Cornet à bouquin

Le cornet à bouquin est un instrument de musique à vent de la famille des cuivres.

Cornet à bouquin

Cornet muet, cornet à bouquin alto et cornet à bouquin ténor

Classification Instrument à vent
Famille cuivres
Instrumentistes bien connus Jean-Pierre Canihac, Jean Tubéry, William Dongois, Gustavo Gargiulo

Histoire

Certains se hasardent[Qui ?] à faire remonter ses origines à l'olifant, taillé dans une défense d'éléphant, ou au chophar, taillé dans une corne de bouc. Le cornet à bouquin est un instrument généralement en bois qui se joue grâce à une embouchure (corne, en ivoire ou en bois), ce qui le classe dans la famille des cuivres. L'étymologie pour bouquin de l'italien bocca (bouche) pour embouchure est souvent invoquée.

Le cornet à bouquin est fabriqué à partir de deux planches creusées à la gouge puis collées, suivant une forme conique et courbe, le tout recouvert de parchemin ou de cuir, et percé de sept trous, six devant, un derrière.

Le cornet muet est un cornet dont l'embouchure est taillée directement dans la masse du cornet (comme pour le shophar); il est fabriqué en une seule pièce droite et n'est pas recouvert de cuir ni de parchemin. Cette facture est parfois utilisée pour certains cornets à bouquin.

Le nombre de cornets historiques conservés dans les musées est de 310, parmi lesquels environ 60 sont des cornets droits[1].

Répertoire

Cet instrument possède un répertoire très riche. Ses moments les plus féconds se situent entre la fin du XVIe siècle et le milieu du XVIIe, principalement en Italie du Nord et en Allemagne. À la Renaissance, le cornet à bouquin devient l'instrument-roi pour l'interprétation des parties de soprano – aux côtés du violon, seul capable de rivaliser en virtuosité avec lui et qui finit par le supplanter. Cet instrument disparaît progressivement au début du XVIIIe siècle. Le cornet peut être utilisé pour le répertoire de beaucoup de musique d'église (sonates, canzone, ricercari ou musique vocale). L'exemple le plus célèbre demeure celui des Vêpres à la Vierge (1610) de Claudio Monteverdi.

La basse des cornets est appelée serpent, du fait de son aspect sinueux.

Usage festif

Le cornet à bouquin était un instrument jadis très vendu et utilisé dans les rues pour faire du bruit durant le très grand Carnaval de Paris, au moment du Mardi Gras comme au moment de la Mi-Carême. Quantité d'auteurs en parlent : « C'est aujourd'hui jeudi ; le traditionnel cornet à bouquin retentit : les oreilles timides se bouchent[2]. »

En 1881, c'est un marchand de cornets à bouquin sur les champs de foire, le français et parisien Romain Bigot, qui invente le bigophone[3], instrument de musique carnavalesque qui connaît une très grande vogue qui dure au moins jusqu'au début des années 1940.

En février 1881, la pratique du cornet à bouquin dans la rue est réglementée par une Ordonnance de police concernant les mesures d'ordre à observer pendant les divertissements du carnaval de Paris[4] :

Article 1 :
7 – (Il est interdit) De sonner, sur les voies parcourues par les tramways, du cornet à bouquin ou de tout autre instrument dont le son pourrait être confondu avec celui de l'avertisseur employé par les conducteurs desdits tramways.
Cornets à bouquin - Paris, musée de la musique

Quelques interprètes et enseignants

Discographie

Bibliographie

  • Marin Mersenne, Harmonie universelle, Paris, S. Cramoisy, , 800 p. (notice BnF no FRBNF30932210, lire en ligne), « Traité des instruments, Livre Cinquième, des Instrumens a vent : Le cornet à bouquin », p. 273.
  • William Dongois (dir.), Semplice ou passeggiato : Diminution et ornementation dans l'exécution de la musique de Palestrina et du stile antico, Genève, Droz - Haute école de musique de Genève, , 336 p. (ISBN 978-2-600-01868-5)
  • William Dongois, Pour un renouveau de la pratique du cornettino, , 10 p. (lire en ligne)

Références

  1. (en) « A Conversation with cornetto virtuoso Bruce Dickey », sur clevelandclassical.com,
  2. Texte signé Jean Cabochard, intitulé Adieu beau Carnaval !! extrait de La Mi-Carême, adieux au Carnaval de 1863 publié par MM. Horace d'Albion et Victor Collodion, Paris 1863.
  3. Article Bigophone, Pierre Larousse, Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, français, historique, géographique, mythologique, bibliographique, littéraire, artistique, scientifique, etc., tome 17, 2e supplément, édition du Grand dictionnaire universel du XIXe siècle, Paris 1890, page 562, 4e colonne et 563, 1re colonne.
  4. Bulletin de la Ville de Paris : journal administratif, littéraire, commercial et financier
  5. Entretien avec Serge Delmas par Aline Hufschmitt
  6. Site Web de Gustavo Gargiulo

Liens externes


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