Congress Plaza Hotel

Le Congress Plaza Hotel (en forme longue The Congress Plaza Hotel & Convention Center) est un hôtel datant de 1893 situé au 520 South Michigan Avenue dans le centre-ville de Chicago, dans l'État de l'Illinois aux États-Unis. Il se trouve dans le quartier historique de l'Historic Michigan Boulevard District, juste en face de Grant Park, à proximité du Blackstone Hotel et du Hilton Chicago, deux hôtels de luxe.

Présentation

Histoire

Le Congress Plaza Hotel à gauche et l'Auditorium Building à droite (vers 1897).

Après avoir ouvert ses portes en 1893 pour l'Exposition universelle de Chicago (World's Columbian Exposition)[1], l'hôtel a subi deux grandes expansions et rénovations depuis son inauguration. Aujourd'hui, l'hôtel comprend 804 chambres et 35 suites. Son édifice de 11 étages a été conçu à l'origine par l'architecte Clinton J. Warren comme une annexe au Théâtre de l'auditorium de l'autre côté de la rue. Les deux bâtiments étaient reliés par un passage souterrain bordé de marbre appelé Peacock Alley. En 1902, puis en 1907, Holabird & Roche supervisa la conception et la construction de deux ajouts, ce qui porte la superficie à 1 million de pieds carrés[2].

En juin 1912, Theodore Roosevelt, le 26e président des États-Unis, a séjourné au Congress Plaza Hotel lorsque la Convention nationale républicaine eut lieu à Chicago en 1912[3]. Roosevelt, qui cherchait à cette époque la nomination républicaine pour devenir président, a tenu un discours du balcon de sa chambre à l'hôtel à une foule assemblée autour de Grant Park.

En octobre 1916, le 28e président des États-Unis Woodrow Wilson est passé par l'hôtel dans le cadre de sa visite dans la ville. Plus d'une centaine de personnes du National Women's Party se sont présentées en faveur du suffrage des femmes en protestant devant l'hôtel. Des bannières telles que « Wilson is Against Women » (littéralement « Wilson est contre les femmes ») sont brandies, les manifestants ont été attaqués par des contre-manifestants et leurs bannières ont été détruites tandis que la police était présente selon les reporters et les journalistes[4],[5].

Décorations intérieures

Intérieur de la suite Florentine.

En 1940, Louis Grell (1887-1960), un artiste basé à Chicago, est chargé de peindre treize peintures murales pour les lunettes qui sont une caractéristique architecturale constituant une pénétration d'une voûte en berceau dans un autre berceau de hauteur différente. Les peintures murales représentent diverses scènes populaires du Chicago de l'époque. En 1952, sous la supervision du propriétaire de l'hôtel, Albert Pick Jr, Louis Grell est de nouveau chargé de peindre les mêmes lunettes architecturales, cette fois, Grell a incorporé Chicago dans les scènes représentant des métiers qui permirent le développement économique et la croissance de Chicago.

Il y a aussi, parmi les représentations, des symboles célèbres des États-Unis comme « Lady Liberty » (la statue de la Liberté) peinte au milieu de la rivière Chicago avec l'eau lui arrivant au niveau des genoux. En 1955, Pick a recommandé à Grell, lors d'une des nombreuses rénovations, de peindre trois murs pour la salle Pompéienne nouvellement décorée, qui disposait également d'une magnifique fontaine en verre teinté de l'artiste Louis Comfort Tiffany. Chaque mur possédait une pièce maîtresse centrale de style gréco-romaine, mais Grell a décoré tout le mur avec différents motifs de flore et de conception personnalisée[6],[7],[8].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, l'hôtel a fermé ses portes et le bâtiment fut utilisé comme école de formation par les forces aériennes de l'armée américaine (United States Army Air Forces). L'hôtel a rouvert ses portes pendant un certain temps pour les conventions politiques d'été de 1944. À cette époque, John J. Mack était président de la Michigan Corporation[9].

L'hôtel n'est affilié à aucune chaîne nationale. Il est détenu par un ressortissant syrien, Albert Nasser Shayo, qui a acheté le bien en 1987[10].

Architecture

Vue sur l'hôtel depuis Grant Park avec la statue The Indian.

Conçu par l'architecte Clinton J. Warren, le Congress Plaza Hotel a été construit juste à côté du célèbre Auditorium Building de Louis Sullivan, l'architecte en chef de l'Exposition universelle. R.H. Southgate a acheté l'hôtel et a amené Clinton Warren à concevoir la tour nord. Cependant, des consultants célèbres tels que Dankmar Adler et Sullivan lui-même ont également été embauchés sur le projet. Le but de la conception de l'immeuble était de le rendre cohérent avec les autres bâtiments situés le long de Michigan Avenue. L'hôtel a été conçu dans le style qui prédominait à l'époque : l'École de Chicago. L'architecture comprend aussi un style Art nouveau.

Le deuxième immeuble, qui s'appelait à l'origine « Auditorium Hotel », a été construit juste au sud du Congress Hotel entre 1902 et 1907. Il possédait également la première salle de bal climatisée aux États-Unis. Bon nombre de personnalités influentes de la haute société de Chicago, pendant et après l'Exposition universelle de Chicago, s'y sont rencontrées. À l'époque, l'Auditorium Hotel était reconnu comme étant le lieu de prédilection « pour voir et être vu » des différents hommes politiques, entrepreneurs, hommes d'affaires et autres personnes influentes de la ville de Chicago. En 1908, les propriétaires de l'hôtel ont changé de nom pour « Congress Plaza Hotel ». Lorsque l'Exposition universelle se termine, l'hôtel a désormais une identité à part entière.

De 1908 à aujourd'hui, l'hôtel a connu de nombreux changements de propriétaires et changements dans sa manière d'être géré. L'hôtel a pendant longtemps appartenu à la Pick Company. L'hôtel offre une vue magnifique sur le lac Michigan, la Buckingham Fountain et Grant Park. Il constitue aujourd'hui un immeuble emblématique de Chicago et un héritage de l'Exposition universelle de 1893.

Références

  1. (en) Kevin Robinson, « Congress Strikes Back », Chicagoist, (consulté le )
  2. (en) « Can a deal put the Congress hotel back in session again? », WBEZ, (consulté le )
  3. (en) « Lessons from 1912 : Why Trumpmania Probably Won’t Last », sur Politico (consulté le ).
  4. (en) « Women Riot in Chicago Streets », San Francisco Chronicle,
  5. (en) « Chicago Crowds in Riot to Seize Suffragists' Anti-Wilson Banners », Washington Post,
  6. (en) Louis Grell, « Louis Grell artist file », Marquis Who's Who in AMerican on Demand,
  7. (en) Albert Pick, « Meet Mr. Grell », Pick Topicks, vol. 6, no 10, , p. 6,7
  8. (en) Albert Pick, « Mural Masterpieces », Pick Topicks, vol. 10, nos 9,10, september–october 1952, p. 6, 7, 8
  9. Associated Press, "Reopen Big Hotel", The Spokesman-Review, Spokane, Washington, Wednesday 19 January 1944, Volume 61, Number 250, page 3.
  10. (en) « Long Strike at Chicago Hotel Pits Jew Against Jew – », Forward.com (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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