Charnas

Charnas est une commune française, située dans le département de l'Ardèche en région Auvergne-Rhône-Alpes.

Charnas

Vue générale du village.
Administration
Pays France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Ardèche
Arrondissement Tournon-sur-Rhône
Intercommunalité Communauté d'agglomération Annonay Rhône Agglo
Maire
Mandat
Yves Fraysse
2020-2026
Code postal 07340
Code commune 07056
Démographie
Population
municipale
922 hab. (2018 )
Densité 171 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 20′ 14″ nord, 4° 44′ 40″ est
Altitude Min. 141 m
Max. 398 m
Superficie 5,39 km2
Unité urbaine Commune rurale
Aire d'attraction Roussillon
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Sarras
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Auvergne-Rhône-Alpes
Charnas
Géolocalisation sur la carte : Ardèche
Charnas
Géolocalisation sur la carte : France
Charnas
Géolocalisation sur la carte : France
Charnas

    Géographie

    Sur le rebord du plateau nord-ardéchois.

    La commune de Charnas s'étend sur une surface relativement modeste de 5,39 km2 sur le rebord du plateau nord ardéchois qui domine le Rhône. À l'est, son territoire est situé entre les deux ruisseaux, de Montrond au nord et de Marlet au sud. C'est dans cette partie que le village s'est peu à peu étendu. Au nord-ouest, le reste de la commune occupe le plateau, en culture et hameaux, jusqu'au ruisseau du Limony et à la limite du département de l'Ardèche avec celui de la Loire[1].

    Communes limitrophes

    Maclas (Loire) Limony
    Vinzieux N
    O    Charnas    E
    S
    Félines Serrières

    Urbanisme

    Typologie

    Charnas est une commune rurale[Note 1],[2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3],[4].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Roussillon, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 27 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5],[6].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (57,9 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (66,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (34,9 %), forêts (28 %), cultures permanentes (23 %), zones urbanisées (14 %)[7].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].

    Toponymie

    Le toponyme Charnas pourrait être issu du gaulois cassanos, signifiant « chêne »[9].

    Histoire

    On peut supposer que le plateau de Charnas a été cultivé et occupé avant ou pendant l'Antiquité. Mais il n'en a pas été retrouvé de traces.

    Les premières preuves historiques d'un habitat concernent le château et l'église. Les premiers personnages cités par l'histoire appartiennent à la famille de Fontanes, et étaient les seigneurs du château de Cheymé au XIVe siècle. Ce bâtiment se trouve au nord de la commune actuelle. Installé au centre d'un important territoire agricole, il a pris au fil des âges l'apparence d'une jolie ferme fortifiée.

    Le nom de ces seigneurs est aussi lié à une chapelle Notre Dame au village. Girard de Fontanes y a été enterré en 1543. Cette chapelle aurait été peu à peu agrandie en église vers 1761 par les religieux du prieuré local[10].

    L'activité agricole a longtemps été basée sur de la polyculture qui permettait l'autonomie alimentaire. Mais elle s'est progressivement spécialisée. Au XIXe siècle, la viticulture était déjà bien répandue, dans une commune peuplée de 500 habitants. Mais la crise du phylloxéra et de l'agriculture en général a ramené la population à moins de 300 habitants vers 1920.

    Ce n'est qu'à partir de 1980 que la commune s'est repeuplée rapidement grâce à la construction de maisons individuelles. Elle a dépassé en 2015 les 900 habitants. La plupart de ces habitants travaillent dans la Vallée du Rhône et mettent généralement un certain temps avant de s'intégrer au reste de la population[11].

    La réputation traditionnelle de Charnas reste attachée au vin, avec une production de qualité assurée par huit éleveurs producteurs. La commune compte aussi sept producteurs de fruits.

    Au niveau sportif, la commune se distingue par un important club de volley-ball[1].

    Politique et administration

    La mairie, au départ de la route de Serrières.
    Liste des maires successifs
    Période Identité Étiquette Qualité
    Les données manquantes sont à compléter.
    juin 1995 2014 Michel Cellard    
    2014 En cours
    (au )
    Yves Fraysse[12],[13] SE Administrateur de sociétés

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[14]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[15].

    En 2018, la commune comptait 922 habitants[Note 3], en augmentation de 4,77 % par rapport à 2013 (Ardèche : +1,94 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    473496532540523538534543544
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    562582556508510485496466465
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    398383363315287297298285281
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2010 2015
    273264280297369511659779909
    2018 - - - - - - - -
    922--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[16] puis Insee à partir de 2006[17].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Enseignement

    • École publique de cinq classes, comptant 120 élèves en 2015.

