Chassignolles (Haute-Loire)

Chassignolles est une commune française située dans le département de la Haute-Loire en région d'Auvergne-Rhône-Alpes.

Pour les articles homonymes, voir Chassignolles.

Chassignolles

Blason
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Haute-Loire
Arrondissement Brioude
Intercommunalité Communauté de communes Auzon Communauté
Maire
Mandat
Michel Clemensat
2020-2026
Code postal 43440
Code commune 43064
Démographie
Population
municipale
63 hab. (2018 )
Densité 3,4 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 23′ 52″ nord, 3° 29′ 35″ est
Altitude Min. 666 m
Max. 1 100 m
Superficie 18,27 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Sainte-Florine
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Chassignolles
Géolocalisation sur la carte : Haute-Loire
Chassignolles
Géolocalisation sur la carte : France
Chassignolles
Géolocalisation sur la carte : France
Chassignolles
Liens
Site web http://www.village-chassignolles.fr

    Géographie

    Urbanisme

    Typologie

    Chassignolles est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[1],[2],[3]. La commune est en outre hors attraction des villes[4],[5].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (80,4 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (80,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (80,4 %), prairies (11,3 %), zones agricoles hétérogènes (8,3 %)[6].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[7].

    Habitat et logement

    En 2018, le nombre total de logements dans la commune était de 135, alors qu'il était de 138 en 2013 et de 144 en 2008[I 1].

    Parmi ces logements, 30,9 % étaient des résidences principales, 52,4 % des résidences secondaires et 16,7 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 99,3 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 0 % des appartements[I 2].

    Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Chassignolles en 2018 en comparaison avec celle de la Haute-Loire et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (52,4 %) supérieure à celle du département (16,1 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 95,3 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (95,2 % en 2013), contre 70 % pour la Haute-Loire et 57,5 pour la France entière[I 3].

    Le logement à Chassignolles en 2018.
    Typologie Chassignolles[I 1] Haute-Loire[I 4] France entière[I 5]
    Résidences principales (en %) 30,9 71,5 82,1
    Résidences secondaires et logements occasionnels (en %) 52,4 16,1 9,7
    Logements vacants (en %) 16,7 12,4 8,2

    Toponymie

    Le toponyme Chassignolles est, selon certains, issu du gaulois cassanos, signifiant chêne[8].
    Selon le linguiste Albert Dauzat qui a longtemps travaillé sur la région, ce nom apparaissant dans la documentation sous la forme Caucinogile, se rapportera au latin vulgaire Cacinoialum, dérivée de chaux. Cependant, il avance également que cette mention ancienne, serait également dérivable de Caucino- + -ilo, pouvant ainsi se rapporter simplement à un classique anthroponyme gallo-romain : Caucilius déformation de Caucius [9]. Malheureusement à ce jour, aucune découverte archéologique ne semble pouvoir venir défendre cette dernière hypothèse[10]. Cette lacune doit probablement relever du manque de recherche entreprise dans ce domaine. En effet, de nombreux autres toponymes laissent entrevoir un défrichement précoce. Il n'est donc pas risqué de dire, que très certainement dès les hautes époques du Moyen Âge, devait être établi un domaine d'exploitations de type gallo-romain. Dans l'actuelle commune certains micro-toponymes trahissent une occupation humaine antérieurement au VIIe siècle[11].

    Histoire

    In patria Arvernica, in aice Brivatensi, in villa quae dicitur Caucinogilo sive Genecense.[889] [12]
    L'importante villa est cité pour la première fois en 889 lors d'une donation de champs au profit du chapitre de Brioude. Elle réapparaitra de nombreuses autres fois dans les textes de la fin de l'époque carolingienne.

    Les seigneurs des lieux

    Blason de la famille Chalencon.

    Avant le XIIIe siècle, le domaine doit certainement être sous la protection des milites d'Auzon et des comtes d'Auvergne. La première mention de la famille de Chassignolles n'apparaît pas avant la 2e moitié du XIIIe siècle. L’héritière de cette maison (appartenant vraisemblablement au lignage des Auzon)[13] transmet alors cette terre à celle des seigneurs de Chalencon, proches parents des vicomtes de Polignac. Cette union donnera naissance à la branche des Chalencon-Chassignolles.
    La seigneurie passera ensuite dans la maison de Montmorin-Saint-Hérem (Alix de Chalencon ayant épousé vers 1460 Gilbert de Montmorin-St-Hérem) puis dans celle des Clermont-Chaste[14], Françoise fille de Gaspard de Montmorin et de Louise d'Urfé ayant épousé d'abord Louis-Armand vicomte de Polignac (d'où Louise), puis en deuxièmes noces François de Clermont baron de Chaste.

