Classe Mini

La classe Mini est l'association française qui réunit les utilisateurs d'un type de bateau à voile (monocoque de régate), appelé "Mini" dont la taille est limité à 6,50m. Cette classe de voilier est utilisée lors de courses au large et notamment pour la Mini Transat ou Transat 6.50 suivant les années. La classe Mini se partage entre bateaux de série et prototypes.

Classe Mini

Mini 6.50 (FRA 435) en entraînement dans la baie de La Rochelle

Symbole de classe
Type Classification dans les sports
Équipage
Équipage 1 ou 2
Caractéristiques techniques
Longueur 6,50 m max.
Maître-bau 3 m max.
Tirant d'eau 2 m max.

Historique

La classe Mini est née suite à l'organisation de la première Mini Transat en 1977 : cette nouvelle course au large en solitaire, créée par l'anglais Bob Salmon en réaction à la débauche de moyens des grandes courses traditionnelles, permet à des petits bateaux de 6,50 m maximum de traverser l'Atlantique en solitaire. La Transat est nommée Mini Transat pour faire référence à la très petite taille des bateaux engagés.

Progressivement, à mesure que les courses en voilier 6.50 se multiplient, les skippers s'organisent et créent en 1984 l'association loi de 1901 « Voiles 6,50 », qui regroupe les coureurs, définit les règles de jauge et organise le circuit des Mini : Mini-Transat (future Transat 6.50), Mini-Fastnet, Mini-Max, Transgascogne, etc. L'association « Voiles 6,50 » est affiliée à la Fédération française de voile.

En 1994, l'association se scinde en deux entités : l'organisation des courses reste à « Voiles 6,50 », tandis que la gestion sportive est confiée à la classe Mini.

Fonctionnement

La classe Mini rassemble en 2009 environ 500 adhérents, dont une grande majorité de coureurs. Les adhérents sont tant des professionnels de la course au large que des amateurs.

Le conseil d'administration comporte onze membres, majoritairement coureurs ou anciens coureurs. L'association fixe les règles de course, les règles de sécurité et de jauge. Elle veille également à conserver les valeurs et spécificités de la course en 6.50.

Les bateaux

Les bateaux de la classe Mini se partagent entre prototypes et bateaux de série. Généralement, les courses ont deux classements, un pour chaque type de bateau.

Pour être homologué un bateau de série, en plus de satisfaire à toutes les spécificités de la jauge Mini, doit avoir donné lieu à la production d'une série de dix bateaux strictement identiques produits par le même maître d'œuvre et que le chantier de construction a été visité par des représentants de la classe Mini[1].

Les prototypes sont des bateaux satisfaisant aux exigences de la jauge, mais qui peuvent être améliorés et modifiés pour améliorer leurs performances. Cette ouverture à l'innovation a fait de la classe Mini un laboratoire constant des innovations en matière de course au large. De nombreuses améliorations des bateaux de la course au large en général (mâts en carbone, quilles pendulaires etc) ont été testées sur des minis avant d'être ensuite appliquées aux plus gros voiliers.

Jauge

Étrave du prototype Arkema (2017).
Carénage à flot d'un prototype mini à quille inclinable.
Cockpit.

Les détails de la jauge de la classe mini sont fixées par la commission technique de la classe. Elle est mise à jour pour application au 1er janvier de l'année. Les principales caractéristiques de la jauge en 2020 sont les suivantes pour les prototypes[2] :

  • Dimensions générales : la longueur hors appendices (balcons...), qui définit la classe, ne doit pas dépasser 6,50 mètres. Le bau (largeur maximale) doit être inférieur ou égal à 3 mètres. Le tirant d'eau ne doit pas dépasser 2 mètres. Le tirant d'air (distance entre la ligne de flottaison et le sommet du mat) ne doit pas dépasser 12 mètres. Le franc-bord doit être au minimum de 75 centimètres.
  • Voiles : le coureur ne peut pas disposer de plus de 7 voiles avec obligation d'emporter un tourmentin (voile d'avant utilisé par vent très fort).
  • Coque : des ballasts fixes sont autorisés avec un maximum de 400 kilogrammes. Les appendices (foils, safran, voile de quille...) peuvent être mobiles mais ne doivent pas dépasser les dimensions fixées pour la coque.
  • Sécurité : une cloison d'abordage étanche doit être installée à l'arrière de l'étrave avec une trappe permettant d'inspecter le compartiment avant. Des cale-pieds doivent être installés sur les côtés du pont de l'étrave jusqu'à l'arrière du rouf. Une trappe de survie doit être installée dans le tableau arrière. Le bateau doit comprendre un balcon avant et arrière, des filières ainsi que deux lignes de vie. Le bateau doit comprendre des réserves de flottabilité d'un volume minimum de 1 200 litres répartis dans quatre endroits.

