Chaufferette

Une chaufferette est un petit appareil de chauffage (souvent portable) qui permet de se réchauffer ; différents types sont disponibles : réfractaire, à bâtonnets ou chimique. C'est aussi le nom d'un type de brasero utilisé par certains viticulteurs champenois. Au Québec, ce terme désigne également le dispositif de chauffage de l'habitacle dans un véhicule.

Une chaufferette à braise
Chaufferette en cuivre

Chaufferettes à braise

Le terme chauffette ou chaufferette se rencontre souvent dans les inventaires d’objet datant du XIVe siècle et désignait aussi bien le chauffe-lit, le chauffe-pieds, le chauffe-mains, le chauffe-biberon, etc., de formes et de matières les plus diverses[1]

Chauffe-lit

Moine
On utilisa dans les campagnes françaises, jusqu'en 1950 environ, un appareil nommé moine : il comprenait un récipient métallique contenant les cendres chaudes du feu de bois de la pièce principale, isolé entre deux luges de bois permettant de le glisser quelques minutes dans un lit sans roussir les draps. Son effet était apprécié pour réchauffer les draps et les rendre bien secs avant le coucher. Dans les derniers modèles, la source de chaleur était une ampoule électrique suspendue à l'intérieur des luges, ce qui rendait le dispositif beaucoup plus pratique.
Bassinoire
Une variante du moine, nommée bassinoire, ne comportait pas de glissières et se composait d’un réservoir en forme de poêle de métal, généralement de cuivre ou de laiton, et dont le couvercle percé laissait passer l’air pour le maintien des braises et échapper la chaleur. Le tout était tenu au bout d'un manche (bois ou métal) qui demandait une grande habileté pour ne pas risquer d'abîmer les draps.

Ustensile que l’on trouve encore dans un but décoratif et de fabrication récente.

Réchaud à briquette
Petit panier métallique muni d’anses en fil de fer sur lequel était déposée une briquette de terre cuite vernissée préalablement chauffée sur la braise.
Briques
Beaucoup de familles avaient aussi l'habitude de faire chauffer des briques sur la cuisinière ou le poêle à feu continu, puis de les envelopper dans des feuilles de papier ou dans un torchon, et de les placer au moment du coucher dans le lit sous les draps, en particulier à l'emplacement des pieds, plus sensibles au froid.

Chauffe-pieds

Chaufferette, XIXe siècle, Collection Musées départementaux de la Haute-Saône
éléments constitutifs, XIXe siècle, Collection Musées départementaux de la Haute-Saône

Autrefois, c'était une petite boîte métallique dont le couvercle percé laissait passer la chaleur des braises tirées d'un feu de bois et manipulées avec une pelle à couvot[2]. On posait les pieds dessus, puis on se recouvrait les jambes d'une couverture pour que la chaleur monte également le long des jambes. Il existe un modèle de chaufferette en bois à l’extérieur et doublé de fer à l'intérieur, le plus souvent contenant un seau en fonte, en fer, en laiton ou cuivre, dans lequel étaient déposées les braises.

Chauffe-mains

Chaufferette à mains ou pomme ou escaufaille ou pomme à chauffer les mains ou chauffe-doigts ou boule à chauffer ou comtesse en forme de livre. Utilisées dès le XIIIe siècle elles permettaient d'avoir chaud aux mains en les gardant dans les poches. Il s'agit généralement d'une boule creuse de métal, attachée au bras par une chaînette et s'ouvrant en deux hémisphères que l'on remplissait de braise[3]. Parfois le chauffe-mains prenait l’aspect d’un livre d'heures car ces chaufferettes étaient utilisées tant par les ecclésiastiques que par les fidèles pour se prémunir des engelures l’hiver[4] dans les nefs froides des églises.

Chaufferette à eau

Avec la disparition progressive des cheminées au bois et l’apparition des fourneaux ou cuisinières bois-charbon ; la nature de l’élément énergétique est passée du solide (braise) au liquide (eau). Cette mutation affecta également la nature du contenant qui est plus connu sous le nom de bouillotte.

Ce nouveau mode de chauffage évite tout risque d’incendie et est, hormis un risque d’humidité dû à une fuite, toujours d’actualité, le contenant prit toutes les formes imaginables dans une multitude de matières.

  • récipient en forme de cruche ou de bouteille de grès, matière qui emmagasine la chaleur,
  • Récipient métallique, laiton ou acier galvanisé plus économique, moins fragile, plus facile à fabriquer industriellement,
  • Récipient de matière souple comme le caoutchouc, dont l’aspect souplesse permet son usage tant en chauffe-lit qu’en chauffage corporel ponctuel (mains, reins, dos, pieds).


