Domaine de Charance

Le domaine de Charance est un site alpin de promotion de l’environnement adossé à la montagne qui surplombe la ville de Gap.

Domaine de Charance

Lac de Charance.
Géographie
Pays France
Commune Gap
Altitude 1 000 à 1 903 m
Superficie 2,2 km2
Cours d'eau lacs, cascades, canal et ruisseaux
Histoire
Création 1973
Caractéristiques
Type Jardin public
Lieux d'intérêts Jardin en terrasses
Gestion
Lien Internet Le domaine de Charance sur le site de la ville de Gap
Localisation
Coordonnées 44° 34′ 34″ nord, 6° 03′ 12″ est
Géolocalisation sur la carte : France

Localisation

Le château de Charance et la terrasse des buis.

Le domaine de Charance se trouve à km au nord-ouest du centre de Gap, à une altitude variant de 1 000 à 1 903 mètres.

C'est dans la partie inférieure du domaine, que se concentre, sur environ 220 hectares, l'activité humaine.

Toponymie

Le nom Charance signifie avalanche de pierres. En effet, plusieurs montagnes, dont dans les Alpes-de-Haute-Provence, portent ce nom comme la ville de Sallanches en Haute-Savoie. En effet un éboulement central s'est produit au XVe siècle, donnant le nom en aval à Malcombe (mauvaise combe où étaient tombés les rochers).

Histoire

L'histoire du domaine de Charance s'étend sur plusieurs siècles[1],[2].

Vers le Xe siècle, un château fort avait été érigé sur le domaine. Celui-ci était muni de tours et sa défense assurée par des fossés. À cette époque, il était utilisé par les vicomtes de Gap qui dépendaient des comtes de Provence[1],[2].

L'évêque de Gap achète le domaine le . Il restera propriété de celui-ci jusqu'à la Révolution française[1],[2].

Durant le XVIe siècle, le château fort, alors à l'abandon, sera rénové : il sera transformé en une grande habitation par l'évêque Gabriel de Sclaffanatis. Il y fera ajouter plusieurs bâtiments fermiers.

Le domaine est saccagé durant les guerres de religion par les réformés en 1569. C'est seulement en 1644 que l'évêque Arthur de Lionne réhabilite le domaine[1],[2].

Quelques décennies plus tard, en 1692, le duc de Savoie en conflit avec Louis XIV, détruit entre autres dans la région, le domaine de Charance.

Le site est à nouveau reconstruit par les évêques[1],[2].

Petit à petit, au début du XVIIIe siècle, les lieux prennent l'agencement que l'on connaît de nos jours.

L'évêque Jacques Marie Caritat de Condorcet et son successeur Jean Baptiste Marie de Maillé de la Tour Landry, entreprennent une transformation en profondeur du château pour en faire une résidence luxueuse. Les jardins en terrasse reçoivent alors une attention particulière[1],[2].

À la Révolution française, le château est confisqué et devient un bien national. Il sera vendu aux enchères le [1],[2].

Durant le XIXe siècle plusieurs propriétaires se succèdent. Au cours de cette époque la partie amont du domaine est aménagé en jardin à l'anglaise. Ainsi sont créées de nombreuses cascades, le lac est agrandi, des garages à bateau sont aménagés sur ses rives, des parcours en sous-bois sont tracés[2].

La fin du XXe siècle marque un changement dans l'utilisation du lieu. En 1973 la commune de Gap en devient propriétaire et le rend accessible au public[2].

Le Domaine de Charance fait alors l’objet d’une mesure d’inscription sur l’inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 8 septembre 1987. Sont inscrits : Façades et toitures du château, des communs et des bâtiments à usage agricole ; vestiges des moulins, de la glacière, de la scierie ; jardins en terrasses devant le château y compris les murs de clôture latéraux, les murs de soutènement, les fontaines et la grotte ; parc y compris les cascades, le canal, les pièces d'eau et le garage à bateaux[3],[4].

Description

Le château

Le château de Charance et le jardin en terrasses.

Il accueille les services administratifs du Parc national des Écrins.

À quelques dizaines de mètres se trouve le centre de Documentation sur l'environnement du Parc naturel des Écrins. Il est hébergé dans les anciennes écuries du domaine.

Le Conservatoire botanique national alpin de Gap-Charance

Les serres de culture du Conservatoire botanique national alpin.

C'est dans les « anciennes écuries » du domaine qu'est également hébergé le Conservatoire botanique national alpin de Gap-Charance.

Il fait partie du réseau de onze Conservatoires botaniques nationaux. On y trouve les services administratifs et techniques[5].

Le rôle du Conservatoire est la préservation et l'étude de plantes sauvages dont certaines sont en voie de disparition. Pour ce faire, il possède un site de culture équipé de serres[5].

L'écomusée agricole du Parlement

L'écomusée[6] retrace les activités économiques dans les Hautes-Alpes de 1790 à 1950. Il s'agit principalement d'activités agricoles et d'artisanat rural avec un atelier paysan de 1900, un atelier de sabotier du début XXe siècle avec une collection exceptionnelle d'outils et de machines à faire les sabots d'avant 1900, 1920 et 1930. Un atelier charron explique la réalisation d'une roue de A à Z. On y découvre aussi un atelier de forge et de coutellerie ainsi qu'une large gamme de moteurs qui ont remplacé au début du siècle l'énergie humaine et animale[6].

Le jardin en terrasse

Le jardin en terrasse et les graminées de part et d'autre d'un bassin.

Le jardin en terrasses s'étend sur 9 000 m2. Il est inscrit sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis le 8 septembre 1987, mais sa configuration actuelle date de 2001. Et c'est en 2005 qu'il a acquis le label de "Jardin remarquable"[7].

Les différentes espèces végétales sont regroupées par terrasse. On y trouve des buis, du houx, des graminées et des daphnés. Toutes ces terrasses sont alimentées en eau par de nombreuses canaux, cascades et fontaines. Faisant partie du domaine public, le jardin est accessible à tous.

À proximité a été implanté une importante collection de roses anciennes. Environ 1000 variétés y sont représentées dont la première rose jaune créée en 1914 et la rose "Domaine de Charance". Des variétés anciennes d'arbres fruitiers poussent également dans ces lieux: 800 de poiriers et 500 de pommiers[2].

C'est une importante biodiversité, constituée de plantes sauvages et cultivées, qui est concentrée sur quelques milliers de mètres carrés. Ce jardin a été conçu par l'Atelier de Paysages Bruel-Delmar, paysagistes.

Les bois de Charance

Aspect du canal de Gap lors de la traversée du domaine de Charance.

Autour du lac s'étend l'ancien jardin à l'anglaise. Cet espace est constitué de zones boisées et de zones gazonnées.

À environ 1 100 mètres d'altitude, le domaine est parcouru par le canal de Gap. Ces berges sont utilisées par les Balcons du Gapençais, parcours de plusieurs dizaines de kilomètres, entourant Gap et pouvant être réalisé à pied, à VTT ou à cheval. Enfin, au-dessus la forêt remonte jusqu'au niveau de la crête de la montagne.

Références

Voir aussi

Bibliographie

"L'écluse-œuf".
  • Association française des musées d'agriculture, Sylviane Cousin, Claude Royer, Introduction de jean Cuisenier, Le guide du patrimoine rural, 400 musées et collections d'agriculture, Besançon, La manufacture, , 381 p. (ISBN 2-7377-0237-2)
    p. 348 Jardins du château de Charance. Ouvrage publié avec le concours de la Direction des musées de France (D.M.F.) et avec le concours et la participation de la société IN2 (Groupe Intertechnique)

Liens externes

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