Collégiale Saint-Pierre de Mézières

La collégiale Saint-Pierre de Mézières est fondée en 1176 par l'archevêque Guillaume de Champagne[1].

Collégiale Saint-Pierre de Mézières
Présentation
Culte Catholique romain
Dédicataire saint Pierre
Type collégiale
Rattachement archidiocèse de Reims
Fin des travaux 1176
Date de désacralisation 1790
Géographie
Pays France
Région Grand-Est
Département Ardennes
Commune Charleville-Mézières

Histoire

En 1176, Manassès IV de Rethel remet une chapelle dédiée à saint Pierre qu'il a fait construire à Mézières, à Guillaume de Champagne, archevêque de Reims et s'engage pour le salut de son âme et de celle de ses prédécesseurs à y entretenir treize chanoines. L'archevêque de Reims, confirme cette donation et décide de donner aux chanoines le bénéfice des autels de saint Marcel et de Villers. Le 20 décembre 1187, une bulle du pape Grégoire VII confirme les privilèges de l'église Saint-Pierre de Mézières, les dons faits par l'archevêque de Reims, ainsi que « tout ce que les chanoines ont acquis de Baudoin de Mézières avec l'agrément de son épouse et de ses fils dans la dîme et le four banal de Villers et la dîme de Saint-Marcel »[2].

Les comtes de Rethel comme Hugues II sont les bienfaiteurs du chapitre. La chapelle est détruite en 1338 et rétablit en 1354 par le comte de Flandre, de Nevers et de Rethel[3].

Le , l'Assemblée constituante prononce l'abolition des vœux monastiques et la suppression des congrégations religieuses.

Doyens

Le chapitre doit élire le doyen et le présenter ensuite à l'archevêque de Reims.

  • François de Villelongue, prêtre, chanoine et doyen de Saint-Pierre vers 1635.
  • Lambert Vuyet ou Wiet, doyen de Saint-Pierre en 1676-77[5].
  • Étienne Cagniart, prêtre, prévôt du chapitre de Braux, il devient, en 1677, curé de Charleville ; il garde la cure onze années et démissionne, au mois d'octobre 1688, doyen et chanoine de Saint-Pierre de Méziéres vers 1689-1692.
  • Jacques-François-Claude Van Merlen d'Egmont ; nommé chanoine le 21 mai 1740 (?) et doyen le 20 août 1771, assermenté[6].

Chanoines

À l'origine, 13 prébendes ont été fondées au sein du chapitre.

Par ordre chronologique des naissances :

