Claude Grandjean

Claude Grandjean, né le à Granges (Veveyse), est une personnalité politique suisse, membre du parti socialiste.

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Biographie

Né le à Granges. Originaire de Morlon et d’Enney (Gruyère). Fils de Marcel, instituteur, et de Germaine, née Sallin. Il épouse Danielle Sulmoni en 1968. Le couple aura trois enfants.

Il passe sa jeunesse à Granges. En 1962, il obtient un baccalauréat commercial au, puis entreprend des études à la Faculté des lettres de l’Université de Fribourg, notamment en histoire. Ses études le conduisent notamment à étudier les manuscrits du général Henri Dufour. Il est professeur au Cycle d’orientation de la Veveyse (branches commerciales, histoire, français,civisme).

Claude Grandjean est conseiller général à Châtel-Saint-Denis de 1978 à 1991 et il est brièvement conseiller communal de cette ville en 1991/92, chargé des écoles. Il est député socialiste de la Veveyse au Grand Conseil de 1986 à 1996. Il milite avec succès contre le projet de création d’un centre fédéral de sports à Montilier en 1987.

Candidat au Gouvernement en 1991, puis au Conseil national en 1995, il est élu au Conseil d’Etat en 1996 et y siège pendant dix ans. Il est chargé de la Direction de la Justice, de la Police et des Affaires militaires, devenue en 2002 Direction de la Sécurité et de la Justice. Sous sa houlette a vu le jour le premier office cantonal de médiation en matière de droit pénal des mineurs. Il met en place le nouvel Office de la circulation et de la navigation, doté d’un statut d’autonomie; deux succursales sont construites à Domdidier et Vuadens. Il met sous toit une structure cantonale pour l’intégration des migrants et contre le racisme. La police de proximité fait ses premiers pas en 2004 à son instigation, alors que la gendarmerie est réorganisée en trois régions. Claude Grandjean restructure également l’état civil et les justices de paix.

Claude Grandjean défend les lois suivantes devant le Grand Conseil : police du commerce (1997), Office cantonal unique du registre du commerce qui remplace les anciens offices de district (2000), exercice du commerce(2005), appareils et salons de jeu (révision partielle 2006), Conseil de la magistrature (2006), concordat sur l’exécution des peines privatives de liberté et des mesures concernant les adultes dans les cantons latins (2006), établissements publics (révision partielle 2006).

Sous sa direction est planifié un nouvel établissement de détention à Bellechasse pour détenus avant jugement ainsi qu’une halle de sports. L’inauguration est fixée à .

Également chargé des affaires militaires, Claude Grandjean présente en 2005 le nouveau concept de stationnement de l’armée. Si le parc automobile de l’armée de Romont est fermé, la concentration romande sur le centre de Grolley permet de sauvegarder l’emploi. Il s’est investi énormément dans ce dossier et a obtenu que le centre de Grolley devienne l’un des principaux sites logistiques du pays.

Plusieurs affaires concernant la justice et la police éclatent pendant ses deux mandats. En 2000, Claude Grandjean présente les conclusions d’une expertise menée par deux magistrats extérieurs au canton sur les graves dysfonctionnements de la justice pénale de 1988 à 1998. Il y est question d’intolérables retards, du poids abusif de la police, d’abus dans la détention préventive, de contacts directs entre juges d’instruction et informateurs, de pratiques mettant en péril l’indépendance des juges d’instruction et d’enquêtes illégales à l’étranger. Les experts proposent des mesures pour améliorer le fonctionnement de l’activité des juges d’instruction et de la police judiciaire.

Claude Grandjean doit affronter une situation difficile, marquée par un afflux de demandeurs d’asile et l’occupation par des sans-papiers de l’église Saint-Paul et du centre à Fribourg en 2001. Une certaine tension se manifeste entre le conseiller d’État et quelques députés socialistes alors que son parti demande la régularisation de la situation de sans-papiers qui répondent à certains critères et dont la cause est défendable. Le directeur de la Justice et de la Police s’est efforcé de traiter les cas avec humanité et a obtenu de nombreuses décisions positives dans ce domaine en intervenant auprès des autorités fédérales pour régulariser la situation de certains sans-papiers. Ces événements sont des retombées sur le plan politique avec une belle réélection de Claude Grandjean le , mais un fort recul socialiste de six sièges au Grand Conseil.

L’« affaire Grossrieder », du nom du chef de la brigade des stupéfiants, arrêté en , éclate pendant l’activité gouvernementale de Claude Grandjean, qui fut alerté sur ce cas par Carla Del Ponte, procureure générale de la Confédération. Ce policier est finalement acquitté par le Tribunal de la Sarine (4.7.2000), mais est renvoyé par le Conseil d’Etat pour « justes motifs » (23.11.2000). À la suite de ses recours auprès des tribunaux, l’État est obligé de lui accorder des indemnités pour un montant d’environ 330 000 francs.

En , l’Association du personnel de la police de sûreté adresse une lettre dénonçant le pourrissement des relations entre la police et ses responsables hiérarchiques : Claude Grandjean et le commandant Pierre Nidegger. Une expertise sur le fonctionnement de la police de sûreté conclut à l’absence de dysfonctionnements graves, mais à une accumulation de problèmes internes dus à un manque de communication. Elle fait une quarantaine de propositions à la direction de la police. La police se dote en 2001 d’un code déontologique qui aborde divers aspects tels le service à la communauté, le respect des personnes,l’obéissance, l’intégrité et l’impartialité, la dignité du comportement, le secret de fonction et le devoir de réserve.

Claude Grandjean préside le Conseil d’Etat en 2001 et en 2006. Il est administrateur de la Banque Cantonale de Fribourg de 1988 à 1996. Prenant congé de lui, le président du Grand Conseil relève que Claude Grandjean est un homme intègre et sensible.Après avoir quitté le Gouvernement, il préside la commission cantonale pour les jeunes en difficulté d’insertion professionnelle. Il enseigne aussi le français aux étrangers dans le cadre des activités bénévoles organisées par la Croix-Rouge fribourgeoise. Il est président de l’Orchestre de chambre fribourgeois.

Sources

  • Georges Andrey, John Clerc, Jean-Pierre Dorand et Nicolas Gex, Le Conseil d’Etat fribourgeois : 1848-2011 : son histoire, son organisation, ses membres, Fribourg, Éditions La Sarine, (ISBN 978-2-88355-153-4)
  • Tract électoral du Parti socialiste en 1996. Annuaire officiel, Bulletin du Grand Conseil. Le Temps du 5.12.09
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