Domaine du Chaudron

Le domaine du Chaudron, aussi appelé propriété Maureau, est un grand domaine de l'île de La Réunion, département et région d'outre-mer français dans le sud-ouest de l'océan Indien.

Situé sur le territoire communal de Saint-Denis dans le quartier du Chaudron, son bâtiment principal est classé Monument historique depuis le , le parc et les dépendances étant inscrits à l'inventaire supplémentaire depuis la même date[1],[2].

Le quartier du Chaudron est situé à l'est du centre-ville de Saint-Denis, entre Sainte-Clotilde au nord, Primat à l'est. Il compte environ 15 693 habitants en 2009, le nom de Chaudron est donné du fait de sa proximité avec une grande cavité dans la ravine Premier Bras ayant la forme d'un chaudron.

Historique

Les propriétaires successifs

L'histoire du Chaudron est étroitement liée à celle de Saint-Denis. Lorsque Jacob de la Haye, vice-roi des Indes, décide le , de bâtir une forteresse, il assoit les bases de la ville de Saint-Denis, par la même occasion, des lieux-dits environnants, notamment le Chaudron et Sainte-Clotilde.

Les propriétaires successifs du domaine du Chaudron furent les Lory, la famille Sicre de Fonbrune, les Bélier de Villentroy. Le plus connu des propriétaires du domaine fut Charles André Panon Desbassayns 4e fils de Madame Desbassayns. Charles Desbassayns est l'un des premiers propriétaires du domaine du Chaudron, ce grand domaine s'étend au début du XIXe siècle, du sommet des montagnes aux battants des lames.

Développement et déclin du domaine du Chaudron

Sur cet immense domaine Charles Debassayns se lance dans la culture de la canne à sucre. Après avoir couvert le quartier du Chaudron de champs de cannes à sucre, en 1815, il y monte une nouvelle usine et commande en Angleterre un moulin mécanique en fer à engrenages. En 1817, très en avance sur son temps, il équipe d'une pompe à feu d'une puissance de 6 chevaux, le chaudron est par sa mécanique avancée, la première usine sucrière de l'île.

À partir de 1860, la Réunion va passer d'une extraordinaire euphorie à un moins extraordinaire marasme financier. En 1859 marque la première baisse des prix du sucre. Cette chute est due au développement de l'industrie betteravière à sucre en France, combiné à l'ouverture du canal de Suez qui court-circuitait l'itinéraire de cap de Bonne-Espérance. De 130 à 1858, le nombre d'usines tombe à 90 dix ans plus tard, 55 en 1893, 35 en 1903, 20 en 1915. L'usine du chaudron ne résiste pas à cette crise.

Le Chaudron au XXe siècle

Dans les années 1960, le quartier du Chaudron, face à la démographie galopante se métamorphose, les champs n'existent plus. Le , Michel Debré pose la première pierre des logements sociaux du quartier Chaubron. La construction est réalisée par la société Immobilière de la Réunion, la SIDR, 1966, livraison de la première tranche, la seconde tranche est livrée en 1973, 2 050 logements construits, dont 950 en individuel pour un total de 9 500 habitants.

Le chemin Maureau passe sous le toboggan de la Jamaïque de construction récente. À gauche une déviation de la Nationale se dirige vers le haut du Chaudron, sépare la Cité Michel Debré de la zone industrielle.

Cette route ne date que du début des années 1950 et permettait d'accéder au Chaudron via le pont central à Sainte-Marie, éventuellement au village de la Rivière des Pluies. En périodes de grandes crues, elle était vitale. Une ébauche de tracé avant 1940 avait été envahie par les herbes, la Seconde Guerre mondiale étant passée par là. Elle fut reprise et terminée vers 1953.

Aujourd'hui, le quartier du Chaudron est constitué d'ensembles immobiliers, de cités, d'une zone industrielle où sont installés des magasins, une station météorologique, d'un centre d'affaires et d'entrepôts. Il abrite l'une des plus grandes Zones industrielles du nord du département, renouant avec son riche passé et construit l'un des cœurs économiques de la Réunion.

Malgré les profonds bouleversements opérés ces trente dernières années, cette petite Ville dans la Ville conserve son âme réunionnaise à l'image de son magnifique marché forain.

Un lieu de mémoire dans le quartier : le cimetière la peste

À une centaine de mètres de « Bastian », on devine sous les Tamariniers, un petit cimetière abandonné. La vingtaine de croix encore debout ne portent plus ni nom, ni date. Seule une croix sur une tombe à l'entrée, rappelle une époque. On y lit 1919, année de la dramatique grippe espagnole.

Références

  1. (fr) « Liste des monuments historiques de La Réunion », Direction régionale des affaires culturelles de La Réunion, .
  2. « Propriété Maureau », notice no PA00105818, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

  • Ressource relative à l'architecture :
  • Portail de l’agriculture et l’agronomie
  • Portail des monuments historiques français
  • Portail de Saint-Denis
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.