Drill (musique)

La musique drill (habituellement drill, parfois décrite drill scene ou drill-hop[1]) est un sous-genre musical du hip-hop lancé par les jeunes rappeurs et producteurs originaires des quartiers de South Side à Chicago. Le genre est l'une des facettes contemporaines les plus importantes de la scène hip-hop de Chicago. La drill est caractérisée par un contenu lyrique violent, morbide, sombre et un rythme irrégulier (808, hi-hat, etc...)

Pour l’article homonyme, voir Drill.
Drill
Origines stylistiques Midwest rap, Chicago hip hop, rap hardcore, gangsta rap, trap, Dirty South, footwork
Origines culturelles Début des années 2010 ; Chicago (États-Unis)
Instruments typiques Séquenceur, boîte à rythmes, synthétiseur, clavier, percussions, instruments à cordes
Voir aussi Drill and bass

Popularisée localement à Chicago, les rappeurs de drill attirent l'attention médiatique par leur contenu lyrique violent, et la scène sera par la suite associée aux crimes perpétrés à Chicago.

Caractéristiques

Les paroles de la drill se concentrent sur la vie dure menée quotidiennement à Chicago. Lucy Stehlik, du Guardian, explique que « la drill nihiliste reflète la vie actuelle, là où ses équivalents du hip-hop ont échoué[2]. » Les paroles de la drill divergent fortement de celles des premiers rappeurs de Chicago, comme Common et Twista, qui s'inclinent plus vers le rap conscient[3] et le hip-hop contemporain populaire, qui au temps de la montée de la drill semblerait glorifier et célébrer un gain de richesse[4]. Les paroles de la drill reflètent typiquement la loi de la rue, et se concentrent sur des thèmes sombres, nihilistes, réalistes et violents. Les rappeurs drill font usage de l'Auto-Tune[5],[6]. Les rappeurs originaires d'Atlanta Gucci Mane et Waka Flocka Flame influencent significativement la scène drill[7]. Partageant quelques similitudes avec la musique trap, le rythme de la drill est plus lent et s'accompagne d'un tempo oscillant à 140 BPM[8],[9]

Cependant, en 2019, un jeune rappeur originaire de Brooklyn du nom de Pop Smoke popularisera le genre aux quatre coins du monde avec des titres comme : Dior, For The Night ou encore The Woo. Cette mise en lumière a incité beaucoup de rappeurs de tous les pays à faire de la drill. On peut noter en France une forte importation de la drill : Freeze Corleone , Gazo , 1PLIKÉ140 , ASHE 22 et plein d'autres ont ainsi été les précurseurs de la "Drill FR".

Les « drillers » sont habituellement jeunes ; la plupart des musiciens de cette scène attirent l'attention tandis qu'ils sont encore adolescents[10]. L'un de ces musiciens, Chief Keef, n'avait que 16 ans lorsqu'il a signé un contrat de 6 millions de dollars avec Interscope[11] ; Lil Wayne, par exemple, signera un driller de 13 ans, Lil Mouse[12]. Des artistes féminines représentent également la scène à ses débuts[13].

Article connexe

Notes et références

  1. Rob Markman et Mangum, Ade, « King L Reigns Over Chicago's Drill Scene With Drilluminati », sur MTV.com, (consulté le ).
  2. (en) Lucy Stehlik, « Chief Keef takes Chicago's drill sound overground », sur The Guardian, (consulté le ).
  3. (en) Jim DeRogatis, « The battle for the soul of Chicago hip hop », sur wbez.org, WBEZ, (consulté le ).
  4. (en) Jon Caramanica, « Chicago Hip-Hop’s Raw Burst of Change », (consulté le ).
  5. (en) David Drake, « Katie Got Bandz, "Ridin Round and We Drillin" MP3 », (consulté le ).
  6. (en) Jordan Sargent, « Lil Durk: Life Ain't No Joke », (consulté le ).
  7. (en) David Drake, « Chicago Rap Blazes Up From the Streets », (consulté le ).
  8. (en) « What is Trap Music? Trap Music Explained », sur Run The Trap (consulté le ).
  9. (en) SherronShabazz, « Young Chop Says, I Don't Even Know What Drill Music Is », HiphopDX (consulté le ).
  10. (en) Jordan Sargent, « Drum Majors: Four Producers to Watch: Paris Beuller », (consulté le ).
  11. (en) Rob Markman, « Chief Keef's Interscope Deal Revealed To Be Worth $6 Million », MTV, (consulté le ).
  12. (en) Sam Gould, « Chief Keef, Chicago and violence in hip hop », (consulté le ).
  13. (en) Miles Raymer, « Sasha Go Hard: Round 3: The Knockout », (consulté le ).
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