Comité pour la commémoration des origines : de la Gaule à la France

Le Comité pour la commémoration des origines : de la Gaule à la France est un organisme français ayant existé en 1996-1997, pour parrainer et coordonner les manifestations publiques organisées à l'occasion de la célébration du 1500e anniversaire du baptême de Clovis et du 1600e anniversaire de la mort de Martin de Tours.

Les célébrations comprennent notamment une visite pastorale du pape Jean-Paul II le à la cathédrale Notre-Dame de Reims[1].

Histoire

S'inscrivant dans la politique de commémoration qui a vu la célébration du millénaire capétien en 1987, puis le bicentenaire de la Révolution en 1989[2], la création du Comité est le résultat d'un processus mené successivement par plusieurs gouvernements entre 1991 et 1996[3].

Il prend la suite de « Mémoire du baptême de Clovis », une association locale créée à Reims le et regroupant l'archevêché et la municipalité de Reims, l'Université de Reims, le Conseil général de la Marne et le Conseil régional de Champagne-Ardenne[4].

Le Comité est créé par le décret du [5], lequel prévoit la fin de ses activités au .

Il est installé le [6].

Critiques

Le Comité a été l'objet de polémiques en raison de la dimension religieuse qui s'attache à ces célébrations, dans un pays laïc[7] ; et plus particulièrement en raison du choix de ses membres (le gouvernement ayant cédé aux évêques qui exigeaient la présence parmi les membres d'un historien qui ne soit pas issu de l'École des Annales, jugée trop laïque)[8].

Composition

Le comité est placé sous le haut patronage du président de la République, Jacques Chirac.

Il est composé comme suit :

Le secrétariat est assuré par la délégation aux commémorations nationales.

Activités

Le comité a notamment organisé, avec la IVe section (Sciences historiques et philologiques) de l'École pratique des hautes études, le colloque La France, l'Église, quinze siècles déjà, qui s'est tenu à la Sorbonne les et [9]. Jean-François Boulanger, de l'Université de Reims Champagne-Ardenne, voit dans ce colloque une forme de débat et de « liberté universitaire » qui n'existaient pas dans les célébrations du précédent centenaire du baptême de Clovis, organisées en 1896 par le cardinal et archevêque de Reims Benoît Langénieux[10].

Références

  1. Jean Diblik, Reims : Comment lire une cathédrale, Paris, Éditions d'art et d'histoire ARHIS, , 207 p. (ISBN 2-906755-13-3), p. 7.
  2. Yves Déloye, « Commémoration et imaginaire national en France (1896-1996) : « France, fille aînée de l’Église, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême ? » », dans Pierre Birnbaum (dir.), Sociologie des nationalismes, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Sociologies », , 462 p. (ISBN 2-13-048630-4, DOI 10.3917/puf.birnb.1998.01.0055), p. 55–84.
  3. Marceau Long, « La commémoration des origines : De la Gaule à la France », La Revue administrative, Presses universitaires de France, vol. 49, no 292, , p. 373–376 (JSTOR 40770616).
  4. Jean-François Boulanger, « L'Église et le XVe centenaire du baptême de Clovis : Une tourmente politique inattendue », dans Claire Andrieu (dir.), Marie-Claire Lavabre (dir.) et Danielle Tartakowsky (dir.), Politiques du passé : Usages politiques du passé dans la France contemporaine (textes constituant une partie des communications présentées à l'occasion du colloque éponyme, Paris, Salle de Coubertin, et , organisé par le Centre d'histoire sociale du XXe siècle (Paris 1) et l'Équipe Pouvoirs, savoirs, sociétés (Paris 8)), Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, coll. « Le temps de l'histoire », , 264 p. (ISBN 2-85399-630-1, DOI 10.4000/books.pup.5907, lire en ligne), p. 197–205.
  5. Décret no 96-180 du portant création du « comité pour la commémoration des origines : de la Gaule à la France », JORF no 61 du , p. 3814, NOR MCCX9601380D, sur Légifrance.
  6. « Déclaration de M. Alain Juppé, Premier ministre, sur la commémoration du baptême de Clovis, les relations entre l'Etat et la religion et l'identité nationale, Paris le  », sur vie-publique.fr.
  7. Elsa Forey, « Du « cultuel » au « culturel » : Vers une remise en cause du principe de séparation de 1905 ? », dans Jean Baudouin (dir.) et Philippe Portier (dir.), La laïcité, une valeur d'aujourd'hui ? : Contestations et renégociations du modèle français, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Res publica », , 350 p. (ISBN 2-86847-619-8).
  8. Rémi Dalisson (préf. Sudhir Hazareesingh), Célébrer la nation : Les fêtes nationales en France de 1789 à nos jours, Paris, Nouveau Monde, , 543 p. (ISBN 978-2-84736-324-1), p. 443.
  9. Marceau Long (dir.) et François Monnier (dir.), La France, l'Église, quinze siècles déjà, Genève, Droz, et Paris, Champion, coll. « Hautes études médiévales et modernes » (no 77), 1997, 201 p. (ISBN 2-600-00218-9) : actes du colloque.
  10. Jean-François Boulanger, « Clovis de 1896 à 1996 : Une même conversion ? », dans Marie-Claude Genet-Delacroix (dir.), Frédéric Gugelot (dir.) et Frédérique Desbuissons (dir.), Les conversions comme formes et figures de la métamorphose : Mutations et transferts culturels (actes des journées d'études organisées à l'Université de Reims Champagne-Ardenne les et ), L'Harmattan, coll. « Logiques historiques », , 234 p. (ISBN 2-7475-3070-1), p. 77–92.

Liens externes

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