Yamaha DX7

Le Yamaha DX7 est un synthétiseur utilisant une synthèse FM construit par Yamaha de 1983 à 1986, suivi par le DX7 II entre 1987 et 1989. Il a été le premier synthétiseur numérique à succès et a été utilisé dans de nombreux morceaux des années 1980.

DX7

Un DX7 de première génération
Fabricant Yamaha
Dates 1983-1986, 1987-1989
Caractéristiques
Type synthèse FM 6 opérateurs
Polyphonie 16 voix
LFO 1 LFO
Mémoires dépendant des versions
Clavier 61 touches (vélocité et aftertouch)
Contrôleur MIDI

Histoire

John Chowning, un professeur de l'université Stanford, inventa à la fin des années 1960 le principe de la synthèse FM, mais aucune société américaine de synthétiseurs ou d'orgues ne prit le risque de fabriquer un prototype, certainement à cause des difficultés à concevoir des circuits numériques seuls capables de faire de la synthèse FM. Trois jeunes ingénieurs japonais (messieurs Ichimura, Hirokato et Endos) se passionnèrent pour le concept et réussirent non seulement à convaincre la division claviers de Yamaha (Gakki, Osaka) de mettre au point des prototypes (des pianos électriques qui seront disponibles avec la série GS) mais aussi de breveter l'exclusivité de la synthèse FM pour dix ans  brevet d'exclusivité qui a rapporté près de vingt millions de dollars ($US) à l'université Stanford.

Dès sa sortie, le DX7 est une véritable vague déferlante dans le monde des instruments électroniques. Les principales raisons de son succès (plus de 180 000 exemplaires fabriqués) sont la précision et la clarté du son qu'il produit, se démarquant des synthétiseurs analogiques qui dominaient alors le marché, son prix de vente très compétitif et une grande robustesse pour la scène. Beaucoup de sociétés concurrentes fermeront peu après sa commercialisation. Korg en très mauvaise posture est racheté par Yamaha en 1986.

Roland mettra fin à la domination du son FM grâce au synthétiseur D-50 en 1987.

Description

Carte interne du DX7II-D.

Le DX7 est monotimbral et a une polyphonie de seize notes[1]. Il possède 32 algorithmes de synthèse basé sur six oscillateurs sinusoïdaux, à la fois porteurs et modulateurs. Des enveloppes complexes modifient le taux de modulation FM permettant la création de sons évolutifs très riches.

Le DX7 dispose de prises MIDI mais, étant sorti avant la stabilisation de cette norme, il ne la respecte que partiellement.

Son interface très austère (boutons à membrane) n'engage pas à la programmation personnelle de sons, mais de nombreuses cartouches mémoires ainsi que des éditeurs sur ordinateurs permettent d'avoir accès à une très grosse bibliothèque de patchs. Il était possible de monter des cartes d'extensions (Supermax, E!) qui ajoutaient outre de la mémoire de nouvelles fonctionnalités comme un arpégiateur, un mini-séquenceur ou un éditeur simplifié. La société allemande Jellinghaus a créé en 1987 un programmeur destiné au DX7 doté de 150 potentiomètres.

Versions

Un DX7s.
Un DX7II-D.

Plusieurs modèles ont succédé au DX7, dont le DX7s qui corrigeait certains défauts (boutons, implémentation MIDI, etc.). Le plus célèbre est le DX7-II, qui améliore la qualité sonore (16 bits) et est multitimbral à deux voix. Il existait également des modèles très chers composés de deux DX7, les DX5 et DX1. Des versions simplifiées (DX27, DX100, DX9, DX11) ou en rack (TX7, TX-802 ce dernier étant le rack du DX7-II) complètent la gamme qui évoluera jusqu'au milieu des années 1990 avec la série SY. Elle se terminera en 1998 avec le petit modèle en rack (FS1R) possédant deux fois huit opérateurs par voix, un mode de synthèse par formants, et des filtres numériques.

  • DX7
  • DX7II : splitable
  • DX7s
  • DX7IID : 64 mémoires
  • DX7IIFD : un DX7II avec lecteur de disquette
  • DX-7 Centennial : pour le centenaire de Yamaha, 300 exemplaires

DX7 dématérialisé

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De par sa nature entièrement numérique et son approche mathématique de la synthèse, le DX7 est facile à copier ou à modéliser. Il ne dépend pas de circuits spécialisés comme les synthétiseurs analogiques, où la qualité du filtrage varie énormément suivant les composants utilisés. Toutefois, on[Qui ?] peut parler de « grain » particulier pour qualifier le son du premier DX7, les convertisseurs 12 bits de sortie donnaient un son approximatif, granuleux[réf. nécessaire].

