Cynesige

Cynesige, Cynsige ou Kynsige est un ecclésiastique anglo-saxon mort le 22 décembre 1060. Il est archevêque d'York de 1051 à sa mort.

Pour l'évêque de Lichfield, voir Cynesige (évêque de Lichfield).

Cynesige
Biographie
Décès
Évêque de l’Église catholique
Archevêque d'York

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Biographie

Cynesige est peut-être originaire du Rutland : il y possède le manoir de Tinwell vers la fin de sa vie[1]. Le Liber Eliensis affirme qu'il est né par césarienne, mais il s'agit probablement d'un ajout apocryphe à sa biographie, visant à rehausser son aura : à l'époque, survivre à une naissance par césarienne est en effet considéré comme un miracle[2].

Avant de devenir archevêque d'York, Cynesige était clerc royal[3],[4]. Cependant, les moines de l'abbaye de Peterborough affirment qu'il était l'un des leurs[1], et il est possible qu'il ait été à la fois clerc et moine[2]. Élu en 1051, après la mort de l'archevêque Ælfric Puttoc, il attend 1055 pour se rendre à Rome et y recevoir le pallium des mains du pape Victor II[5].

Durant son archiépiscopat, Cynesige sacre les évêques de Glasgow Magsuen et Johannes Scotus, probablement après 1055[6]. Le Livre de Llandaff (en) rapporte qu'il a également sacré l'évêque de Llandaff Herewald (en) lors d'un concile à Londres en 1056[1], mais il s'agit d'une source parfois indigne de confiance[7]. Par ailleurs, Cynesige agrandit et embellit plusieurs églises de son archidiocèse, au premier rang desquelles la cathédrale d'York[8]. Il fait construire une tour à Beverley[9] et offre de nombreux cadeaux à son église, dont des livres[10].

En 1059, Cynesige fait partie, avec le comte de Northumbrie Tostig et l'évêque de Durham Æthelwine, de l'escorte qui accompagne le roi d'Écosse Malcolm III durant son voyage jusqu'à la cour d'Édouard le Confesseur à Gloucester. Malcolm cherche probablement à remercier Édouard qui l'a aidé à se rétablir sur le trône d'Écosse, mais il souhaite peut-être également reconnaître la suzeraineté du roi d'Angleterre[11],[12]. Aux alentours du 3 mai 1060, Cynesige procède à la dédicace de l'abbaye de Waltham, à la demande du comte de Wessex Harold Godwinson et en présence du roi Édouard[13]. Selon la chronique de l'abbaye, c'est parce que le siège de Cantorbéry est vacant que Harold fait appel à Cynesige pour la dédicace[14]. En réalité, ce siège est occupé par Stigand, mais la papauté ne considère pas son élection comme valable, et Harold mettait peut-être en doute sa légitimité[14].

Cynesige meurt le 22 décembre 1060[15]. Il est inhumé à Peterborough, dans l'actuelle cathédrale[16]. Ses ossements y ont été retrouvés en 1643, aux côtés de ceux de son prédécesseur Ælfric Puttoc[1]. Après sa mort, les moines de Peterborough révèrent Cynesige comme un saint[17], louant le temps qu'il a passé à prêcher et à donner l'aumône, le plus souvent à pied[10], mais son culte ne semble guère s'être répandu. Les dons qu'il fait à l'abbaye de Peterborough dans son testament sont captés par la reine Édith[10].

Références

  1. Cooper 2004.
  2. Cooper 1970, p. 19.
  3. Barlow 1970, p. 105.
  4. Fryde et al. 1996, p. 224.
  5. Barlow 1979, p. 300.
  6. Woolf 2007, p. 263.
  7. Cooper 1970, p. 21.
  8. Barlow 1970, p. 199.
  9. Huscroft 2005, p. 46.
  10. Barlow 1979, p. 81.
  11. Barlow 1970, p. 203.
  12. Woolf 2007, p. 270.
  13. Mason 2004, p. 86.
  14. Barlow 2003, p. 110-111.
  15. Keynes 2014, p. 563.
  16. Knowles 1976, p. 73.
  17. Huscroft 2005, p. 49.

Bibliographie

  • (en) Frank Barlow, Edward the Confessor, University of California Press, , 375 p. (ISBN 0-520-01671-8, lire en ligne).
  • (en) Frank Barlow, The English Church 1000–1066 : A History of the Later Anglo-Saxon Church, Longman, , 2e éd. (ISBN 0-582-49049-9).
  • (en) Frank Barlow, The Godwins : The Rise and Fall of a Noble Dynasty, London/New York, Pearson/Longman, , 198 p. (ISBN 0-582-78440-9, lire en ligne).
  • (en) Janet Cooper, The Last Four Anglo-Saxon Archbishops of York, St Anthony's Press, (OCLC 656290).
  • (en) Janet Cooper, « Cynesige (d. 1060) », dans Oxford Dictionary of National Biography, Oxford University Press, (lire en ligne) .
  • (en) E. B. Fryde, D. E. Greenway, S. Porter et I. Roy, Handbook of British Chronology, Cambridge University Press, , 3e éd. (ISBN 0-521-56350-X).
  • (en) Richard Huscroft, Ruling England 1042–1217, Harlow, Pearson/Longman, , 232 p. (ISBN 0-582-84882-2, lire en ligne).
  • (en) Simon Keynes, « Appendix II: Archbishops and Bishops, 597–1066 », dans Michael Lapidge, John Blair, Simon Keynes et Donald Scragg (éd.), The Wiley Blackwell Encyclopedia of Anglo-Saxon England, Wiley Blackwell, , 2e éd. (ISBN 978-0-470-65632-7).
  • (en) David Knowles, The Monastic Order in England : A History of its Development from the Times of St. Dunstan to the Fourth Lateran Council, 940–1216, Cambridge University Press, , 2e éd. (ISBN 0-521-05479-6).
  • (en) Emma Mason, The House of Godwine : The History of a Dynasty, Hambledon & London, (ISBN 1-85285-389-1).
  • (en) Alex Woolf, From Pictland to Alba, 789–1070, Edinburgh University Press, , 384 p. (ISBN 978-0-7486-1234-5).
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