Charles Gagnon

Charles Gagnon (né le au Bic, mort le à Montréal) est un homme politique, intellectuel, ancien felquiste et leader communiste au Québec et au Canada.

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Biographie

Gagnon naît au Bic en 1939, fils d'un cultivateur[1], et grandit dans une famille de quatorze enfants. Il étudie le cours classique au Séminaire de Rimouski. À cette époque, il est initié à l’Ordre de Jacques-Cartier. Il s'inscrit ensuite à la faculté de lettres de l'Université de Montréal. En 1963, il rencontre Pierre Vallières et la direction de la revue Cité libre, à laquelle il participe. Il quitte le périodique quelques mois plus tard pour fonder la revue Révolution québécoise avec Vallières, et ensuite participer à la revue Parti pris[2].

Avec Vallières, Gagnon joint clandestinement le Front de libération du Québec (FLQ). Ils forment ensemble le « groupe Vallières-Gagnon », associé en 1966 à l’attentat ayant causé par accident la mort de Jean Corbo[1]. Ils écrivent alors pour l'organe de presse du FLQ, La Cognée. En 1966, le duo se rend à New York « afin de favoriser la création d'un "front multinational" de libération ». Ils rencontrent des membres des Black Panthers, et manifestent devant le siège des Nations unies contre l'incarcération d'autres felquistes. Ils sont alors arrêtés et entament une grève de la faim. En , ils sont extradés au Canada et emprisonnés à la prison de Bordeaux. Ils sont ensuite accusés de meurtre, et d'avoir incité à la violence par leurs écrits. Ils sont défendus par l'avocat Robert Lemieux, qui obtient leur acquittement.

A l'été 1970, avec sa conjointe Lise Waler il fréquente notamment Anne Légaré.

Après la Crise d'octobre, alors que Vallières abandonne le FLQ et prône l'investissement du Parti québécois (PQ), Gagnon prend ses distances de l'indépendantisme, et du « nationalisme bourgeois » du PQ, et participe en 1972 à la création de l'organisation marxiste En lutte ! (dont il sera secrétaire général), et de sa revue. En 1980, il incite la population à voter NON au référendum sur l'indépendance. Après la fin d'En lutte !, en 1982, Gagnon s'éloigne de la vie publique, mais continue de publier[3]. En 1995, Jean-Daniel Lafond le filme avec Pierre Vallières pour le documentaire de l'Office national du film La Liberté en colère[2]. Il décède le , à 66 ans.

Œuvres

  • Crise de l'humanisme : écrits politiques III, Montréal : Lux, 2011
  • En lutte! : écrits politiques II, Montréal : Lux, 2008
  • Feu sur l'Amérique : écrits politiques I, Montréal : Lux, 2006 (textes réunis par Charles Gagnon et présentés par Robert Comeau, Ivan Carel et Manon Leroux)
  • Il était une fois-- : conte à l'adresse de la jeunesse de mon pays, Montréal : Lux, 2006
  • Le référendum, un syndrome québécois : essai, Lachine : La Pleine Lune, 1995
  • Ne dites pas à mon père que je suis Québécois il me croit Canadien dans un Québec libre : chroniques perdues et retrouvées d'une décennie morose, Candiac : Éditions Balzac, 1992
  • Pour le parti prolétarien, Montréal, 1972
  • Pour un front commun multinational de libération, 1971 (avec Pierre Vallières)
  • Le Procès de Cinq ; 1er février au , Montréal : Éditions Libération, 1971 (avec Michel Chartrand, Jacques Larue-Langlois, Robert Lemieux, Pierre Vallières)

Références

  1. Jean Bernatchez, « Charles Gagnon à la croisée des siècles », Le Mouton noir, (lire en ligne)
  2. Jean-François Nadeau, « Charles Gagnon, 1939-2005 - Parcours d'un révolutionnaire », Le Devoir, (lire en ligne)
  3. « Charles Gagnon », sur https://luxediteur.com/ (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Charles Gagnon, « Je venais de loin quand j'arrivai à Montréal en  », Magazine Maclean, .
  • Charles Gagnon, « Mémoires, 2e partie », Magazine Maclean, .
  • Pierre Milot, « Généalogie du discours marxiste-léniniste au Québec (1972-1982) », Les Cahiers du socialisme, 1982-1983.
  • Claude Gingras, « L’héritage révolutionnaire de Charles Gagnon », Montréal, Maison Norman Bethune, 2009.
  • « Charles Gagnon, 1939-2005 - Parcours d'un révolutionnaire », Le Devoir

Liens externes

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