Daniel Pearl

Daniel Pearl, né le à Princeton dans le New Jersey et mort le à Karachi, est un journaliste américain pris en otage et assassiné par des membres d'Al-Qaïda.

Pour les articles homonymes, voir Pearl.

Daniel Pearl

Passeport de Daniel Pearl

Naissance
Princeton, États-Unis
Décès
Karachi, Pakistan
Médias
Presse écrite The Wall Street Journal

Au moment de son enlèvement, Pearl travaille pour le Wall Street Journal en tant que responsable du bureau de l’Asie du Sud basé à Bombay en Inde. Il est allé au Pakistan pour enquêter sur les liens supposés entre Richard Reid (surnommé le "shoe bomber") et Al-Qaïda. Il est décapité par ses ravisseurs[1],[2].

En juillet 2002, Ahmed Omar Saïd Cheikh, un Anglais d’origine pakistanaise, est condamné à mort pour l’enlèvement et l'assassinat de Pearl[3],[4]. Le 2 avril 2020, la Haute Cour de la province de Sindh ramène sa condamnation à sept ans de prison et donc ordonne de le libérer ainsi que trois de ses complices. Dès le lendemain, le gouvernement pakistanais annonce son intention de faire appel de cette décision et les quatre sont à nouveau arrêtés[5].

En mars 2007, lors d’une audience militaire à huis clos au centre de détention de Guantanamo Bay à Cuba, Khalid Cheikh Mohammed déclare qu’il a lui-même décapité et découpé le corps de Pearl[6],[7].

Biographie

Pearl est né à Princeton dans le New Jersey et a grandi à Encino, dans le sud de la Californie. Son père, Judea Pearl, est professeur à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA). Daniel obtient une licence en communication de l’université Stanford en 1985. Après avoir travaillé pour divers journaux, il entre en 1990 au The Wall Street Journal et y travaille jusqu’à sa mort. Il devient correspondant à l’étranger en 1996, rencontre sa femme Mariane van Neyenhoff à Paris en 1998 et est le chef du bureau pour l’Asie du Sud, basé à Mumbai en Inde lorsqu’il est enlevé. Il est surtout connu pour ses articles A-heads parlant d’événements étonnants.

Assassinat

Il se rend le au Pakistan pour mener une enquête sur Richard Reid, pour un séjour qui ne doit pas durer une semaine. Ce dernier a été arrêté puis condamné, pour avoir voulu faire sauter un avion avec une bombe dissimulée dans ses chaussures[8].

Le , alors qu’il doit interviewer le cheikh Mubarak Ali Gilani (en), un chef terroriste d'une secte islamique avec laquelle Reid était en relation, Pearl est enlevé près de l'hôtel Métropole, à Karachi, par des activistes du Mouvement national pour la restauration de la souveraineté pakistanaise, dirigé par le djihadiste Omar Sheikh. Ce groupe, qui entretient des contacts à la fois avec Al-Qaïda et avec l’ISI, prétend que Pearl est un espion et présente aux États-Unis plusieurs demandes dont la libération de plusieurs détenus pakistanais (emprisonnés dans le cadre de la Guerre contre le terrorisme), une rançon et la reprise de la vente de F-16 au gouvernement pakistanais[9].

Six jours plus tard, Pearl est égorgé puis décapité. Sur la vidéo de sa mort filmée par les ravisseurs et partiellement diffusée par CBS, on entend Daniel Pearl déclarer : « Mon père est juif. Ma mère est juive. Je suis juif. »[10]

Son corps est retrouvé le 16 mai 2002 dans les environs de Karachi.

Suites judiciaires

Le 21 mars 2002, Ahmed Omar Saeed Sheikh et trois autres suspects sont mis en examen pour meurtre dans l'affaire du kidnapping et du meurtre. Sheikh est condamné à mort le 15 juillet 2002, trois autres inculpés sont emprisonnés. Le 2 avril 2020, Sheikh est absous de sa condamnation pour meurtre et la sentence est réduite à 7 ans de prison (déjà effectués)[11],[12]. Les trois autres condamnés devraient aussi être libérés. Toutefois, à la suite de l'appel par le gouvernement pakistanais, les quatre hommes sont maintenus en prison[5].

