Charles Ponzi

Charles Ponzi (né Carlo Pietro Giovanni Guglielmo Tebaldo Ponzi), né le à Lugo (Italie) et mort le à Rio de Janeiro, est un escroc italien, concepteur d'un mode d'escroquerie élaboré sur une chaîne d'emprunt.

Pour les articles homonymes, voir Ponzi (homonymie).

Charles Ponzi
Escroc

Charles Ponzi vers 1920.
Information
Nom de naissance Carlo Pietro Giovanni Guglielmo Tebaldo Ponzi
Naissance
Lugo (Italie)
Décès
Rio de Janeiro (Brésil)
Actions criminelles Escroquerie
Affaires Système de Ponzi
Pays États-Unis

Cette technique d'escroquerie, punie depuis longtemps comme délit, maintenant appelée « système de Ponzi » (ou « chaîne de Ponzi » ou « pyramide de Ponzi »), repose sur un principe relativement simple : les intérêts versés aux épargnants sont prélevés sur les sommes placées par les souscripteurs suivants. Pour que les recettes continuent à couvrir les engagements, il faut une croissance des souscriptions. Dès que celle-ci se ralentit, la cessation de paiement fait découvrir le système de cavalerie.

Biographie

Carlo Pietro Giovanni Guglielmo Tebaldo Ponzi est né à Lugo en 1882 dans une famille originaire de Parme. Il aurait travaillé comme postier avant d'étudier quatre ans à l'université de Rome « La Sapienza »[1]

L'arrivée à Boston

Ponzi arrive à Boston le à bord du S.S. Vancouver. Selon ses propos à un journaliste du The New York Times, il n’avait que 2,50 $ en poche, ayant perdu toutes ses économies au jeu pendant la traversée[2]. Beaucoup de détails de la vie de Ponzi proviennent de ses déclarations, ce qui les rend sujets à caution, compte tenu de son sens de l’affabulation. À Boston, il occupe plusieurs emplois, dont celui de garçon dans un restaurant d’où il est congédié au motif de vol[2].

L'installation à Montréal

Il apprend qu’un de ses compatriotes, Luigi Zarossi, s’est installé à Montréal et y a prospéré grâce au commerce de cigares. Charles Ponzi quitte Boston pour Montréal en juillet 1907 avec un dollar en poche. Zarossi a toujours sa boutique de cigares, rue Saint-Jacques ; il a également mis sur pied une institution financière, la Banca Zarossi qui vise à encaisser les économies des immigrants italiens[3]. Pour attirer les déposants, Zarossi offre 6 % d’intérêt, alors que les autres banques n’offrent que 2 %. Ponzi y obtient un emploi en se faisant passer pour Charles Bianchi, un parent de la riche famille Bianchi (famille totalement fictive) en Italie[3]. Il entre comme caissier avant d’y assumer des fonctions plus importantes. Il constate rapidement que Zarossi ne peut offrir un taux aussi élevé qu’en puisant à même l’argent des nouveaux déposants, et que si tous les déposants réclamaient leur argent, ce serait la faillite. Quand en 1908, les déposants commencent à avoir des doutes, Zarossi s’enfuit au Mexique avec la caisse, laissant à Montréal sa femme et ses enfants[3].

Bien qu'il soit possible que Ponzi ait pu jouer un rôle dans la fraude de Zarossi, aucune accusation ne sera portée contre lui et c’est la simple somme de 423,58 $ qui lui vaudra la prison : il se présente un jour chez un ancien client de Zarossi, Canadian Warehousing, subtilise un chéquier et se fait à lui-même un chèque de 423,58 $ en contrefaisant la signature du directeur de l’agence, Damien Fournier. Démasqué, il est condamné à trois ans d’incarcération à la prison de St-Vincent-de-Paul. Après vingt mois, il est relâché, mais dans les mois qui suivent, il est à nouveau arrêté pour avoir tenté de faire entrer illégalement des ouvriers italiens aux États-Unis[3]. Il purge une peine de deux ans dans une prison d’Atlanta[1].

