Compagnie européenne d'automatisme électronique

La Compagnie européenne d'automatisme électronique (CAE) est une société informatique française fondée en 1960 par la Compagnie générale de la télégraphie sans fil, qui pour pallier son inexpérience dans ce domaine s'allie avec Intertechnique et le groupe de défense américain Thompson Ramo Wooldridge.

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Histoire

La Compagnie européenne d'automatisme électronique décide de fabriquer à partir de 1962 le CAE 510, adaptation de la machine américaine Ramo-Wooldridge RW 530, de Simon Ramo et Dean Wooldridge, destinée au marché civil. Elle développe les équipements complémentaires pour les clients français dans la même technologie[1]. Les bureaux et la production sont répartis dans Boulogne-Billancourt.

Puis un département militaire se monte sous la direction de M. Bacot, dans un petit bâtiment, avec un grand garage, un peu à l’écart. Pour le marché militaire, la CAE commence vers 1964, avec l’adaptation du TRW 130 en CAE 130[1]. Elle verra confier l’équipement du nouveau Char de combat principal Pluton lors de sa fusion avec la CII.

La Compagnie européenne d'automatisme électronique commercialise aussi le Sigma 2, qui sera vendu par la CII sous le nom de CII 10020, puis amélioré sous celui de CII 10070, une machine également dérivée du Sigma 7 de SDS, startup créée par des anciens de Packard Bell pour le calcul militaire. Ces ordinateurs auront pour successeurs l'Iris 50 et l'Iris 80[2].

La CAE a fusionné en décembre 1966 avec la Société d'électronique et d'automatisme, filiale de SW Schneider-Westinghouse, groupe Schneider, pour donner naissance à la Compagnie internationale pour l’informatique, dont les services d’études sont installés aux Clayes sous Bois, au milieu des champs.

Très vite, ceux-ci bénéficient de l’arrivée de nombreux ingénieurs de la « Compagnie des machines Bull », déçus par le fait que leur actionnaire américain depuis 1964, General Electric, ait décidé d'abandonner la ligne de produits la plus en pointe, celle des ordinateurs "Gamma 60"[3]. "Des labos entiers (de Bull) se reformaient aux Clayes sous Bois" à la CII se souvient Philippe Denoyelle, ex-jeune ingénieur de la CAE[4]. Bull-GE a en effet perdu 13 % de ses parts du parc français entre 1963 et 1968 au profit d'IBM[5].

Entre-temps, la CAE avait absorbé la SETI, filiale de la Compagnie des compteurs, qui avait signé un accord de licence avec Packard Bell, lui permettant de commercialiser un ordinateur SDS, à vocation scientifique.

Devenu CII 10070 un peu plus tard, son système d'exploitation sera totalement remanié par les équipes de l'IRIA (qui deviendra l'INRIA), pour gagner en vitesse et sécurité, avec une structure favorisant les transferts d’information entre la mémoire principale et l’environnement extérieur, afin, éviter l’étranglement du débit des informations au niveau des accès en mémoire[6]. Ce nouveau système d'exploitation, appelé Siris 7, sera revendu le à Scientific Data Systems[6].

Bibliographie

  • J.-M. Quatrepoint et J. Jublin, French ordinateurs. De l’affaire Bull à l’assassinat du Plan Calcul, Paris, Alain Moreau, 1976.
  • J.-P. Brulé, L’Informatique malade de l’État, Les Belles-Lettres, 1993.
  • Code Source, la revue des 40 ans de l'INRIA n° 9 Un nouveau paysage politique de l'informatique en France ()

Références

  1. "Témoignage sur l’Internet et les réseaux (1969-1978)", article de Michel Elie dans Entreprises et Histoire" en 2002
  2. Histoire, épistémologie de l'informatique et Révolution technologique Résumés du cours de Gérard VERROUST 1994/1997 Maîtrise Sciences & Techniques Hypermédia - 2e année, Université Paris VIII
  3. J.-P. Brulé, L’Informatique malade de l’État, Les Belles-Lettres, 1993
  4. "Du CAE 130 à IRIS 65M : Six ans de la division militaire de CAE-CII", par Philippe Denoyelle
  5. "Ruptures ou continuités dans la politique industrielle française en électronique ?" par Jean-Louis Perrault, et Sidy Modibo Diop dans la Revue d'économie industrielle 1983
  6. Fiche technique du 10700, sur le site des anciens de CII HB
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