Pour les bateaux de série, la jauge est légèrement différente pour permettre une production moins couteuse (pas de foil, matériaux de la coque, du voile de quille et de la quille imposés) et un bateau plus facile à manœuvrer (quille et safrans fixes, ballasts interdits) et à maintenir. Le tirant d'eau ne doit pas dépasser 1,6 mètre et le tirant d'air 11 mètres[2].

Pour les épreuves de course les bateaux doivent être équipés d'un poste VHF, d'une balise de détresse et d'un transpondeur AIS. Les cartes électroniques et l'utilisation de moyens de communications avec l'extérieur sont interdits (le GPS sans fonction de routage est autorisé). Le bateau doit disposer d'une ou plusieurs batteries d'une capacité globale d'au moins 200 Ah (12 volts). Elles peuvent être rechargées par différents moyens : groupe électrogène, pile à combustible, panneau solaire... Durant une course toute assistance extérieure est interdite sauf situation de détresse[2].

Types de bateaux de série

Un 6.50 de série « Pogo » au départ de la Transat 6.50 (2009)
  • Coco, construit par le chantier Archambault (Vienne), architecte Philippe Harlé, depuis 1985 (105 exemplaires)
  • Pogo 6.50 ou Pogo 1, construit par le chantier Pogo Structures (Finistère), architecte Pierre Rolland, 1994-2002 (125 exemplaires)
  • Super Calin 6.50, construit par le chantier Magnan, architecte Jean-Pierre Magnan, depuis 1997
  • Naus, construit par le chantier Disegno Contrario, architecte Zancope, depuis 2000
  • Mistral 6.50, construit par le chantier AMC Marine, architecte Joubert & Nivelt, depuis 2002
  • Pogo 2 ou Finot Pogo, construit par le chantier Pogo Structures (Finistère), architecte Jean-Marie Finot, depuis 2003
  • Dingo 1, construit par le chantier Marée Haute (Finistère), architecte Pierre Rolland, depuis 2004
  • Tip Top 650, construit par le chantier Voiliers Bepox, architecte Sam Manuard Yacht Design, depuis 2005
  • Estarellas Zéro
  • Nacira 650, construit par le chantier FR Boating (France), architecte Alexis Muratet, 2007-2012 (18 exemplaires)
  • Azimut Ginto, construit par le chantier Azimut (Italie), architecte Sébastien Magnen, depuis 2007
  • Dingo 2 (ou D²), construit par le chantier Marée Haute (Finistère), architecte Pierre Rolland, depuis 2008
  • RG 650, construit par le chantier RioTecna (Argentine), architecte G Yacht Design, depuis 2011
  • Argo 650, construit par le chantier Andrés Durán Yachting S.L, architecte Marc Lombard, depuis 2012
  • Ofcet 6.50, construit par le chantier ofcet (Charente-Maritime), architecte Etienne Bertrand, depuis 2014 (17 exemplaires)
  • Pogo 3 ou Verdier Pogo, construit par le chantier Pogo Structures (Finistère), architecte Guillaume Verdier, depuis 2014
  • Maxi 6.50, construit par le chantier IDB Marine (Finistère), architecte David Raison, depuis 2018
  • Vector 6.5, construit par le chantier Yacht Service (Pologne), architecte Etienne Bertrand, depuis 2018

Principaux architectes de prototypes[3]

Un prototype plan Canivenc (2006)
  • Jean Berret (15 prototypes)
  • Groupe Finot (20 prototypes)
  • Marc Lombard (8)
  • Paul Lucas (11)
  • Jean Pierre Magnan (8)
  • Sébastien Magnen (6)
  • Sam Manuard (18)
  • Pierre Rolland (30)
  • Étienne Bertrand (8)
  • David Raison (2)

Les bateaux de la classe Mini sont référencés selon trois critères : le numéro de coque, le numéro de voile et la référence de l'architecte[4].