    • Les Navette

    Ces seigneurs de Chassignolles sont en partie seigneurs de Saint-Martin d'Ollière[15].

    Culture et patrimoine

    L’église Notre-Dame-de-l'Assomption

    • ecclesia dedicata Assumptioni.

    C’est du temps du successeur de saint Robert, Durand l’abbé de la Chaise-Dieu, que le puissant comte d’Auvergne, Robert III, donna en 1077 au monastère de moniales de Lavaudieu des terres à Chassignolles. La prieure y fit édifier un petit prieuré de moniales dédié à Notre Dame. Il existait encore en 1670. Le prieuré eut aussi des démêlés avec les seigneurs de La Mothe, qui l’amenèrent, en 1358, à conclure un traité avec la comtesse d’Auvergne, Jeanne, reine de France.

    Au centre de la vaste place du bourg, l’église, en arkose blonde (parfois rouge), termine le village au-dessus d’un beau paysage vers l’ouest, (paysage typique du parc régional du Livradois Forez). La façade trapue est celle de l’église romane à nef unique, encadrée de contreforts et percée d’une baie pour éclairer cette nef. Le portail d’entrée est remarquable par l’archivolte finement sculptée de feuillage stylisé et les personnages, à ses deux extrémités. La porte paraît dater du XVe siècle. Elle est ornée de pentures forgées d'époque. Le vantail ouvrant est fermé par un verrou de la même époque, orné d'une poignée figurant un poisson. Dessous deux arcs, dont un de bâtons rompus, reposent sur des colonnettes à chapiteaux classiques (les sirènes) ou plus mystérieux (le personnage de gauche). À droite le bas côté sud présente extérieurement et intérieurement les mêmes caractéristiques de fortification que Chaméane et Champagnac-le-Vieux. La nef romane contraste avec la partie gothique est de l’édifice. Elle est inscrite aux monuments historiques depuis le 28 novembre 1944 sauf la façade occidentale classée à la même date [16]

    Cette église renferme une Vierge en bois polychrome classée au titre objet [17]

    À l’intérieur, dans la niche, à gauche du chœur, une Vierge en majesté, restaurée, remontant aux origines de ce monastère. Cette Vierge romane dite "Notre Dame de Chassignolles", est une statue du XIIe siècle, sans doute faite en Auvergne où l'on en retrouve encore un grand nombre. Ce sont souvent, comme ici, des statues reliquaires avec un petit logement dans le dos pour abriter une relique de la Vierge. Elle représente une Vierge assise de face, très droite et sereine, sur un "trône de majesté" présentant aux fidèles son fils tenant le Livre de la main gauche. Le voile qui descend depuis la tête de la Vierge, les robes des deux personnages, les larges manches donnent lieu à un travail de drapés admirable. Cette statue est en bois marouflé polychrome : une toile finement collée sur la sculpture en bois et recouverte d’un enduit blanc ensuite entièrement peint.

    Notre Dame de Chassignolles a été retrouvée a Jourchanes en 1938 par la famille Besseyre-Clémensat. Elle a été restaurée par Yves Morvan[18].

    • Un corps de Christ en croix gothique en bois sans trace de polychromie repose dans le côté sud de la nef.

    Le château fort

    Réalisation architecturale du XIIIe siècle dans l'esprit des constructions de Philippe Auguste. Construit entre 1240 et 1250, le château est remanié au XVe siècle. Transformation des archères ; modification de la tour sud-est ; remaniement des logis et de la tour carrée. Au XVIIe siècle, percement d'une porte ornée de pilastres au deuxième niveau de la tour Est. En 1860, le château est incendié. Le plan est constitué d'un rectangle avec une tour circulaire à chaque angle. À l'est et à l'ouest, en milieu de courtine, présence d'une tour carrée. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, la façade sud conserve un portail d'entrée aménagé dans une tour carrée. Des courtines s'élèvent au troisième niveau des tours. La rigueur géométrique du plan, la qualité des aménagements défensifs et résidentiels font de ce château un élément important de l'histoire de l'architecture militaire auvergnate. Le château est inscrit aux monuments historiques depuis le 7 février 1994 [19].