Dès la fin du XVIIIe siècle, ce nouveau moyen énergétique excita l’imagination d’inventeurs qui créèrent les bouillottes les plus originales :

  • en 1770, un cordonnier pour femme, imagine des pantoufles de spectacle munies de talons métalliques creux et remplis d’eau chaude,
  • en 1780, un fontainier publia une de ses créations sous la forme d’un petit réservoir rempli d’eau bouillante pour tenir les pieds au chaud dans les voitures[5],

Chaufferette électrique

La première chaufferette fonctionnant à l'électricité est apparue au début du XXe siècle, plus précisément en 1922.

Cette catégorie de chaufferette s'est déclinée en plusieurs types :

  • Radiateur rayonnant : Appareil utilisant des éléments chauffants (céramiques ou non) pour disperser la chaleur par rayonnement.
  • Radiateur halogène : Type de chaufferette relativement similaire au radiateur rayonnant, mais utilisant des ampoules halogènes comme éléments chauffants
  • Radiateur à air forcé : Communément appelé radiateur-ventilateur ou même pulso-radiateur, c'est le type d'appareil de chauffage portatif le plus commun. Il utilise un ventilateur en plus des éléments chauffants (métal ou céramiques), le ventilateur servant à disperser la chaleur plus vite, ce qui est utile pour une caravane par exemple.
  • Radiateur à bain d'huile : Appareil ressemblant beaucoup à un radiateur à eau chaude, mais qui est rempli d'huile et scellé. L'huile est utilisée pour conserver la chaleur, ce qui réduit le nombre de cycles marche/arrêt.

Il existe des chaufferettes plus ou moins efficaces, dont le rendement énergétique est fonction du mode de transmission de la chaleur. Les méthodes les plus efficaces pour chauffer l'environnement domestique sont l'échangeur solide/air et le convecteur.

Chaufferette chimique

Une chaufferette à l'acétate de sodium, avec sa pastille métallique.

Une chaufferette chimique est constituée d'une pochette contenant une solution aqueuse saturée en acétate de sodium en surfusion, la température de fusion étant à 54 °C pour une solution à 20 %, ce qui est bien au-dessus de la température ambiante. En tordant une plaquette métallique à l'intérieur du liquide, on libère des germes d'acétate solidifié, qui déclenchent la cristallisation, et la solution devient solide[6]. Cette transition de phase est exothermique, ce qui signifie qu'elle s'accompagne d'un dégagement de chaleur. Lorsque la pochette est refroidie, on fait passer l'acétate de sodium de l'état solide à l'état liquide en plaçant la pochette dans de l'eau très chaude. Puis la solution peut rester liquide jusqu'à une température de −120 °C[6], ce qui est très largement inférieur à la température de fusion, on dit que le liquide est en surfusion.

Bien que ces chaufferettes possèdent le qualificatif de « chimique », le processus mis en jeu est purement physique.

Il existe aussi de vraies chaufferettes chimiques dont le principe est activé par oxydation au contact de l'air. Elles sont efficaces bien plus longtemps (de 8 à 60 h contre 1 h) mais ne servent qu'une fois.

Chaufferette (viticulture)

Le terme « chaufferette » est aussi le nom d'un type de brasero utilisé par certains viticulteurs champenois : en cas de risque de gel printanier, ils peuvent être amenés à employer des chaufferettes de grande taille, pour réchauffer leur parcelle de vigne pendant quelques heures et protéger ainsi les bourgeons.

Notes et références

  1. Havard (H.). Dictionnaire de l’ameublement et de la décoration depuis le XIIIe siècle jusqu’à nos jours. Paris, maison Quantin, 1887-1890. 4 vol tome 1 p. 785.
  2. Guide des outils et objets domestiques, André Mercuzot, ed. Jean-Cyrille Godefroy 1997, page 268
  3. Paul Rouaix, Dictionnaire des arts décoratifs : à l'usage des artisans, des artistes, des amateurs et des écoles : ameublement, armurerie..., Paris, A la librairie illustrée, , 1043 p., p. 254
  4. Objets civils domestiques, par Catherine Arminjon et Nicole Blondel (éd. Imprimerie Nationale, 1984) p. 484
  5. Journal général de France, 17 janvier 1780
  6. Courty JM, Kierlik E, Les chaufferettes chimiques, Pour la Science, décembre 2008, p. 108-110

Articles connexes

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