Les courses de la classe Mini

Rassemblement de mini dans le port de La Rochelle avant le départ de la Mini-Transat 2017.

Différentes courses sont organisées pour la course. Elles sont soit en solitaire soit avec des équipages de deux personnes. Un classement est effectué en prenant en compte la distance de la course (selon les courses celle-ci va de 100 milles à 4050 milles). Le programme en 2021 est le suivant dans l'ordre du calendrier[5] :

  • Mini-Golfe : La Grande Motte - Narbonne - La Grande Motte (100 milles)
  • Arcipelago 650 (Italie) : Punta Ala - Elbe - Capri - Punta Ala (180 milles). Course en solitaire. Une seule étape.
  • Mini Petrolera (Catalogne, Espagne) : Garraf (Esp) - Plataforma Casablanca - Garraf (100 milles). Course en solitaire.
  • Rega base mini FNOB (Espagne) : Barcelone - Dragonera - Togomago - Columbretes - Barcelone (420 milles). Équipage en double.
  • Gran Premio d'Italia (Italie) : Gênes - Bouches de Bonifacio- île de Giannutri - Gênes (540 milles). Équipage en double. Une seule étape.
  • Plastimo Lorient Mini : Lorient - Pointe de Penmarc'h - Ile d'Yeu - Lorient (250 milles) Équipage en double.
  • 222 mini solo (Italie) : Golfe de Gênes (222 milles). Course en solitaire.
  • Pornichet Select : Pornichet - Les Birvideaux - Belle Ile - Ile d'Yeu - les Sables d'Olonne - Ile d'Yeu - Groix - Pornichet (300 milles). Course en solitaire.
  • Corsica Med : entre Provence, Corse, Elbe et Ligure (500 milles). Course en solitaire.
  • Mini en mai : La Trinité sur Mer, Mer d'Iroise, la Bretagne Sud et l'estuaire de la Gironde (500 milles). Course en solitaire.
  • TROPHEE MARIE-AGNES PERON : Douarnenez - mer d'Iroise - Bretagne Sud - Douarnenez (220 milles). Course en solitaire.
  • Mini-Fastnet : Douarnenez - Phare du Fastnet (Irl) - Douarnenez (600 milles). Course en double.
  • Mini Calvados 1 : Douarnenez-Deauville (270 milles). Course en double.
  • Mini Calvados cup 1 : Deauville-Deauville (300 milles). Course en simple .
  • Mini Gascogna (remplace à compter de 2021 la Transgascogne) : Verdon-sur-mer - Getxo (Espagne) - Verdon-sur-mer (580 milles). Course en solitaire et en solitaire avec 2 étapes.
  • Mini Transat entre septembre et novembre : Les Sables d'Olonne (France) - Santa Cruz de la Palma (Iles Canaries) - Saint François (Guadeloupe). 4050 milles. Course en solitaire en deux étapes.


Les records

Ces records sont généralement calculés par les directions des courses mais non homologués par le World Sailing Speed Record Council.

Record de distance en 24 heures

DateDistance
(milles)
Vitesse
(nœuds)
Skipper(s)BateauTypeÉquipageCadre du record
2010 304,9[6] 12,70 Bertrand Delesne 754 Prati'Buches Proto Solitaire Pendant la Mini Transat
05 novembre 2019 291,47[6] 12,14 Floriant Quenot 946 Mini Skippy Série Solitaire Pendant la Mini Transat

Notes et références

  1. Jauge de la Classe Mini
  2. Jauge et règlements pour l'année 2020, Springer, , 17 p. (lire en ligne)
  3. Liste des architectes de mini
  4. (fr) (en) « Histoire des Minis », sur www.histoiredeshalfs.com, (consulté le )
  5. « Calendrier 2021 », sur Classe Mini (consulté le )
  6. « Vers une deuxième étape record ? », sur www.minitransat.fr, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes 

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