Le 25 décembre 2020, un tribunal pakistanais ordonne la libération immédiate des quatre hommes accusés d'avoir orchestré l'enlèvement et le meurtre du journaliste américain Daniel Pearl en 2002, dont le principal suspect Ahmed Omar Saeed Sheikh, condamné à mort en première instance et dont la peine avait été commuée en avril 2020. Le gouvernement pakistanais et les parents de Daniel Pearl font appel[13]. Le 28 janvier 2021, la Cour suprême confirme l'acquittement des personnes accusées et ordonne leur libération[14]. Toutefois, le 2 février 2021, la Cour suprême demande qu'Omar Sheikh soit placé en résidence surveillée 24 heures sur 24 dans un logement gouvernemental qu'il ne sera pas autorisé à quitter mais où il pourra recevoir son épouse et ses enfants[15],[16].

Livres

En novembre 2003, Mariane Pearl publie A Mighty Heart: the Brave Life and Death of My Husband Danny Pearl, traduit en français Un cœur invaincu : La vie et la mort courageuses de mon mari Daniel Pearl aux éditions Plon (ISBN 225919947X).

  • 2003, Bernard-HenrI Lévy publie "Qui a tué Daniel Pearl ?" aux éditions Grasset. C'est un livre qui mélange fiction et réalité, et qui lui a valu d'être poursuivi par la famille de Daniel Pearl et critiqué par les spécialistes de la région[17].

Cinéma

Musique

Plusieurs œuvres musicales rendent hommage à Daniel Pearl :

  • Steve Reich, le compositeur américain de musique minimaliste a composé en 2006 une œuvre intitulée Daniel Variations.
  • Charles Aznavour rend hommage au journaliste dans sa chanson Un mort vivant (délit d’opinion)
  • Le compositeur américain Jonathan Berger a composé Eli Eli (in memory of Daniel Pearl) ; cette œuvre a été interprétée pour la première fois en 2002, à Stanford, lors du tout premier concert des Daniel Pearl Music Days.

Notes et références

  1. On the Trail of Daniel Pearl
  2. Who killed Daniel Pearl?
  3. (en) « Profile: Omar Saeed Sheikh », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
  4. Online NewsHour Update: Pakistan Convicts Four Men in Pearl Murder - July 15, 2002
  5. Salman Masood, « Pakistan Rearrests 4 Men in Daniel Pearl Case », sur The New York Times,
  6. Mount, Mike. Khalid Sheikh Mohammed: I beheaded American reporter "Al-Qaida No. 3 says he planned 9/11, other plots", MSNBC, March 15, 2007
  7. (en) Katherine Shrader, « 9/11 Mastermind Admits Killing Reporter », Houston Chronicle, (lire en ligne[archive du ], consulté le )
  8. (en) Preston G. Smith, Encyclopedia of World Terrorism, M.E. Sharpe, , p. 594
  9. (en) K. Jaishankar, Natti Ronel, Global Criminology, CRC Press, , p. 27
  10. « Polémique sur la vidéo de Daniel Pearl », sur Libération,
  11. (en) Salman Masood, « Pakistani Court Overturns Conviction in 2002 Killing of Daniel Pearl », sur The New York Times,
  12. (en) Saeed Shah, « Pakistani court overturns murder conviction in killing of Wall Street Journal Reporter », sur Wall Street Journal,
  13. Agence Reuters, « Le Pakistan ordonne la libération des auteurs du meurtre de Daniel Pearl », sur Challenges,
  14. (en) « Pakistan frees man convicted of US journalist Daniel Pearl murder », sur Aljazeera,
  15. « Le principal suspect acquitté du meurtre de D. Pearl restera sous surveillance », sur The Times of Israel,
  16. (en) Haseeb Bhatti, « SC directs authorities to move Omar Sheikh from death cell to rest house », sur The Dawn,
  17. « Murder in Karachi »,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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