Diadematidae

Les Diadematidae forment une famille de grands oursins réguliers aux épines longues et venimeuses. On les trouve principalement dans les mers tropicales.

Description et caractéristiques

Gros plan sur le test d'un Echinothrix. On voit distinctement les tubercules primaires perforés.

Description générale

Ce sont des oursins dits « réguliers » : ils sont caractérisés par un test (coquille) sphérique plus ou moins aplati dorsalement chez certaines espèces, et presque uniformément couvert de radioles (piquants) réparties sur tout le corps, mais plus longues sur la partie supérieure. La bouche (appelée « péristome ») se situe au centre de la face inférieure (dite face « orale »), et l'anus (appelé « périprocte ») à l'opposé, soit au sommet du test (à l'« apex » de la face aborale).

Les Diadematidae sont des oursins généralement assez gros, pourvus de longues radioles coniques, creuses et disposées en groupes bien délimités respectant la symétrie pentaradiaire, et supportées par des mamelons perforés[1]. Ces radioles sont généralement annelées chez les juvéniles, et prennent des coloris variables généralement plus sombres chez les adultes mais peuvent conserver leurs stries. Les radioles secondaires, plus fines et courtes et souvent d'une couleur différente, sont généralement équipées de glandes à venin, pouvant provoquer de vives douleurs à la piqûre, mais sans grand danger. Ces oursins sont parfois totalement noirs (un bruns), mais d'autres sont très colorés (par exemple Astropyga magnifica). Leur face aborale présente généralement des zones nues décorées de motifs colorés ou lumineux.

La papille anale, caractéristique, est généralement volumineuse et bien visible[2] (mais moins chez Centrostephanus).

La plupart des espèces sont pourvues d'organes photosensibles sur la partie supérieure du test, leur permettant de voir au-dessus d'eux afin d'orienter les radioles vers d'éventuelles menaces[3].

Un diadematidae typique : Diadema savignyi. On voit la papille anale proéminente, les longues radioles primaires et secondaires, et les décorations du test (ici en blanc).

Caractéristiques squelettiques

La coquille (« test »), légèrement flexible, est ronde mais prend une conformation plus aplatie chez les adultes. Les plaques ambulacraires portent trois doublets de pores aquifères (trigémination). Les plaques interambulacraires portent plusieurs gros tubercules isométriques (perforés et presque toujours crénulés) formant des rangées. Le disque apical est réduit et généralement hémicyclique, avec des plaques génitales projetées distalement. Le péristome est petit, entouré d'encoches buccales arrondies et de petites encoches perradiales ; la mâchoire (« lanterne d'Aristote ») est de type holodonte, avec cinq dents droites en forme de gouttière, et repose dans un péristome de diamètre réduit[1].

Certains caractéristiques visuels peuvent être utilisés dans la reconnaissances des différentes espèces sympatriques : silhouette, couleurs, motifs à la surface du test... Mais certains genres étant très proches morphologiquement et visuellement, pour une détermination scientifique dans les cas litigieux il est recommandé d'avoir recours à un examen détaillé du test[4] et des radioles[5] sur des spécimens prélevés.

Les larves n'ont que deux bras[1].


Liste des genres actuels

Cette famille est apparue au Crétacé (Aptien)[1]. Elle est aujourd'hui répandue dans toutes les mers tropicales et subtropicales du globe[1].

Classification selon World Register of Marine Species (17 septembre 2013)[6] : ...

Selon ITIS (17 septembre 2013)[7] et NCBI (17 septembre 2013)[8] :