  • Ponce de Briencourt, études au séminaire à Reims, chanoine de Saint-Pierre, nommé curé et doyen de Charleville, résigna sa cure vers 1618.
  • Philippe de Briencourt, également chanoine de Saint-Pierre de Mézières, probablement frère ou neveu du précédent. Dans un acte daté du 6 novembre 1618, il prend les qualités de « curé de Charleville, Montcy-Saint-Pierre, Montcy Notre-Dame et chanoine de Mézières ».
  • Pierre Vuatelet, prêtre chanoine de Saint Pierre et greffier du chapitre en 1679.
  • Thiery Tisserant, prêtre, chanoine et procureur du chapitre en 1679.
  • Regnault Charlier, prêtre, chanoine et procureur du chapitre en 1679.
  • François Thiéry, chanoine de Saint-Pierre de Mézières, vers 1686[8].
  • Louis-Joseph d'Argy (1703-1792), ordonné en 1727, vicaire à Villedommange, à Saint-Symphorien, de Reims, chapelain de Saint-Pierre de Mézières, curé de Notre-Dame de Mézières en 1732, charge dont il démissionne à quatre-vingt-quatre ans. Le 7 janvier 1789, il résignait la chapelle de Saint-Jean Baptiste, en l'église collégiale de Saint-Pierre, dont il était titulaire, en faveur d'un de ses parents, Charles-Louis d'Argy[9].
  • Charles-Louis d'Argy.
  • Jean Nicard (1712-), chanoine.
  • Nicolas Nicard (1716-), chanoine.
  • Jean-Charles Lebesgue (1733- ), ordonné en 1762, vicaire de Mézières, curé de Remilly-les-Pothées, chanoine de Mézières en 1772[6].
  • Charles Wilmet (1743-ca1800), chantre de Saint-Pierre depuis 1770 environ[10].
  • Martin Lefébure, chapelain de Saint-Pierre[11].
  • Nicolas Viot (1720-1794), chanoine en 1750, il fut emprisonné au Mont-Dieu sous la Terreur[6].
  • Nicolas-Remi Bourguignon, chanoine en 1754, ordonné en 1756, secrétaire greffier du chapitre de Mézières en 1778, il refuse le serment en 1791 et s'exile[6].
  • Jean ou Jean-Nicolas Cloteau, chanoine de Mézières depuis 1756, procureur de la fabrique (ensemble des biens matériels d'une église) du chapitre en 1778. En juin 1794, il était détenu comme suspect à Saint-Pierre de Mézières ; sur l'ordre du comité de surveillance, il est conduit au Mont-Dieu avec d'autres détenus. il serait mort peu après son arrivée au Mont-Dieu le 28 août 1794[12], assermenté[6].
  • Roch-Henri Coche (1739-1817 ), prêtre en 1764, chanoine de Mézières depuis le 27 juin 1756. Il avait prêté le serment de 1791[6].
  • Nicolas Gillet (1739- ?), chanoine à vingt ans[6].
  • Nicolas-Louis Godelle[6].
  • Jean Lebas, docteur en théologie dès 1741, ancien théologal du Chapitre de Rozoy, principal du collège de Charleville le 30 avril 1762, chanoine de Mézières le 1er août 1771[6].
  • Jean-François Mouret (ca.1740- ), ordonné le 24 mai 1766, gradué en théologie, chanoine en 1778[6].
  • Jean-Louis Aubert (1741-1812), ordonné en 1765, gradué en théologie, cinq jours après le décès de Jean Nicard, il obtint sa prébende. A la Révolution, il refusa le serment et émigra à Maestricht[6].
  • Moret, chanoine de Saint-Pierre, prit part en 1789 aux assemblées du bailliage de Vitry-le-François.
  • Froment[Lequel ?], chanoine de Saint-Pierre, prit part en 1789 aux assemblées du bailliage de Vitry-le-François[13].
  • Jean-Baptiste Froment, ordonné à Soissons en 1782, docteur en théologie (1784), chanoine de Mézières, le 12 février 1784, il dut mourir pendant la Révolution[12].
  • Médard-Thierri Froment (1765-1821), son frère, ordonné en décembre 1789, nommé la même année chanoine de Mézières. Il refusa le serment et émigra à Maestricht. En mai 1802, rentré à Coulommes, il y fait acte de soumission aux lois et le serment concordataire[6].
  • M. Gérard, chapelain de Saint-Pierre.

Droit de Patronage

4 paroisses, selon Demouy[14].

Patrimoine foncier

Un acte du mois de décembre 1216, transcrit au cartulaire de la collégiale de Saint-Pierre de Mézières, indique « Félicité, de l'assentiment de Hugues, son mari et de Hugues, son fils aîné, fait don à la dite maison d'un cens de 13 sols et 6 deniers ».

Le domaine seigneuriale de la basse Clefay à Champigneul-sur-Vence appartenait pour partie au chapitre de Saint-Pierre.

En 1260, Gaucher de Rethel approuve la vente du quart des terrages (droit seigneurial) de Jandun faite par son frère Gui de Launoy, chevalier, à l'église Saint Pierre de Mézières[18].