    Manifestations culturelles et festivités

    La fête de la Pomme, en janvier.
    • Janvier : fête de la Pomme (organisée par la société Saint-Vincent).
    • Fin janvier : fête de la Saint-Vincent.
    • 1er mai : tournoi de volley-ball.
    • Fin juillet : fête des vins (société Saint-Vincent).
    • Début décembre : fête des illuminations[1].

    Associations

    En 2015, la commune comptait une dizaine d'associations et recensait une trentaine d'événements dans l'année.

    Liste des associations :

    • ACCA, retraités UNRPA, Sou des Écoles, confrérie de Saint-Vincent, association des jeunes AJC, batterie fanfare, théâtre amateur La Charnaude, Bibliothèque, volley-ball FRJEP, Les Vieux Volants Ardéchois, Le Fil Do Ré, AFR Félines Vinzieux Charnas, ADMR Peaugres Félines Charnas[18].

    La confrérie Saint-Vincent

    Une fête du Vin bien fréquentée fin juillet.

    Elle a été créée en 1878, comme association d'entraide entre viticulteurs, dont le patron est saint Vincent. Cet esprit d'entraide fonctionne toujours aujourd'hui en cas de besoin. Les membres ont pris aussi l'habitude de prendre en charge les funérailles de leurs confrères ou des membres de leur famille, entre l'église et le cimetière. Peu à peu, la confrérie a été ouverte à d'autres habitants de la commune et elle rassemble aujourd'hui 88 membres, exclusivement masculins.

    Son année est ponctuée de trois temps forts : la Saint-Vincent est fêtée le dimanche qui suit le 22 janvier, avec un casse croûte qui suit l'assemblée générale annuelle. Fin juillet, la fête du Vin permet aux vignerons locaux de présenter leurs produits dans le village. Un grand repas et une animation de soirée concluent la journée. Depuis quelques années, la confrérie organise fin janvier une fête de la Pomme[1].

    Les Vieux Volants Ardéchois

    L'auto rencard mensuel des Vieux Volants Ardéchois, à Serrières.

    Le club a été fondé en 2007 sur Limony. Il a ensuite déplacé son siège social à Charnas au bar multiservices de Mam'zelle Agnès. C'est à Charnas qu'il organise, depuis 2009, son grand rassemblement annuel de véhicules anciens un dimanche de fin avril. Par contre, c'est dans la vallée, à Serrières, qu'il tient chaque 2e dimanche de mois un auto-rencard bien fréquenté, sur le parking du restaurant L'Helvetia, à la sortie nord du village. Les membres du club, qui étaient 14 en 2015, se rassemblent aussi pour des sorties pendant l'année. Leur président Alain François est le récupérateur de Brossainc « Alain Récup ». Son métier lui a permis de remettre en état quantité de véhicules. Il en possède maintenant plus d'une trentaine, des années 1950 à nos jours[1].

    Les spectacles du Fil Do Ré

    Cette association originale de création artistique associe mode et spectacle. Mode d'abord avec la création chaque fois de quantité de costumes originaux autour de la créatrice de mode Rachel Magnard (Les Toiles d'MR). Mais le spectacle créé chaque année rajoute scénographie, musique, chant, danse, autour notamment de Nelly Magnard. Les deux sœurs ont créé cette association en 1998 à la suite d'un spectacle monté pour la Fête des Vins. Elle rassemble une trentaine de volontaires et d'amateurs, qui seront modèles, actrices, musiciens, habilleuses ou techniciens. Les spectacles ont été donnés dans des lieux divers. En 2015, le show « Lune ou Lautre » a été représenté au Cirque Imagine de Lyon devant 400 spectateurs avec 20 artistes sur scène et 15 musiciens[1].

    Sports: le volley-ball

    Un club de niveau national.

    Au niveau sportif, Charnas a la particularité de posséder un important club de volley-ball. Il a été créé dans les années 1970 par l'instituteur local, qui a monté une première équipe. D'autres pratiquants l'ont ensuite rejoint et la cour de l'école publique a permis aux écoliers et écolières de s'intéresser à ce sport. Vers 1988, le club a souhaité monter en division supérieure, mais un gymnase était nécessaire dans ce championnat. C'est finalement un mécène local qui en a financé la construction, et qui en a légué la propriété au club. Ce cadeau est cependant aussi une servitude, mais des conventions avec la mairie allègent le budget d'entretien.

