Charles Schmidt

Guillaume Adolphe Charles Schmidt, né le à Strasbourg et mort le dans la même ville, est un historien et un théologien protestant français. Il enseigne l'histoire de l'Église à la faculté de théologie protestante de Strasbourg de 1864 à sa mort. Il dirige le Gymnase protestant de 1849 à 1859, puis de 1865 à 1868.

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Biographie

Charles Schmidt est le fils de Charles Frédéric Schmidt, gérant associé de la librairie des Arcades, et de Marguerite Salomée Pfaehler, qui est la fille du fondateur de cette même librairie[1]. Il fait ses études secondaires au Gymnase protestant, puis il suit des études préparatoires au séminaire protestant de Strasbourg[2]. En 1830, il entre à la faculté de théologie protestante strasbourgeoise, où il obtient les grades de bachelier (1833), de licencié (1835) et de docteur en théologie (1836). Il complète ses études par des séjours d'études à Genève, Paris et Göttingen[3]. Il se marie en 1840 à Strasbourg avec Julie Pauline Strohl[1].

Charles Schmidt est chargé de cours d'histoire au séminaire protestant en 1837. Il obtient sa première chaire, une chaire d'homilétique, en 1839 à l'université de Strasbourg et au Séminaire. À partir de 1849, il est également directeur du gymnase protestant, jusqu'en 1859. Il l'est de nouveau de 1865 à 1868. De tendance plutôt libérale, il met sur pied les classes destinées au baccalauréat ès sciences nouvellement institué et transforme les classes industrielles pour qu'elles puissent bénéficier d'un enseignement plus complet. Les élèves de ces classes peuvent ainsi, s'ils le veulent, retourner dans une classe « humaniste », préparant aux études supérieures[4]. Toutefois son successeur, Édouard Reuss, lui reproche sa mauvaise gestion des fonds de l'école[5].

En 1864, Charles Schmidt change de chaire, pour prendre celle d'histoire ecclésiastique, laissée vacante après le décès d'André Jung[3]. Son enseignement est notamment résumé dans son Précis de l'histoire de l'Église d'Occident pendant le Moyen Âge, paru en 1885. Lors de l'annexion de l'Alsace à l'Allemagne en 1871, il pense tout d'abord rejoindre la Faculté de théologie protestante de Paris, mais se résout finalement à rester à Strasbourg, bien que ses enfants se décident à passer la frontière[6]. Il prend finalement sa retraite en 1877.

Parfaitement bilingue, Charles Schmidt écrit aussi bien en français qu'en allemand. Son étude sur les Cathares, qu'il considère malgré tout comme des païens, a été déterminante lors des débuts de la critique méthodique en histoire[7]. Il se passionne également pour la bibliographie et les bibliothèques. Lorsqu'il quitte le professorat, il se retire dans sa maison de la rue Saltzmann, qui avait été celle de Jean Sturm[6]. Il se consacre à l'histoire de l'Alsace jusqu'à sa mort, en 1895[3].

Charles Schmidt (1872-1956), historien et archiviste est son petit-fils[8],[9].

Œuvres principales

Charles Schmidt s'intéressait particulièrement à l'histoire médiévale, à travers des sujets comme les sectes et les mystiques. Il a consacré également des recherches à la Réforme protestante et à ses théologiens. Certains de ses travaux sur l'histoire de l'Alsace sont reconnus.

- Prix Bordin de l’Académie française
  • Précis de l'histoire de l'Église d'Occident pendant le Moyen Âge, Paris, Fischbacher, 1885.
  • Herrade de Landsberg, Strasbourg, Heitz et Mündel, 1893.
  • Répertoire bibliographique des imprimeurs strasbourgeois de 1480 à 1530, Strasbourg, Heitz et Mündel, 1893-1896, 8 vol.
  • (de) Wörterbuch der Strassburger Mundart, 1896 - (posthume).
  • Les seigneurs, les paysans et la propriété rurale en Alsace au Moyen Âge, Paris - Nancy, Berger-Levrault et Cie, 1897 - (posthume).
  • (de) Historisches Wörterbuch der elsässischen Mundart, Strassburg, Heitz, 1901 - (posthume).

Charles Schmidt a aussi exercé un rôle de traducteur et d'imprimeur. Il a notamment publié des poèmes anciens ou les documents qu'il découvrait dans des bibliothèques[10]. Il a écrit de nombreuses notices biographiques et topographiques et plusieurs articles pour des revues, notamment la Revue d'Alsace et le Bulletin des monuments historiques[11]. Il a également effectué d'importantes copies de documents, dont certains ont été détruits lors de l'incendie du Temple Neuf en 1870[3]. Il était reconnu de son vivant pour sa grande érudition.

Notes et références

  1. François Joseph Fuchs, « Schmidt Guillaume Adolphe Charles », dans Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace, Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, no 33, p. 3472.
  2. Rodolphe Reuss, Notice nécrologique sur M. Charles Schmidt, professeur émérite à la faculté de théologie de Strasbourg (1812-1895), Strasbourg, Impr. G. Fischbacher, 1895, p. 2.
  3. François Joseph Fuchs, « Schmidt Guillaume Adolphe Charles », dans Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie d'Alsace, op. cit., p. 3473.
  4. Georges Livet et Pierre Schang (éd.), Histoire du Gymnase Jean-Sturm, berceau de l'Université de Strasbourg, Strasbourg, Éd. Oberlin, 1988, p. 283.
  5. Georges Livet et Pierre Schang (éd.), op. cit., p. 284.
  6. Rodolphe Reuss, op. cit., p. 4.
  7. Michel Jas, « Le Rêve de l'Église Johannite chez le pasteur Peyrat », Évangile & liberté, [lire en ligne] (consulté le 25 avril 2014).
  8. F.-G. Pariset, « Charles Schmidt », Bulletin de la Société de l'histoire du protestantisme français, vol. 102 (avril-juin 1956), p. 114-119
  9. Bulletin des bibliothèques de France (en ligne), no 2, 1956.
  10. En voici un exemple avec la publication d'un manuscrit du XIVe siècle.
  11. Rodolphe Reuss, op. cit., p. 6.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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