuelles. Behind the Mask, une association d'information à but non lucratif qui publie des informations pour les lesbiennes et les gays en Afrique, décrit les attitudes publiques en Algérie comme « violemment homophobes ». Elle affirme que des personnes homosexuelles peuvent être la cible d'assassinats pour des fondamentalistes musulmans et que les crimes d'honneur perpétrés par la famille et les voisins ne sont pas rares[3]. Parmi les exemples de crimes de haine contre des homosexuels, on compte la lapidation de deux hommes dans la rue en 2001[4] et le meurtre de deux hommes, l'un en 1994 et l'autre en 1996.

Cette vie difficile et dangereuse a mené un homme, Ramzi Isalam, à demander l'asile au Royaume-Uni[4]. L'Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA), dans son rapport d'activité 2019, déclare au sujet des demandes d'asile d'Algériens en France « que le nombre de demandes fondées sur une appartenance au groupe social des personnes LGBTI* est en forte augmentation »[5].

Le meurtre de l'étudiant Assil Belata en 2019 relève également de la catégorie des crimes motivés par la haine contre les homosexuels. L'étudiant a été tué dans sa chambre du quartier universitaire et les mots « il est gay » ont été peints au mur avec son sang[6].

Le tribunal d'El Khroub, à Constantine, a condamné deux personnes ayant organisé un mariage gay, à trois ans de prison ferme[7]. Deux autres personnes ont été condamnées à une année de prison dans la même affaire. Le verdict a été rendu le 3 septembre.

D'après le livre Lesbiennes de l'immigration de la chercheuse en sociologie Salima Amari, le lesbianisme chez les femmes algériennes se vit souvent dans la discrétion. Selon elle, à cause de leur orientation sexuelles, les lesbiennes immigrées en France d'origine maghrébine subiraient des pressions de la part de leurs familles et de la société pour se marier, ce qui entraîne souvent l'abandon forcé de leur droit de vivre leur orientation sexuelle[8].

Notes et références

  1. « Homosexualité en Algérie : ils ont osé le coming out - France 24 », sur france24.com, (consulté le )
  2. https://www.joradp.dz/trv/fpenal.pdf
  3. Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, Algérie : information sur le traitement que réservent la société et les autorités gouvernementales aux homosexuels
  4. gay man seeks asylum in uk
  5. OFPRA, Rapport d'activité 2019, (ISSN 1773-1747, lire en ligne).
  6. (en) Basit Mahmood, « Killers wrote 'gay' on wall in victim's own blood after slitting his throat », sur Metro, (consulté le )
  7. « Célébration d’un mariage gay à la nouvelle ville de Constantine : Des peines de prison ferme prononcées à l’endroit des auteurs », sur El Watan, (consulté le ).
  8. Amari, Salima., Lesbiennes de l'immigration : construction de soi et relations familiales, Vulaines-sur-Seine, Éditions du Croquant, 361 p. (ISBN 978-2-36512-159-0 et 2365121594, OCLC 1054887410, lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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