Conseil de coordination
Le Conseil de coordination (en biélorusse : Каардынацыйная рада, Kaardynatsynaïa rada ; en russe : Координационный совет, Koordinatsionny soviet[1]) est une structure biélorusse de 600 membres, avec à sa tête un présidium de sept membres[2], créée par la candidate à la présidence Svetlana Tikhanovskaïa lors des manifestations biélorusses de 2020[3] qui ont suivi l'élection présidentielle biélorusse contestée de 2020[4]. La première réunion du Conseil a eu lieu le suivant[5].
Conseil de coordination | |
Logo du Conseil. | |
Situation | |
---|---|
Région | Biélorussie |
Création | |
Type | Organisation politique |
Langue | Russe, biélorusse |
Organisation | |
Membres | 600 |
Dirigeant | Svetlana Tikhanovskaïa |
Personnes clés | Svetlana Aleksievitch Sergueï Dylevski Pavel Latouchko Maria Kolesnikova Olga Kovalkova Lilia Vlassova Maxim Znak |
Site web | https://rada.vision/ |
Formation
La formation du Conseil de coordination a été annoncée dans une vidéo diffusée par Svetlana Tikhanovskaïa le dans laquelle elle affirmait également avoir obtenu entre 60 et 70 % des voix lors de l'élection présidentielle du et a appelé la communauté internationale à la reconnaître en tant que gagnante de cette élection[6]. Tikhanovskaïa a déclaré que les objectifs du conseil sont de coordonner un transfert pacifique et ordonné du pouvoir du président sortant Alexandre Loukachenko[7],[8] et de tenir une nouvelle élection présidentielle libre et juste dès que cela sera possible. Le , Tikhanovskaïa publia une vidéo dans laquelle elle déclarait qu'elle était prête à diriger un gouvernement de transition[9]. Le conseil a tenu sa première conférence de presse le , Olga Kovalkova, Maxim Znak, Maria Kolesnikova, Pavel Latouchko et Sergueï Dylevski répondant aux questions de la presse[10]. Tikhanovskaïa enregistra en anglais un appel aux dirigeants de l'Union européenne le , les exhortant à ne pas reconnaître les résultats de l'élection présidentielle biélorusse lors d'une réunion des chefs de gouvernement de l'UE prévue plus tard ce jour là[11].
Buts, objectifs et positions politiques
Buts et objectifs
Le conseil a déclaré que ses principaux objectifs sont[12] :
- Mettre fin à la persécution politique des citoyens et que les responsables soient traduits en justice ;
- La libération de tous les prisonniers politiques en Biélorussie ;
- L'annulation de l'élection présidentielle du 9 août et la tenue de nouvelles élections respectant les standards internationaux et organisées par une commission électorale centrale reconstituée.
Politique étrangère
Pavel Latouchko, membre du présidium du Conseil, a déclaré que le Conseil ne voulait pas changer radicalement le cours de la politique étrangère biélorusse, ajoutant qu'il souhaitait maintenir des relations « amicales et profondes » avec la Russie, ainsi que de bonnes relations de travail avec l'Union européenne et servir de pont entre l’est et l’ouest[13].
Structure
Tikhanovskaïa déclara que les candidatures au conseil étaient ouvertes aux citoyens biélorusses qui considéraient que les résultats officiels des élections étaient falsifiés et en qui les groupes sociaux avaient la confiance. Les candidatures ont été sollicitées auprès de personnes représentant des groupes de travailleurs, des partis politiques, des syndicats et d'autres organisations de la société civile et par des personnalités faisant autorité telles que des médecins, des enseignants, des chefs d'entreprise, des auteurs ou des sportifs[14] Olga Kovalkova et l'avocat Maxim Znak ont été chargés de traiter et d'approuver les demandes d'adhésion[15].
