Commerce de l'horlogerie suisse

Dès les origines de l’horlogerie, la Suisse fait partie des grands pays producteurs dans ce domaine, avec notamment la France et l’Angleterre. Dès la fin du XIIIe siècle, des foires ont lieu à Genève et les étrangers y présentent des pièces d’orfèvrerie. Les Suisses portent tout de suite un grand intérêt à cet art mais, au XVIe siècle, Jean Calvin interdit le port d’objet d’orfèvrerie, obligeant les Suisses à se tourner vers l’horlogerie. À cette époque, les maîtres artisans établis en Suisse sont le plus souvent des émigrés Français protestants, fuyant les persécutions religieuses dont ils sont victimes dans leur pays. Il est donc possible que les grands horlogers genevois des XVIIIe siècle et XIXe siècle aient des origines françaises[1].

Histoire

Au XVIe siècle et XVIIe siècle, les villes où l’horlogerie est l’artisanat le plus répandu dépendent de Genève qui est alors le centre suisse de l’horlogerie. Mais, au cours du siècle suivant, ces nombreuses villes deviennent indépendantes dans leur production et exportent leurs produits. Parmi celles-ci, Neuchâtel, le Locle et La Chaux-de-Fonds deviennent par la suite des lieux très importants pour la production horlogère[2].

Au XVIIIe siècle, les horlogers suisses vendent leurs produits dans les foires, principalement celles organisées dans les pays voisins. Les maisons d’horlogerie y envoient leurs représentants pour vendre leurs produits auprès de voyageurs s’étant parfois déplacés spécialement dans ces foires pour y acheter des montres. Ces foires sont organisées une ou deux fois par an. Parmi les grandes villes allemandes qui les accueillent, nous pouvons citer Leipzig, certainement la plus importante, Francfort et Augsbourg. Cette dernière est une ville de passage lorsque les horlogers veulent vendre leurs œuvres en Pologne. Les foires des villes suisses sont tout aussi importantes, en particulier celle de Zursach, en Argovie, qui doit sa réussite au cuir qui s’y vend et à son emplacement géographique. Elle se situe en effet au carrefour des principales routes de la Haute Allemagne. Par la suite, les foires déclinent et sont finalement remplacées par la vente confiée à des voyageurs de commerce[3].

Le commerce d’horloges suisses se fait avec de nombreux pays, par exemple avec l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la Hollande, la Belgique, les pays soviétique etc.[4]. Nous nous intéresserons brièvement à deux d’entre eux, à savoir la France et l’Angleterre.

Commerce avec la France

Le commerce entre la Suisse et la France a longtemps été le plus important. Les Suisses profitent des privilèges que les rois de France leur accordent. Les horlogers genevois, neuchâtelois et loclois se rendent dans les grandes villes françaises où se pratique l’horlogerie dans le but de répandre les produits suisses. En plus du commerce, certains Suisses s’associent avec des horlogers parisiens[5].

Commerce avec L'Angleterre

Le commerce avec l’Angleterre commence vraiment dans la deuxième partie du XVIIe siècle car, avant cette date, la « Chamber de la Clockmaker Company » interdisait l’exportation de produits horlogers dans ce pays. C’est au XVIIIe siècle que le commerce dans le domaine de l’horlogerie entre l’Angleterre et la Suisse connaît une forte augmentation. Les voyages entre Genève, La Chaux-de-Fonds et d’autres villes suisses avec l’Angleterre sont fréquents. De plus, nombre des habitants de ces différentes villes suisses travaillent en Angleterre[6].

Cependant, tous ces échanges prennent fin lorsque Napoléon Bonaparte proclame un blocus continental. Le commerce de montres étant interrompu avec l’Angleterre, la contrebande remplace ce marché. Une fois le blocus continental levé, les rapports entre la Suisse et l’Angleterre ne reprennent pas aussitôt. Il faut attendre la deuxième moitié du XIXe siècle pour voir renaître les échanges commerciaux[7].

La Grande-Bretagne est certainement le pays avec lequel la Suisse a le plus contribué dans les échanges du domaine de l’horlogerie.

Articles connexes

Notes et références

  1. http://www.fhs.swiss/fre/origins.html
  2. La montre suisse, Eugène Jaquet, Alfred Chapuis avec la collaboration de G. Albert Berner; éditions URS GRAF BALE ET OLTEN. Publié en 1945. p.121
  3. idem p. 122
  4. idem p. 121
  5. idem p.123
  6. idem p.125
  7. idem p.126
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