David Vallat

David Vallat, né en à Villefontaine[1], est un djihadiste français repenti. Converti à l'islam dans sa jeunesse, il a fait une tentative ratée pour rejoindre les rangs des moudjahidines étrangers partis soutenir les musulmans de Bosnie pendant la guerre de Bosnie-Herzégovine, puis est parti s'entrainer dans un camp de djihadistes en Afghanistan. À son retour, il a formé la cellule islamiste de Chasse-sur-Rhône qui a été démantelée dans le contexte des attentats de 1995. En 1998, Vallat est condamné à six ans de prison. Au cours de ses années de détention, il a décidé de rompre avec l'idéologie islamiste et s'est ensuite réinséré dans la société française. Dans les années 2010, il a décidé de sortir du silence pour témoigner sur son expérience.

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Parcours

David Vallat est né en 1971 à Villefontaine en Isère[2]. Il grandit dans un quartier multiculturel de la commune et, au contact de ses amis d'enfance maghrébins, s'intéresse aux coutumes musulmanes, commence à apprendre l'arabe et se convertit à 15 ans[3]. À cette même époque, il bascule dans la délinquance, enchainant cambriolages, vols de voitures puis braquages[4]. À partir de l'âge de 19 ans, il se tourne vers une pratique plus poussée de l'islam afin d'échapper à la délinquance[5].

En 1991, il effectue son service militaire chez les Chasseurs alpins au 27e BIM[6]. En janvier 1993, Il part en voiture pour la Bosnie avec neuf autres jeunes hommes d'Isère et de la région lyonnaise, afin de s'engager auprès des Bosniaques dans le contexte de la guerre de Bosnie-Herzégovine[7] mais le groupe se fait refouler à la frontière bosno-croate et rentre en France[8]. En avril 1994, il prend l'avion pour le Pakistan et rejoint de là l'Afghanistan. Il y suit pendant plusieurs mois un entrainement militaire dans un camp islamiste[9].

Il revient en France le 26 décembre 1994 et rejoint un autre converti qu'il a connu dans le camp d'entrainement afghan, Joseph Jaime, dit «Youssef». Ensemble, ils forment la cellule djihadiste dite de Chasse-sur-Rhône et apportent leur soutien au Groupe islamique armé algérien[10]. Vallat aide le terroriste algérien Ali Touchent alors bloqué aux Pays-Bas à s'installer à Chasse-sur-Rhône en lui fournissant une pièce d'identité[11].

Dans le contexte des attentats de 1995 en France, le groupe est démantelé. Lors d'une perquisition menée au domicile de David Vallat et Joseph Jaime à Chasse-sur-Rhône le 31 août 1995, des armes et du matériel pour fabriquer des engins explosifs sont retrouvés[10].

Il est condamné à 6 ans de prison ferme le 18 février 1998 pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, une peine ramenée à 5 ans en appel[12]. Il passe 52 mois de détention à la Santé, Nanterre et Villepinte. Il indique s'être « déradicalisé » grâce à la prison. Il profite de sa détention pour reprendre ses études, il suit des cours d'histoire de la faculté de Bordeaux et lit énormément. Il finit par abandonner ses études d'histoire pour suivre une formation de serrurier[13].

Dans les années 2010, Vallat décide de rompre le silence et de témoigner sur son parcours personnel de djihadiste repenti. Il le fait une première fois de manière anonyme dans Libération, à la suite des attentats commis par Mohamed Merah en 2012[9],[14]. Après l'attentat contre Charlie Hebdo, il témoigne sous son nom dans un article du Monde[13],[15] puis, en mars 2015 dans l'émission de France 2, Complément d'enquête qui revient sur l'assaut de Dammartin-en-Goële[4].

Le 10 octobre 2019, il est invité dans l'émission Balance ton post ! sur C8 à propos du sujet "Radicalisation dans la police : Sommes-nous en danger ?", après l'attentat de la préfecture de Paris survenu une semaine plus tôt, où il retrace notamment son parcours et participe au débat.

Ouvrages

David Vallat, Terreur de jeunesse, Paris, Calmann-Lévy, , 232 p. (ISBN 978-2-7021-6015-2 et 2702160158, OCLC 951547257, lire en ligne)

Références

  1. Jean-Philippe Leclaire et Aziz Mouats, « Khaled Kelkal, premier djihadiste made in France », Le Monde,
  2. Marie-Pierre Joachy, « Biographie », Le Progrès de Lyon,
  3. Vallat 2016, p. 30-32
  4. Vallat 2016, p. 39
  5. Vallat 2016, p. 40
  6. Vallat 2016, p. 49-50
  7. Vallat 2016, p. 71
  8. Vallat 2016, p. 84
  9. Olivier Bertrand, « Terreur de jeunesse : Grand angle », Libération, , p. 38 (lire en ligne)
  10. Jean-Marie Pontaut, « Le procès du réseau français », L'Express, (lire en ligne)
  11. Pierre Puchot et Romain Caillet, Le combat vous a été prescrit, Stock, , 288 p. (ISBN 978-2-234-08238-0, lire en ligne), « Le réseau Kelkal »
  12. Vallat 2016, p. 211
  13. Richard Schittly, « David Vallat, ex-djihadiste, raconte « l'engrenage » de la radicalisation », Le Monde, , p. 9
  14. Vallat 2016, p. 12
  15. Vallat 2016, p. 13
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