Présidium
Le conseil a élu un présidium de sept membres le , qui devaient nommer un président parmi eux[16]. Les membres du présidium sont[2], [17] :
- Svetlana Aleksievitch, lauréate du prix Nobel de littérature
- Sergueï Dylevski, chef du comité de grève de Minski Traktorny Zavod (MTZ)[18]
- Pavel Latouchko, ancien ministre de la Culture
- Maria Kolesnikova, coordinatrice du siège de la campagne présidentielle 2020 de Viktor Babariko
- Olga Kovalkova, co-présidente du parti biélorusse de la démocratie chrétienne
- Lilia Vlassova, médiatrice internationale et juriste
- Maxim Znak, juriste et avocat
Membres
Une liste initiale des membres, composée de 35 personnes, fut distribuée le et étendue à 51 membres le [19],[20]. Parmi eux, on trouve la lauréate du prix Nobel de littérature Svetlana Aleksievitch, l'athlète Nadzeya Astapchuk, le cinéaste Iouri Khachtchavatski, le leader civique Alès Bialiatski, l'homme politique Ioury Houbarévitch, le physicien Alexandre Dabravolski, l'homme politique Andreï Egorov, Mikalaï Kazlov du Parti civil uni de Biélorussie, Andreï Koureïtchik, l'homme politique Vital Rymachewski, le peintre Vladimir Tsesler, la représentante de l'état-major conjoint de l'opposition Maria Kolesnikova et l'ancien ministre de la Culture Pavel Latouchko. Kovalkova et Znak sont également membres du conseil. Au , le conseil était composé de 600 membres[21].
Réactions
En Biélorussie
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a déclaré que la formation par l'opposition d'un conseil de coordination est « une tentative de prendre le pouvoir avec toutes les conséquences qui en découlent ». Il a déclaré que les autorités « prendraient des mesures adéquates, mais uniquement conformément à la constitution et à la loi »[22]. Loukachenko a aussi déclaré à propos des membres du conseil de coordination : « Certains d'entre eux étaient autrefois ou proches du pouvoir. Ils ont été expulsés et gardent rancune. D'autres sont carrément nazis. Jetez un œil à leurs noms »[23],[24]. L'ancien candidat à la présidentielle Valéri Tsepkalo a déclaré qu'il ne comprenait pas les critères de formation et les tâches du nouveau conseil. Il s'est plaint de ne pas y avoir été invité[25].
Enquête criminelle
Le , Alexandre Koniouk, le procureur général de Biélorussie, a engagé des poursuites pénales contre les membres du Conseil de coordination en vertu de l'article 361 du Code pénal biélorusse, au motif de tentative de s'emparer du pouvoir de l'État et d'atteinte à la sécurité nationale[26],[27]. Le même jour, les membres du conseil Sergey Dylevsky et Maxim Znak ont été convoqués pour être interrogé par la police[28]. La maison de Pavel Latouchko était également enduite de peinture rouge. Znak et Dylevski sont arrivés pour être interrogés le matin du et ont ensuite été relâchés[29].
Le , les membres du présidium Sergueï Dylevski et Olga Kovalkova ont été arrêtés par des officiers de l'OMON alors qu'ils tentaient de soutenir les grévistes de l'usine de production d'engins agricoles Minski Traktorny Zavod[30]. Lilia Vlassova, Pavel Latouchko et Svetlana Alexievitch ont également été convoqués pour interrogatoire[31]. Kovalkova et Dylevsky ont tous deux été condamnés à 10 jours d'emprisonnement le lendemain[32].
Dans le monde
Tikhanovskaïa a demandé à la communauté internationale de soutenir les efforts du Conseil de coordination[33].
- Josep Borrell, le Haut représentant de l'Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, a appelé les autorités biélorusses « à cesser leurs agissements criminels contre les membres du Conseil de coordination[34] ».
- le président de la Lituanie Gitanas Nausėda a parlé avec Tikhanovskaïa au téléphone, offrant son soutien au Conseil de coordination[35]. Le Premier ministre de la Lituanie Saulius Skvernelis a appelé la Biélorussie a organisé une nouvelle élection « libre et honnête » supervisée par des observateurs internationaux[36]. Le ministre lituanien des Affaires étrangères Linas Linkevičius a fait référence à Loukachenko comme l'« ancien président » de la Biélorussie[37]. Le 2à août, le premier ministre lituanien invita Sviatlana à son bureau et fit publiquement référence à elle comme « la leader nationale du Belarus »[38].
- Le , un porte-parole du Président russe Vladimir Poutine a salué le fait que le Conseil de coordination ne souhaite pas réduire les liens avec la Russie et espère maintenir de bonnes relations entre les deux pays[39].