Tableau des espèces

GenreAuteurEspèceAuteur (espèce)RépartitionÉpoque
AstropygaGray, 1825Astropyga radiataLeske, 1778Indo-Pacifique tropicalprésent
Astropyga pulvinataLamarck, 1816Pacifique tropical estprésent
Astropyga magnificaClark, 1934Caraïbesprésent
Astropyga nuptialisTommasi, 1958Atlantique tropical sudprésent
AustralidiademaSmith & Crame, 2012Australidiadema alexanderiSmith & Crame, 2012AntarctiqueAptien
CentrostephanusPeters, 1855Centrostephanus asteriscusAgassiz & Clark, 1907Hawaii et Malaisieprésent
Centrostephanus besnardiBernasconi, 1955Brésilprésent
Centrostephanus coronatusVerrill, 1867Pacifique estprésent
Centrostephanus fragileWiltshire, 1882Europe du Nord-ouestSantonien
Maastrichtien
Danien
Centrostephanus longispinusPhilippi, 1845Méditerranéeprésent
Centrostephanus nitidusKoehler, 1927Océan Indien abyssalprésent
Centrostephanus rodgersii(A. Agassiz, 1863)Nouvelle-Zélandeprésent
Centrostephanus sacyiLambert, 1928bFranceMiocène inférieur
Centrostephanus sylviaeFell, 1975Pacifique Sud-estprésent
Centrostephanus tenuispinusH.L. Clark, 1914Australie occidentaleprésent
ChaetodiademaMortensen, 1903Chaetodiadema africanumH.L. Clark, 1924Afrique du Sudprésent
Chaetodiadema granulatumMortensen, 1903Indo-ouest Pacifiqueprésent
Chaetodiadema japonicumMortensen, 1904Japonprésent
Chaetodiadema keienseMortensen, 1903Archipel Keiprésent
Chaetodiadema pallidumA. Agassiz & H.L. Clark, 1907Hawaiiprésent
Chaetodiadema tuberculatumClark, 1909Australie méridionaleprésent
DiademaGray, 1825 Diadema palmeri[9]Baker, 1967Pacifique sud-ouestprésent
Diadema savignyiMichelin, 1845Indo-Pacifique tropicalprésent
Diadema setosumLeske, 1778Indo-Pacifique tropicalprésent
Diadema antillarumPhilippe, 1845Caraïbesprésent
Diadema paucispinumAgassiz, 1863Océan indien nord, Pacifique nord et estprésent
Diadema mexicanumAgassiz, 1863Pacifique est tropicalprésent
Diadema ascensionisMortensen, 1909Atlantique tropicalprésent
Diadema africanumRodríguez, Hernández, Clemente & Coppard, 2013Atlantique tropical estprésent
EchinothrixPeters, 1853Echinothrix calamarisPallas, 1774Indo-pacifique tropicalprésent
Echinothrix diademaLinnaeus, 1758Indo-pacifique tropicalprésent
EodiademaDuncan, 1889Eodiadema lacosteiLambert, 1933bMaghrebJurassique inférieur
Eodiadema thoraliPetitot, 1961MaghrebJurassique inférieur
EremopygaAgassiz & Clark, 1908Eremopyga denudataDe Meijere, 1904Malaisieprésent
Eremopyga debilisMortensen, 1940Malaisieprésent
GoniodiademaMortensen, 1939Goniodiadema mauritienseMortensen, 1939Île Mauriceprésent
Leptodiadema(Agassiz & Clark, 1907)Leptodiadema purpureumA. Agassiz & H.L. Clark, 1907Hawaiiprésent
LissodiademaMortensen, 1903cLissodiadema lorioliMortensen, 1903Indonésieprésent
PalaeodiademaPomel, 1887Palaeodiadema gauthieriLambert, 1931cMaghrebTuronien
Palaeodiadema multiformeRavn, 1928DanemarkDanien-Santonien

Voir aussi

Références taxonomiques

Bibliographie

  • (en) HA Lessios, BD Kessing et JS Pearse, « Population structure an speciation in tropical seas : Global phylogeography of the sea urchin diadema », Evolution, vol. 55, no 5, , p. 955-75 (lire en ligne)
  • H. A. Lessios, B. D. Kessing et John S. Pearse, « Population structure and speciation in tropical seas. Global phylogeography of the sea urchin Diadema », Evolution, vol. 55, no 5, , p. 955–975 (PMID 11430656, DOI 10.1554/0014-3820(2001)055[0955:PSASIT]2.0.CO;2, lire en ligne)
  • (en) Simon E. Coppard et Andrew C. Campbell, « Taxonomic significance of spine morphology in the echinoid genera Diadema and Echinothrix », Invertebrate Biology, vol. 123, no 4, , p. 357-371 (lire en ligne).
  • (en) Simon E. Coppard et Andrew C. Campbell, « Taxonomic significance of test morphology in the echinoid genera Diadema Gray, 1825 and Echinothrix Peters, 1853 », Zoosystema, vol. 28, no 1, , p. 93-112 (lire en ligne).

Liens externes

Notes et références

  1. (en) « Diadematidae », sur le site du Natural History Museum (consulté le ).
  2. (en) Christopher L. Mah, « Anal cones : Diadematid sea urchin mysteries », sur The Echinoblog, (consulté le )
  3. Source : Fiche sur le site de l'université de Jussieu.
  4. (en) Simon E. Coppard et Andrew C. Campbell, « Taxonomic significance of test morphology in the echinoid genera Diadema Gray, 1825 and Echinothrix Peters, 1853 », Zoosystema, vol. 28, no 1, , p. 93-112.
  5. (en) Simon E. Coppard et Andrew C. Campbell, « Taxonomic significance of spine morphology in the echinoid genera Diadema and Echinothrix », Invertebrate Biology, vol. 123, no 4, , p. 357-371.
  6. World Register of Marine Species, consulté le 17 septembre 2013
  7. ITIS, consulté le 17 septembre 2013
  8. NCBI, consulté le 17 septembre 2013
  9. Photos de Diadema palmeri sur scuba-equipment-usa.com.
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