Une version virtuelle du DX7 est commercialisée sous le nom FM7 et ayant évolué en FM8 en 2007[2] par la société allemande Native Instruments[3], comportant beaucoup d'améliorations, qualité du son 32 bits, effets, filtres, etc., compatible DX7. On[Qui ?] peut également citer l'émulation DX7 V[4] de la société française grenobloise Arturia.

Yamaha a commercialisé en 2001 deux synthétiseurs intégrant un moteur de synthèse FM DX, le rack FS1-R et le boîtier Loop Factory DX200.

Yamaha commercialise en 2003 la PLG150-DX, une carte d'extension ajoutant la synthèse, les sons et la polyphonie des Yamaha DX7 aux synthétiseurs Yamaha CS6X, S90 et à la série des Yamaha Motif et Motif ES.

Une version virtuelle open source du DX7 est disponible sur internet sous le nom de « Dexed »[5],[6].

En 2013, Propellerhead sort son PX7, extension destinée au logiciel Reason. La société propose une banque de sons contenant les patches de la série DX7, du Dx7II, du DX5, DX1, du TX7, du TX802, du TX216, du TX816.

Programmation

Générateur d'enveloppe du DX7. L1 à L4 sont des niveaux matérialisant successivement les points d'attaque (attack), de chute (decay), de maintien (sustain) et d'extinction (release). Ils évoluent donc sur l'axe des ordonnées. R1 à R4 indiquent, successivement la durée de chacune de ces quatre paramètres d'enveloppe sonore. Ils évoluent sur l'axe des abscisses.

La programmation du DX7 est assez différente de ce qui se faisait jusqu'alors dans les synthétiseurs de l'époque, à base d'oscillateurs, de filtres et d'enveloppe ADSR. Le DX7 utilise six opérateurs qui peuvent se combiner en 32 algorithmes, et ayant chacun une enveloppe indépendante à huit paramètres. Outre la FM en elle-même, la grande innovation des DX Yamaha est de proposer des réglages de fréquence par rangs harmoniques, ce qui exige de l'utilisateur une réflexion radicalement différente de celles qui s'appliquent aux synthétiseurs analogiques ordinaires. Ainsi moduler un rang 1 par un rang 1 permet une large gamme de sons totalement différents de ceux permis par la modulation d'un rang 1 par un rang 2. Le renversement de la modulation, rang 2 modulé par rang 1, donne encore une tout autre gamme de sons. Les DX permettant de travailler sur une trentaine de rangs, indépendamment pour chacun des six opérateurs, et les 32 algorithmes sont autant de combinaisons différentes entre eux. Lors de la sortie des DX, cette complexité avait semé une certaine perplexité chez les utilisateurs habitués jusqu'alors à deux oscillateurs réglables par octaves de 16' à 2' comme sur un orgue. Mais près de quarante ans plus tard, la programmation de la FM algorithmique s'est à peine éclaircie avec l'arrivée de FM7/8. Encore aujourd'hui, programmer un DX7 sans aucune documentation n'est possible qu'avec une solide expérience pratique de différents matériels.

Réception

De nombreux artistes ont fait l'usage du DX7 dans les années 1980 et 90.

Le DX7 est connu pour ses sons de piano électrique, de basses, de cloches et, plus généralement, de percussions métalliques. Certains d'entre eux sont devenus des classiques de la musique pop.

Artistes ayant fait usage du DX7

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Références au synthétiseur

Le style global (noir et turquoise) ainsi que certains détails (potentiomètres linéaires de son casque, motif du col, etc.) du DX7 et des autres Yamaha DX se retrouve dans le costume du personnage japonais Hatsune Miku[7].

Notes et références

  1. admin, « Yamaha DX7 », sur vintagesynth.com, (consulté le ).
  2. (en) Rob Mitchell, « Oldies but Goodies – FM8 by Native Instruments », sur soundbytesmag.net, (consulté le )
  3. « FM8 », sur native-instruments.com (consulté le ).
  4. DX7 V, sur arturia.com.
  5. « Asb2m10/dexed », sur GitHub (consulté le ).
  6. « Dexed Synthesizer » par Digital Suburban.
  7. « Yamaha instruments in Hatsune Miku design » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).

Bibliographie

  • Alain Cassagnau, Maîtrisez votre DX Yamaha, 1985.

Liens externes

  • Portail de la musique
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