Cité Frugès

La Cité Frugès - Le Corbusier, à Pessac, dans la banlieue de Bordeaux, est l’un des deux lotissements[1] construite par l’architecte suisse[2] Le Corbusier en 1926 (en collaboration avec son cousin Pierre Jeanneret, architecte également) pour le compte de l’industriel sucrier Henry Frugès. Ce dernier fit aussi réaliser l'hôtel Frugès à Bordeaux. La cité est inscrite, avec 16 autres œuvres architecturales de Le Corbusier, sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en 2016.

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Description

L’industriel souhaitait loger des ouvriers et fit l'acquisition d'«une vaste prairie entourée de bois de pins, pour y édifier une cité jardin ». Sur le projet initial de 127 maisons, les 51 habitations construites répondent à 7 types différents : zig-zag, quinconce, gratte-ciel, arcade, maison isolée, et jumelles et un dernier type dont l'unique exemplaire fut détruit pendant la deuxième guerre mondiale. Avec leurs toitures terrasses, leurs formes géométriques épurées, leur construction modulaire et la polychromie de leurs façades et leurs fenêtres en bandeau, les maisons furent un laboratoire grandeur nature des idées novatrices de l'architecte.

La maison située 3 rue des Arcades, type arcade inscrite dans un ensemble de sept maisons à la limite ouest du quartier et qui a recouvré son état d’origine, est la première maison à être classée au titre des monuments historiques[3].

La Ville de Pessac, depuis lors a acquis une maison « gratte-ciel » (située 4 rue Le Corbusier) ; la Maison Municipale Frugès - Le Corbusier, ouverte à la visite et lieu de diverses expositions tout au long de l'année. Elle conserve une maquette de l’ensemble, réalisée par Henry et Christiane Frugès en 1967.

Après une longue période d’oubli, pendant laquelle les maisons furent largement modifiées par leurs habitants[4], la cité est progressivement rénovée par ses nouveaux occupants, souvent sensibilisés à l’œuvre de l'architecte et son projet.

Les Quartiers Modernes Frugès de Pessac sont inscrits dans une Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager depuis 1998 : des recommandations architecturales simples assurent la sauvegarde de l’ensemble, tout en s'efforçant de lui conserver son caractère initial de « cité d’habitation populaire »[5].

Inscription à l'UNESCO en 2016

La candidature de plusieurs sites construits par Le Corbusier (dont la cité Frugès) au patrimoine mondial de l'UNESCO a déjà été refusée en 2009 puis en 2011 en raison d'une liste trop longue et l’absence du site de Chandigarh en Inde[6],[7]. Un nouveau dossier de candidature tenant compte des différentes remarques est déposé fin [8] et proposé lors de la 40e session du Comité du patrimoine mondial qui se tient à Istanbul (Turquie) du 10 au [9]. L'ensemble est finalement classé le [10].

En 2019, onze maisons sont inscrites aux Monuments historiques :

Galerie


Notes et références

  1. Le premier se trouve sur la commune de Lège-Cap-Ferret, au bord du bassin d’Arcachon (1923-1924).
  2. Le Corbusier est naturalisé français en 1930.
  3. classement par arrêté du 18 décembre 1980.
  4. Ces modifications ont alimenté une vaste littérature sur l’appropriation du bâti par ses occupants.
  5. Site du ministère de la culture.
  6. « Chapelle : écourter la liste de l'UNESCO », sur L'Est républicain, .
  7. « Le Corbusier va postuler à l'UNESCO », sur L'Est républicain, .
  8. « L'œuvre de Le Corbusier de nouveau présentée pour son inscription à l'UNESCO », sur France 3 Franche-Comté.
  9. « Patrimoine mondial : vingt-quatre nouveaux sites inscrits sur la liste », sur adiac-congo.com.
  10. « L'œuvre de Le Corbusier entre au Patrimoine mondial », sur lamontagne.fr, .
  11. « Notice n°PA33000221 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  12. « Notice n°PA33000222 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  13. « Notice n°PA33000223 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  14. « Notice n°PA33000224 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  15. « Notice n°PA33000215 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  16. « Notice n°PA33000214 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  17. « Notice n°PA33000216 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  18. « Notice n°PA33000217 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  19. « Notice n°PA33000218 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  20. « Notice n°PA33000219 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  21. « Notice n°PA33000220 », sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • "Pessac de Le Corbusier - Étude socio-architecturale 1929/85", Philippe Boudon, Éditions Dunod, (ISBN 2-04-015794-8)
  • "Le Corbusier : Les Quartiers Modernes Frugès", Marylène Ferrand - Jean-Pierre Feugas - Bernard Le Roy - Jean-Luc Veyret, Princeton Architectural Press, (ISBN 3764358084)
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