    Toponymie[20]

    • Champré
    • Escros
    • Estival
    • Jourchanes

    Carrière de Quartz.

    • la Besseyre, Villa Beciaria (Br.)
    • la Chapelle
    • la Frideyre
    • la Rabide
    • la Rouveyre
    • la Trémoulière
    • le Gout
    • les Fontilles
    • Mandarat
    • Marion
    • Moulin de Marion
    • Moulin des Poules
    • Pelavit
    • Préchâteau
    • Rabassac
    • Réal.

    Au cœur de ce petit village agricole était construit une bastide. Il ne reste plus de ce petit château, ancienne propriété des Navette, qu'une pierre armoriale dont l'identité de la famille reste indéfinie[21].

    • Thonnat
    • (?) Mine de plomb et d'antimoine.

    Cercle des Héritiers de la Mémoire

    Association savante qui regroupe tous ceux qui sont intéressés par l'histoire de cette commune et de ses habitants. Elle publie régulièrement des études généalogiques et des articles historiques. Elle organise régulièrement des rencontres et des expositions. On peut la contacter en écrivant à la mairie de Chassignolles.

    Politique et administration

    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    mars 2001 En cours
    (au 27 août 2014)
    Michel Clémensat[22] Divers droite  

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[23]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[24].

    En 2018, la commune comptait 63 habitants[Note 2], en diminution de 12,5 % par rapport à 2013 (Haute-Loire : +0,6 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    662752881819863899899888943
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    870851852853747787770696621
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    624602582480442378339301279
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    28821919115710984828066
    2018 - - - - - - - -
    63--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[25] puis Insee à partir de 2006[26].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Personnalités liées à la commune

    Voir aussi

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Site de l'Insee

    Autres sources

    1. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    2. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    3. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    4. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    5. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    7. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    8. Henriette Walter, L'aventure des mots français venus d'ailleurs, Robert Laffont, p. 44.
    9. La Toponymie Française, Bibliothèque Scientifique, Payot, Paris, p. 207,262
    10. Carte archéologique de la Gaule, La Haute-Loire, p. 62.
    11. Étude à finir après réception de la liste toponymique de l'ancien cadastre.
    12. LIBER DE HONORIBUS,H. Doniol,1863, Charte no 278.
    13. Nous remarquons l'hommage au comte de Poitiers faite dans le 3e quart du XIIIe siècle par Ebrard de Chalencon pour le domaine d'Escolges tout près d'Auzon, spic. Briva.,p.121-122
    14. Nobiliaire d'Auvergne, Jean-Baptiste Bouillet, 1847, p. 145
    15. Nobiliaire d'Auvergne, Jean-Baptiste Bouillet, Perol, 1848, p. 412
    16. « Église Notre-Dame de l'Assomption », notice no PA00092648, base Mérimée, ministère français de la Culture consultée lze 19 avril 2012
    17. « Groupe sculpté : Vierge en majesté. », notice no PM43000218, base Palissy, ministère français de la Culture consultée le 19 avril 2012
    18. Hélène Leroy, Francis Debaisieux, Yves Morvan, Vierges romanes-Portraits croisés, Éditions Debaisieux, 2009.p. 45.
    19. « Château fort de Chassignolles », notice no PA00132737, base Mérimée, ministère français de la Culture consultée le 19 avril 2012
    20. Il serait fort utile de dresser ici, la liste des noms de lieux provenant du cadastre napoléonien. Cette liste aura comme intérêt d'aider les toponymistes et historiens qui s'intéressent à ce terroir. (Avis aux chercheurs, avis au Cercle des Héritiers de la Mémoire)
    21. Almanach de Brioude et son arrondissement,19??, Aurillac, P. ??.
    22. Liste des maires de la Haute-Loire sur le site de la préfecture (consulté le 27 août 2014).
    23. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    24. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    25. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    26. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    27. Christian de Seauve, Notes sur les châteaux disparus du Viallard et de l’Air à Laval-sur-Doulon : in Cahiers de la Haute-Loire 2008, Le Puy-en-Velay, Cahiers de la Haute-Loire, .
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