La grande fraude de 1919

À sa sortie de prison, Ponzi retourne à Boston où il organise alors la grande fraude qui porte son nom, le système de Ponzi, un système pyramidal dont l’envergure dépassera largement celle de la Banca Zarossi. Il promettait à l’investisseur un intérêt de 50 % en 90 jours[4]. Les profits étaient censés provenir d'une spéculation sur les International postal reply coupons (coupon-réponse international). La rapidité de la croissance de la bulle ainsi produite n’aura d’égale que la déconfiture des investisseurs lorsque celle-ci éclatera en août 1920. Environ 40 000 personnes avaient investi 15 millions de dollars, dont seulement un tiers leur fut redistribué[4].

Dénoncé dans le Boston Post, sous le coup de plusieurs investigations fédérales et de l'État, il se rend aux autorités le 12 août 1920. Dans le procès fédéral qui s'ensuit, Ponzi plaide coupable et est condamné à 5 ans de prison. Libéré après 3 ans et demi, il doit alors faire face à des charges au niveau de l'État du Massachusetts[5].

Le procès va jusqu'en cour suprême des États-Unis et il est à nouveau condamné pour une autre partie de la même affaire à une peine de 7 à 9 ans de prison.

Entre-temps il se rend en Floride où il reprend ses arnaques et est condamné à un an de prison en 1926[6].

Expulsion et fin de vie

À sa libération en 1934, les instances fédérales ordonnent l'expulsion de Ponzi en Italie. Ce dernier se voit alors contraint de rejoindre son pays natal. Il organise là-bas plusieurs arnaques, à petite échelle. Benito Mussolini lui offre un poste à la section financière du gouvernement italien. Ponzi continue à exercer des activités illégales et parvint à extorquer un important montant (non divulgué) au Trésor italien.

Ponzi fuit vers le Brésil. Il finit de rédiger son autobiographie, The Rise of Mr Ponzi, et la publie en 1936[1].

Atteint de cécité et totalement ruiné, Ponzi meurt à Rio de Janeiro le , dans un hôpital public[1].

Notes et références

  1. (en) Mary Darby, « In Ponzi We Trust », sur smithsonianmag.com, Smithonian Magazine, (consulté le )
  2. Julien Floer, « Ponzi , la plus célèbre des arnaques », sur richesse-et-finance.com, (consulté le )
  3. Thomas Messias, « L'impossible pyramide de Charles Ponzi », sur slate.fr, (consulté le )
  4. (en) US Securities and Exchange Commission, « Ponzi schemes »,
  5. (en) « CNN Money : What Madoff could learn from Ponzi »
  6. (en) « The Florida Times-Union »

Voir aussi

Bibliographie

  • Charles Ponzi, The Rise of Mr Ponzi (Texte dans le domaine public), (lire en ligne), Trad. fr. Mon ascension - Vie légendaire d'un escroc magnifique, Bartillat, 257 p., 2020. (ISBN 978-2841006465)
  • John Kalbfleisch, Ponzi scheme : the Montreal link., Montréal, The Gazette,
  • (en) Donald Dunn, Ponzi : The Incredible True Story of the King of Financial Cons (Library of Larceny) (Paperback), New York, Broadway, , 1re éd., 347 p. (ISBN 978-0-7679-1499-4, LCCN 2004266761)
  • Zuckoff, Mitchell. Ponzi's Scheme: The True Story of a Financial Legend. Random House: New York, 2005. (ISBN 1-4000-6039-7)
  • The History Channel. "In Search of History: Mr Ponzi and His Scheme". February 9, 2000. (AAE-42325, (ISBN 0767016726))
  • (en) Robert Sobel, The Great Bull Market : Wall Street in the 1920's, New York, Norton,
  • David Lescot, Le Système de Ponzi, Acte Sud, 2012, (ISBN 978-2-330-00184-1)

Liens externes

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