Le chapitre de Saint-Pierre de Mézières possédait une censé et métairie acquise au XVIe siècle de Jean de Wignacourt, et la pêche « de toute ancienneté en la rivière d'Aisne dit à Waron ». Le tout fut baillé, le 19 février 1585, pour neuf ans à partir des versaines de 1587 à Jehan et Willemet Millet, précédents fermiers, à raison de 20 écus par an, plus sept écus pour les vins. Le 27 décembre 1682 Jean Alart reçut la censé pour pareille durée, à 155 livres par an. Le fermage monta à 182 livres en 1694, et tomba à 150 livres en 1743. La contenance de cette censé nous est inconnue. Les dîmes ecclésiastiques furent abolies par le décret du 11 août 1789. Les biens ecclésiastiques avaient été mis à la disposition de la Nation, le 2 novembre 1789. La ferme de Saint-Pierre de Mézières fut adjugée 10 300 livres le 17 février, à Guillaume Poterlot, de Wasigny[19].

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • « Le clergé des Ardennes pendant la révolution », Bulletin du Diocèse de Reims, , p. 27-29 (lire en ligne, consulté le ).
  • Hubert Collin, Les églises rurales romanes du pays de Reims et des Ardennes, Société d'études ardennaises, , 159 p..
  • Claude Renaudin, Le chapitre de l'église Saint-Pierre de Mézières. Le rôle socio-économique d'un chapitre de chanoines, Revue Historique Ardennaise, t.XIX, 1984.
  • Lucile Carameaux, La collégiale Saint- Pierre de Mézières au XIIIe siècle, Mémoires de maîtrise soutenus à l'U.F.R. d'Histoire, Histoire de l'Art et Archéologie de l'Université Charles de Gaulle-Lille III, année 1993, 109 p.
  • Lucile Carameaux, Edition du cartulaire de la collégiale Saint-Pierre de Mézières, DEA, sous la dir. de Ph. Contamine, univ. Paris IV-Sorbonne, 1995.
  • Patrick Demouy, Genèse d'une cathédrale : Les archevêques de Reims et leur Église aux XIe et XIIe siècles, Éditions Dominique Guéniot, , 814 p. .

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Références et notes

Notes
    Références
    1. Abbé Portagnier, « Guillaume-aux-Blanches-Mains », Travaux de l'Académie nationale de Reims, vol. 60, nos 3-4, 1875-1876, p. 179 (lire en ligne, consulté le )
    2. Arch. Départ. Ardennes G. 42
    3. Michel de Marolles, Inventaire des titres de Nevers, 1873, p605
    4. Charles Sarazin, « Inscriptions de Notre-Dame de Reims, découvertes au cours des travaux de restauration de 1919 à 1935 », Travaux de l'Académie nationale de Reims, vol. 153, (lire en ligne, consulté le ).
    5. Revue de Champagne et de Brie, 1894
    6. Le clergé des Ardennes pendant la révolution
    7. Travaux de l'Académie nationale de Reims, Gilet, Reims, 1912
    8. Paul Laurent, Un cadran solaire offert au prieur de Sept-Fontaines en I686, article dans la Revue historique ardennaise, novembre-décembre 1908, p. 326 à 337
    9. Bulletin du Diocèse de Reims, 1911
    10. Notice de Charles Wilmet sur http://philidor.cmbv.fr
    11. « Plaque funéraire de Martin Lefébure, chapelain de Saint-Pierre-de-Mézières à Vigneux-Hocquet », notice no PM02001364, base Palissy, ministère français de la Culture
    12. Ernest Henry, les Prisonniers du Mont-Dieu, p. 43
    13. Archives parlementaires de 1787 à 1860
    14. Demouy 2005
    15. Archives des Ardennes, Cartulaire de Saint-Pierre de Mézières
    16. Pouillé de Bauny daté de 1780
    17. Collin 1969, p. 126.
    18. Notice: sur le cartulaire du comté de Rethel. Annuaire-Bulletin De La Société De L'histoire De France, vol. 5, no. 2, 1867, p.49.
    19. Travaux de l'Académie nationale de Reims, Giret, Reims, 1913, pp.298 et 313
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