    En 2015, le club rassemblait autour de 120 licenciés de tous âges, garçons et filles. L'équipe senior féminine a joué pendant une dizaine d'années en Nationale 3 (5e niveau national). En 2015, ce sont les garçons qui ont atteint la Nationale 3. Charnas est la seule équipe ardéchoise à jouer à ce niveau. Une ambiance très dynamique règne dans ce club original. Un des moments forts de l'année est le tournoi du 1er mai qui rassemble une cinquantaine d'équipes, soit près de 300 pratiquants régionaux[1].

    Économie

    Entreprises et commerces

    La municipalité a mis en gérance un local pour commerce multiservices. Le salon de coiffure créé aussi par la commune a par contre été racheté par son exploitante.

    Agriculture

    Les vignes de Charnas, au-dessus de la Vallée du Rhône. Au loin, vers le sud, Sablons et Serrières.

    L'activité agricole a longtemps été basée sur de la polyculture qui permettait l'autonomie alimentaire. Mais elle s'est progressivement spécialisée autour de deux activités principales : la viticulture et l'arboriculture. La culture de la vigne était déjà bien répandue au XIXe siècle, et a réussi à survivre à la crise du phylloxéra. Les vignerons se sont regroupés dans la confrérie de Saint-Vincent. On comptait en 2015 sur la commune huit éleveurs producteurs. 30 hectares de vignoble sont classés en appellation Viognier et Saint-Joseph. Quelques-uns livrent leur production à la cave de Saint-Désirat. Les autres commercialisent eux-mêmes ou au « Cavo des Vignerons de Valérius » ouvert à Serrières.

    La production fruitière, avec sept producteurs, offre essentiellement des pommes et un peu de pêches, de cerises et d'abricots.

    La commune compte maintenant aussi un éleveur de moutons et certains habitants élèvent volontiers des chevaux[1].

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    La chapelle gothique.
    Les vitraux ont été restaurés en 2015.

    L'église comporte deux parties de styles différents. Orientée vers l'est, la nef est relativement haute et étroite, et ouvre sur un transept et un chœur de style roman. Plusieurs traditions font remonter sa construction aux environs de 1760. Le clocher, carré et bâti au-dessus du transept, semble aussi plutôt roman.

    Une chapelle de style différent se trouve côté sud, réalisée en style gothique débutant ouvragé avec pierres apparentes. Elle pourrait être tout aussi bien une chapelle plus ancienne ou une chapelle rajoutée par la suite par les seigneurs de Cheymé. Les vitraux de l'église sont modérément anciens, datés pour la plupart de 1879. Mais ils offrent la qualité de peinture et de coloris d'un maître verrier réputé. Ils ont été restaurés en 2015.

    À l'extérieur, au nord, les religieux ont fait construire le « puits du prieuré »[1],[10].

    Patrimoine naturel

    La commune abrite une partie de la zone protégée du Vallon du Limony. D'une superficie de 129 hectares, elle est classée zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF). Le vallon du Limony, fortement encaissé avant son débouché sur la plaine rhodanienne, abrite notamment le Crapaud accoucheur, et constitue également le terrain de chasse du Busard Saint-Martin. Entre autres rapaces, le Circaète Jean-le-Blanc et le Milan noir installent leurs nids dans les arbres des pentes[19].

    Plusieurs itinéraires de Petite Randonnée sont balisés sur la commune : traversée du plateau et descente sur les coteaux du Rhône.

    Voir aussi

    Sources

    • Articles de François Bassaget dans le Dauphiné libéré du jeudi 30 juillet 2015.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

    1. Articles de François Bassaget dans le Dauphiné libéré du jeudi 30 juillet 2015.
    2. « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    3. « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    4. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    5. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    6. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    7. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    8. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
    9. Henriette Walter, L'aventure des mots français venus d'ailleurs, Paris, Robert Laffont, , 344 p. (ISBN 2-221-08275-3), p. 44.
    10. « Communautés locales / Charnas », sur site de la paroisse Sainte-Croix du Rhône.
    11. Sources municipales.
    12. « Liste des maires du département de l'Ardèche » [PDF], sur le site de la préfecture de l'Ardèche, (consulté le ).
    13. Liste des maires de l'Ardèche [PDF], Préfecture de l'Ardèche, (consulté le ).
    14. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    15. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    16. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    17. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    18. Sources municipales 2015.
    19. « Zones Znieff » [PDF], sur Données Rhône-Alpes.
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