- Le secrétaire d'État des États-Unis Mike Pompeo dans une déclaration, pressa le gouvernement biélorusse à s'engager auprès de la société biélorusse, dont le nouvellement créé Conseil de coordination, d'une façon qui reflète ce que le peuple biélorusse demande, pour le bien du futur du Belarus et pour la réussite du Belarus.
Références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Coordination Council (Belarus) » (voir la liste des auteurs).
- « Штаб Тихановской набирает участников в координационный совет по передаче власти », znak, (lire en ligne, consulté le )
- (ru) « Президиум » [« Presidium »] [archive du ], sur Coordination Council (Belarus), (consulté le )
- « Thousands flood Belarus capital as election protests grow », AP NEWS, (consulté le )
- « Alexander Lukashenko Warns Belarus 'Will Die as a State' If It Agrees to Hold New Elections », Sputnik News, (lire en ligne, consulté le )
- « В организованном Тихановской координационном совете по передаче власти назвали дату первой встречи », tvrain, (lire en ligne)
- « Belarus opposition candidate declares victory », NHK WORLD-JAPAN News,
- polishnews, « Belarus. Swiatłana Cichanouska creates the Coordination Council for the "transfer of power" in the country », Polish News, (consulté le )
- admin, « Belarus: opposition candidate forms Coordination Council for transfer of power | MbS News » (consulté le )
- « NEXTA Live Translated to English », Telegram
- « Создание Координационного Совета: итоги пресс-конференции », rada.vision,
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- « Структура Координационного Совета », rada.vision
- « В Беларуси Координационный совет оппозиции сформировал президиум », Deutsche Welle,
- (pl) Sebastian Klauziński et Maciek Piasecki, « Powrót terroru? OMON i milicja na ulicach, Łukaszenka nie chce więcej 'zamieszek' » [« Terror again? OMON and the police on the streets, Lukashenko doesn't want 'clashes' »], OKO.press, (lire en ligne[archive du ], consulté le )
- « Члены Координационного Совета », rada.vision
- « Вольга Кавалькова », Facebook
- (pl) « Do Rady Koordynacyjnej białoruskiej opozycji weszło już 600 osób » [« 600 people have already been included in the Belarusian opposition Coordination Council »], Polish Press Agency, (lire en ligne[archive du ], consulté le )
- (ru) Goussarov, Sergueï, « «Мы это расцениваем однозначно»: Лукашенко назвал создание координационного совета оппозиции попыткой захвата власти », RT,
- « Opposition's coordinating council described as attempt to seize power in Belarus », eng.belta.by, (consulté le )
- Kuznetsova, Asya, « Лукашенко назвал создание Координационного совета попыткой переворота », Komsomolskaya Pravda, (consulté le )
- (ru) « Цепкало пожаловался, что его не пригласили в координационный совет Белоруссии », www.mk.ru, (consulté le )
- « МАЯ КРАІНА БЕЛАРУСЬ », Telegram
- « Belarus Opens Criminal Probe Against Oppositions Coordination Council- Prosecutor General », UrduPoint
- « Координационный совет », Facebook
- « Belarus Coordination Council member arrives for Investigative Committee meeting », AFP via MSN
- Nilsson, Roland (24 August 2020) Sergei Dylevsky and Olga Kovalkova of the Coordination Council detained by police outside MTZ, Minsk. Twitter
- « Сьвятлану Алексіевіч выклікалі ў Сьледчы камітэт у справе аб закліках да «захопу ўлады» », Радыё Свабода
- Makhovsky, Andrei (25 August 2020) Belarus jails two opposition leaders; teachers head rally of thousands. Reuters
- « Тихановская готовится объявить себя победительницей выборов в Беларуси – пресс-секретарь », gordonua.com
- « EU Calls on Belarus to Drop Criminal Case Against Opposition Body », News18
- « Lithuanian president supports Belarus opposition plan for power transition council | Politics », Devdiscourse (consulté le )
- « Baltic States Urge New Election In Belarus, Call For EU Sanctions », RadioFreeEurope/RadioLiberty
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- « Saulius Skvernelis », facebook.com
- Песков оценил заявление белорусской оппозиции о сотрудничестве с Россией :: Политика :: РБК. Rbc.ru (22 December 2016). Retrieved on 2020-08-26.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site officiel
- Conseil de coordination sur Facebook
- Conseil de coordination sur Youtube
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