Conduction saltatoire

La conduction saltatoire est la modalité séquentielle de la transmission de l'influx nerveux, suivant une succession de points régulièrement répartis sur l'axone (nœuds de Ranvier).

Propagation du potentiel d'action dans une fibre amyélinique et une fibre myélinisée.

La myéline entourant et isolant l'axone ne permettant pas le passage du potentiel d'action, celui-ci ne se transmet pas le long de l’axone, mais « saute » de nœud de Ranvier en nœud de Ranvier. Ces « sauts » rapides augmentent d'autant la vitesse de l'influx nerveux[1].

Histoire

Schéma d'un neurone montrant entre autres la gaine de myéline et les Nœuds de Ranvier, permettant la conduction saltatoire.

Ce sont les physiologistes anglais Andrew Huxley et suisse Robert Stämpfli qui ont décrit en premier le comportement saltatoire de transmission du potentiel d'action[2]. Leurs découvertes et expériences concernant la transmission du potentiel d'action et les recherches sur la conduction saltatoire ainsi que le rôle de la myéline dans la vitesse du message nerveux sont détaillés dans Reflections on muscle[3]

Principe fonctionnel

La gaine de myéline est générée par les cellules de Schwann, elles s'enroule en spirale autour de la terminaison axonique. Puisque la myéline est un isolant électrique, elle ne permet pas la transmission du potentiel d'action. Chaque cellule de Schwann peut couvrir environ 1 millimètre de terminaison axonique par génération de gaine de myéline. Les espaces compris entre ces cellules de Schwann enroulées sont appelés Nœuds de Ranvier.

Ces Nœuds de Ranvier correspondent à une zone où l'axone est exposé (la gaine de myéline est donc discontinue). L'axone, contrairement à la myéline, est conducteur. Permettant alors le passage du potentiel d'action (de nature électrique), les nœuds de Ranvier, sont placés à intervalles régulier le long de l'axone. Sur un axone myélinisé, le message nerveux se propage par bonds, sur les zones exposées de l'axone (nœuds de Ranvier), atteignant une vitesse d'environ 120m/s maximum[4]. Là où sur un axone amyélinique le message nerveux ne se propagera pas par bond, mais de manière continue sur la terminaison, entraînant une perte significative de vitesse (vitesse entre 10 et 75 m/s[2]).

Cette propagation en bond (ou en saut) donne son nom à la conduction saltatoire.

Remarque

La vitesse de transmission du message nerveux peut aussi être augmentée avec l'augmentation du diamètre axonale. En effet plus un axone sera large, plus le message se déplacera rapidement comme l'a démontré A. Huxley dans ses études sur les vitesses de potentiels d'action (1952)[5].

Notes et références

  1. David Farhi, Ruben Smadja, Biophysique, De Boeck Secundair, , p. 101
  2. « Le fonctionnement neuronal est saltatoire - Matière et Révolution », sur www.matierevolution.fr (consulté le )
  3. (en) Andrew Fielding Huxley, Reflection on muscle,
  4. « L'Influx Nerveux | Superprof », sur Superprof Ressources (consulté le )
  5. Emma Samwel Msaky, « Middle Jurassic – earliest Late Cretaceous palynofloras, coastal Tanzania - Part One », Palaeontographica Abteilung B, vol. 286, nos 1-3, , p. 1–99 (ISSN 0375-0299, DOI 10.1127/palb/286/2011/1, lire en ligne, consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Bibliographie

Liens externes

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